avril 23, 2024

Hollyblood

De : Jesus Font

Avec Oscar Casas, Isa Montalban, Piero Mendez, Carlos Suarez

Année : 2022

Pays : Espagne

Genre : Comédie, Horreur

Résumé :

Javi, un adolescent ordinaire, est amoureux de sa camarade de classe Sara. Cette dernière est accro à la saga littéraire HollyBlood, sur le point d’être adaptée sur grand écran. A cause d’un malentendu, Sara vient à croire que son prétendant est en possession de pouvoirs surnaturels. À leur insu, un mal ancien rôde autour de leur école, préparant une nouvelle attaque et les obligeant à faire un choix : surmonteront-ils leurs différences et se battront-ils côte à côte, ou succomberont-ils au vampire le plus puissant que le monde n’ait jamais connu ?

Avis :

Durant les années 70 et jusqu’aux années 2010, le cinéma espagnol se portait bien. Il y avait de la création et une volonté de maintenir un aspect indépendant fort, permettant alors de trouver de vrais films d’auteur dans tous les genres. En France, si on arrive à maintenir une création dans les salles de cinéma, c’est grâce à la chronologie des médias, qui assure une protection envers les plateformes de streaming. Ce que n’a pas le cinéma espagnol qui, lui, doit se tourner maintenant de plus en plus vers des Netflix. Hormis Sorogoyen (et encore, son dernier film est produit en France) et Almodovar, les sorties cinémas ibériques se comptent sur les doigts d’une main. De ce fait, on se tourne vers les plateformes de streaming pour découvrir les nouveaux films venant outre Pyrénées. Et on se prend souvent un vilain crachat à la tronche, à l’image de ce Hollyblood.

Comédie horrifique se moquant allègrement de Twilight (avec pas mal d’années de retard), Hollyblood raconte l’histoire d’un lycéen qui est amoureux d’une nana, mais il est trop timide pour lui avouer. Du coup, il se fait passer pour une fille sur le forum du film Hollyblood, et entretient une relation épistolaire avec sa dulcinée. Mais dans le lycée, une légende circule autour d’un hypothétique vampire qui buterait des étudiants un peu au hasard. Or, la jeune fille dont est éperdument amoureux notre « héros » est une fan absolue de ce vampire et pense savoir de qui il s’agit. Ni une, ni deux, le personnage central se fait alors passer pour LE vampire du bahut. Mais, manque de bol, il existe vraiment un vrai vampire dans le lycée, et ce dernier ne compte pas se faire voler sa place aussi facilement.

Avec un tel pitch, il était évident que nous allions tomber sur un bon gros navet des familles. Mais c’était sans compter sur le non talent de son réalisateur, Jesus Font, dont c’est le premier film, mais aussi sur les prestations insupportables du casting, ou encore sur les thèmes abordés qui sont d’une inutilité crasse. Mais commençons donc par la réalisation, qui est accablante. Plus comédie qu’horreur, le film n’est absolument pas généreux en gore, ni même en effet de peur. Se voulant dans la veine des Mords-moi si tu Peux et autre Scary Movie du pauvre, Hollyblood n’arrive jamais à susciter la moindre émotion, pas même un rire. Pire, on sera halluciné devant tant de vacuité, aussi bien dans le scénario, les vannes, que la mise en scène, qui ne comporte rien de bien, ni même de marquant. Seul le lycée est beau, mais on visite seulement deux lieux.

D’un point de vue scénaristique, on reste dans quelque chose de miteux. C’est-à-dire que les blagues visuelles sont d’une bêtise incroyable, avec des running gags qui ne fonctionnent jamais. On pense à ce pauvre youtubeur qui veut tuer le vampire en direct via sa chaine, mais qui se prend à chaque fois la claquette de sa mère sur la gueule. Au niveau de la régression, on est tout de même loin. Mais même les dialogues ou les situations mettent mal à l’aise. Comment ne pas péter un plomb avec ce père gaffeur qui pense que son fils est gay et lui achète un jeu vidéo avec des licornes ? Comment ne pas s’offusquer sur la scène de danse durant le cours de sport qui arrive comme un cheveu sur la soupe et ne mène à rien ? Bref, c’est nul, jusque dans la résolution du problème.

Les personnages sont tout aussi catastrophiques que le reste. Le personnage central, complètement bloqué sur sa timidité, est d’une idiotie infernale. Il joue un jeu de rôle dangereux, il balance des âneries que sa nana prend pour argent comptant, et il s’en sort encore avec les honneurs. Et le jeu d’Oscar Casas est tout simplement horrible. De même sa petite copine, gaga des vampires, est d’une naïveté obséquieuse, et la fin ne va rien lui épargner, mais elle va passer outre tout cela. Mais le pire du pire reste Carlos Suarez en chasseur de vampire. Le jeune acteur est à la limite du supportable, et on a une forte envie de lui claquer la figure tant il est d’une nullité abyssale. Et que dire du vampire, un grand mou aux cheveux frisés qui va se faire torpiller en quelques secondes. Même le twist final n’apporte aucune eau au moulin…

Et enfin, Hollyblood peut se targuer de n’avoir rien à raconter. Sa parodie de Twilight a au moins une décennie de retard, et c’est encore pire que les parodies passées, qui étaient déjà de sacrés navets. Ici, le film veut se moquer de la crédulité des gens, mais c’est toujours tourné en ridicule, tout comme il se moque de l’industrie hollywoodienne, alors que le cinéma espagnol a fondu face à tous les services de streaming. On rajoutera à cette longue liste gênante des propos limites sur l’homosexualité ou encore l’inaction sur le harcèlement, avec un type bourru fan du Real Madrid complètement débile qui n’hésite pas à baisser son pantalon dans les couloirs pour montrer qu’il n’a pas un micropénis. Au secours !

Au final, Hollyblood est une réelle purge comme cela faisait longtemps qu’on n’en avait pas vu. Nul du début à la fin, le film de Jesus Font ne raconte rien et n’arrive même pas à bien combiner l’humour et l’horreur. Cette dernière est même carrément absente, laissant plus de place à un comique de situation écrit par un enfant de six ans, aimant, bien entendu, tout ce qui est scato. Bref, une œuvre lamentable, qui a des années de retard, et qui se retrouve dans les bas-fonds des comédies horrifiques.

Note : 02/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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