mars 29, 2024

Cobra Kai Saison 5

D’Après une Idée de : Josh Heald, Jon Hurwitz et Hayden Schlossberg

Avec Ralph Macchio, William Zabka, Xolo Mariduena, Tanner Buchanan

Pays : Etats-Unis

Nombre d’Episodes : 10

Genre : Action, Drame

Résumé :    

Après les surprenants résultats du tournoi All Valley, Terry Silver étend l’empire Cobra Kai et essaie de faire de son style « No Mercy » le seul jeu en ville. Avec Kreese derrière les barreaux et Johnny Lawrence mettant le karaté de côté pour se concentrer sur la réparation des dommages qu’il a causés, Daniel LaRusso doit faire appel à un vieil ami pour obtenir de l’aide…

Avis :

La nostalgie peut se voir comme un fléau dans le domaine artistique. En effet, faute d’idées nouvelles, de nombreux réalisateurs, scénaristes et autres auteurs s’appuient sur des succès passés pour remettre au goût du jour des franchises désuètes. Très souvent, on tombe dans du fan service sans saveur, qui espère simplement rencontrer le succès auprès d’un public qui rêve au monde d’avant. Mais parfois, on tombe sur des pépites, où ce fan service est utilisé à bon escient, permettant dès lors d’aller plus loin que le postulat de base. C’est ce qui se passe avec Cobra Kai. Tout d’abord destiné à Youtube pour une seule saison, cette « suite » à Karaté Kid va connaître un immense succès, jusqu’à se faire racheter par Netflix. Aujourd’hui, nous en sommes à la cinquième saison, et malgré des défauts évidents, on ressent toujours autant de plaisir devant ce show. Pourquoi ?

C’est une question qui est finalement assez légitime avec cette saison, puisque dès les premiers épisodes, on a tendance à grincer des dents devant des situations ubuesques et un humour qui est souvent grossier. Non pas que des gros mots soient employés, mais les situations sont parfois improbables et frôlent le ridicule, à l’image de Johnny Lawrence, futur papa, et qui commence à s’affoler dans son appartement, ou encore lorsqu’il veut rabibocher Miguel et Robby avec un escape game de fortune. Ces premiers épisodes manquent clairement d’enjeu et ont du mal à se concentrer sur les problèmes de chacun. D’un côté, on a Johnny qui essaye de recoller les morceaux avec son fils en partant au Mexique. De l’autre, on a Miguel qui veut retrouver son père biologique et on aura tous les clichés du Mexique.

Et puis on a encore Daniel LaRusso qui sera toujours aux prises avec Terry Silver, au point de mettre en danger son couple. Sans compter sur les rivalités entre Cobra Kai et les autres dojos, ou encore l’arrivée de nouveaux senseis qui ressemblent plus à un régiment de narco-trafiquants venus des quatre coins du globe. Ajoutons à toute cette sauce la relation amoureuse complexe entre Miguel et la fille des LaRusso, les déchirements de Tory, voyant bien les dérives de son dojo, ou encore les états d’âme de John Kreese qui, dans les faits, est toujours autant une pourriture. Bref, il y a beaucoup de choses dans cette saison et parfois, les scénaristes ont du mal à recoller les morceaux entre eux. Notamment lorsqu’il faut renouer tout ça avec les films Karaté Kid en ajoutant de nouveaux personnages, anciens acolytes de Terry Silver, aujourd’hui bien rangé dans sa vie.

Bref, comme on peut le voir, Cobra Kai s’épaissit en ajoutant des personnages, mais aussi en essayant de complexifier certaines relations. Et si parfois cela fonctionne, notamment pour Johnny Lawrence ou encore Tory, on tombe souvent dans la surenchère, ou encore dans la romance mélo qui n’invente rien. On pense à Miguel et Samantha qui vont rompre avant de se tourner autour. C’est très cliché et c’est un peu lourdingue au sein de l’intrigue, car on sait bien évidemment comment tout cela va finir. Fort heureusement, la série ne s’appuie pas uniquement sur les atermoiements amoureux des ados, et propose des interactions plus complexes avec les adultes. Terry Silver est maléfique et il incarne vraiment le mal incarné. Il est contrebalancé par Chozen, qui devient dès lors l’ami de Daniel, et qui sera un atout comique indéniable et très agréable.

Mais finalement, la série marche plein pot sur nous grâce à une bonne gestion des émotions. Encore une fois, le démarrage suscite des craintes car on ne s’attache pas vraiment à la recherche de Miguel, ni même au rabibochage entre Johnny et son fils. Cependant, la série nous donne ce que l’on veut depuis le début, à savoir une coalition forte entre Johnny et Daniel pou combattre Terry Silver et ses différents senseis. A chaque échange entre les deux adultes, il se dégage une réelle sincérité et une envie de s’entraider et d’aller de l’avant. Les rôles s’inversent dans les mentalités, avec un Daniel qui souffre et un Johnny qui connait enfin le bonheur. Et c’est ensemble, aidés par leurs enfants et leurs femmes, qu’ils vont trouver la force de se battre.

Alors certes, on reste parfois sur des choix douteux (la bagarre finale entre Johnny et les différents senseis, où il se fait défoncer avant de retrouver de la force en voyant la photo de son futur bébé), mais c’est fait avec une telle générosité et une telle envie de spectacle, que ça fonctionne en plein régime. De même, le combat final est assez intéressant dans sa mise en scène, jouant à fond la carte de la référence, entre l’utilisation d’une technique acquise durant la saison pour réussir la mission, ou encore un combat de sabre qui essaye de singer les films de samouraïs. Des partis pris artistiques étonnants, même s’il souffre d’un côté un peu kitsch, la série pouvant se voir comme un véritable feuilleton de luxe.

Cela est dû à un manque d’air dans les plans, où chaque personnage évolue dans un lieu précis, le show n’ayant certainement pas le budget pour des décors grandiloquents ou des séquences épiques. Mais en même temps, est-ce vraiment ce que l’on veut voir dans Cobra Kai ? Et c’est en ça, aussi, que cette cinquième saison marche aussi bien, elle reste fidèle au reste de la série, ne cherche jamais à trop en faire, et arrive à maintenir une certaine tension avec des personnages qui évoluent, et d’autres qui posent de bonne question. On pense à Kenny, ancien harcelé, qui va prendre de l’assurance et devenir harceleur à son tour. Un personnage détestable mais qui va être l’image de la manipulation de Silver. Même John Kreese, depuis sa prison, arrive à évoluer, à nous toucher, malgré sa dernière séquence un peu trop improbable.

Au final, cette cinquième saison de Cobra Kai est encore une fois une réussite. Si on a eu le doute durant les trois premiers épisodes, un peu poussifs et pas forcément intéressants, la série se reprend rapidement pour nous donner ce que l’on voulait, avec des personnages attachants dotés de réactions humaines et cohérentes. Certes, la mise en scène peut faire penser à un show télévisé, mais dès qu’il faut mettre en avant des combats, alors les différents réalisateurs sortent de leur zone de confort et offrent un véritable spectacle, à l’image du double combat du dernier épisode. Bref, Cobra Kai, c’est toujours aussi bien, mais il ne faudrait pas tomber dans la saison de trop, et peut-être penser à conclure.

Note : 17/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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