avril 25, 2024

Waldo, Détective Privé

Titre Original : Last Looks

De : Tim Kirkby

Avec Charlie Hunnam, Mel Gibson, Lucy Fry, Morena Baccarin

Année : 2022

Pays : Etats-Unis

Genre : Policier, Comédie

Résumé :

Charlie Waldo s’est fait virer avec perte et fracas de la police de Los Angeles. Il mène depuis une existence paisible, loin du monde. Sa vie solitaire s’achève lorsqu’il est engagé comme détective privé pour enquêter sur le meurtre de l’épouse d’Alistair Pinch, une vedette d’une série TV judiciaire. Cette affaire tordue est, pour Waldo, un retour choc dans le monde d’Hollywood, avec ses intrigues de couloirs, ses relations sulfureuses et ses stars capricieuses.

Avis :

Depuis la série Sons of Anarchy, Charlie Hunnam est devenu une nouvelle icône d’Hollywood. Et il suffit que son nom apparaisse sur des projets pour que cela attire le chaland. Excellent acteur au demeurant, il reste aussi une valeur sûre pour vendre des films. En associant son nom à celui de Mel Gibson, il était évident que les passionnés de cinéma allaient se jeter sur Waldo, Détective Privé, film sorti directement en VOD sur la plateforme Prime Video. Sorte de comédie policière qui s’appuie sur un personnage central un peu déluré, le film est réalisé par Tim Kirkby, qui est plus connu pour ses faits d’armes dans les séries (notamment Veep ou un épisode de Brooklyn Nine-Nine) que le cinéma. On peut lui trouver le film Action Point, où les membres de Jackass ouvrent un parc d’attractions.

Mais on le sait, réaliser des films est différent que de faire des séries, et cela va se sentir. En termes de mise en scène, on reste dans quelque chose de très lisse et qui n’apporte pas vraiment de plus-value à l’histoire. On pourrait presque y croire au tout début, avec une introduction assez maline qui présente un personnage en connexion avec la nature. L’impression d’assister à un film indépendant se fait sentir, mais on va vite recoller avec une comédie impersonnelle, qui essaye de s’amuser avec cynisme sur le monde d’Hollywood. Au fil de l’intrigue, Tim Kirkby n’arrive pas à donner une patte visuelle à son long-métrage, ne peaufinant jamais son ambiance, qui aurait pu être décalée, notamment entre son personnage principal déconnecté d’un monde factice dans lequel il ne se reconnait plus. Et c’est la principale source de déception de ce film.

En effet, Si l’histoire se déroule à Los Angeles, avec un acteur alcoolique qui est accusé d’avoir tué sa femme, l’originalité du scénario se situe dans l’incarnation de ce détective privé, persona non grata dans les services de police. Dès le départ, on nous parle de minimalisme, d’un homme qui s’est enfui de la ville pour vivre seul et qui ne veut vivre qu’avec cent objets autour de lui. Un personnage atypique, en décalage avec le monde dans lequel il vivait avant, et qui va devoir se faire violence pour mener son enquête dans un univers qu’il ne connait plus. Malheureusement pour nous, le film ne va jamais travailler cette image et l’aspect atypique de ce détective ne sera qu’un détail pour le rendre plus particulier à nos yeux. C’est dommage, car le film aurait pu travailler cela avec le côté matérialiste d’Hollywood, ou encore avec une pointe d’écologie.

A la place, Waldo, Détective Privé se veut être un film policier avec une enquête complexe pour pas grand-chose. Ici, le « héros » doit composer avec un acteur alcoolique suspecté de la mort de sa femme, une institutrice très avenante et des producteurs qui ont les dents longues. Avec cette histoire, Tim Kirkby essaye de tirer à boulets rouges sur une société du paraître en confrontant son personnage déconnecté à un univers où la violence est souvent omniprésente, cachée derrière des montres de luxe et des sourires factices. Le problème, c’est qu’il y a une profusion de personnages et des sous-intrigues qui embrouillent plus qu’autre chose. Entre les avocats, les producteurs overbookés, l’acteur mégalo, la policière qui est laissée pour morte et ceux avec qui elle avait des histoires, il y a trop de monde et parfois, on se perd.

D’autant plus qu’au niveau de l’enquête principale, il n’y a pas beaucoup de choses à raconter. Waldo mène son petit bonhomme de chemin en se faisant souvent taper sur la gueule par des types patibulaires pour diverses raisons, puis il découvre des éléments sans vraiment nous en faire part. On se retrouve donc avec une déduction finale qui dévoile tous les trucs lors d’un dialogue qui se veut « cool », puis une dernière course-poursuite neurasthénique dans les couloirs des studios de cinéma. On aura bien quelques fulgurances humoristiques, mais c’est peu de chose et surtout, ce n’est pas souvent drôle. Il n’y a pas de moment vraiment hilarant et certains passages sont carrément gênants, à l’image de ces allers-retours en vélo, ou encore de certains personnages débiles, à l’image de ces flics véreux et rancuniers.

Même le casting n’arrive pas vraiment à exister dans ce film. Charlie Hunnam campe un détective qui se veut cool, mais qui manque cruellement d’épaisseur. On a beau lui rajouter un joli background sur son éthique et sa déontologie, rien n’y fera, et on restera dans l’attente qu’il fasse vraiment quelque chose. A ses côtés, Mel Gibson surjoue pour avoir l’air d’un alcoolo, mais lui manque de finesse, ou encore de décalage. Il aurait pu être une belle image d’Epinal de l’acteur prétentieux, mais il n’est finalement qu’un cliché. Son seul bon point est lorsqu’il joue le père de famille, où il excelle vraiment. Pour les personnages secondaires, on peut saluer l’inutilité de la belle Morena Baccarin, ou encore le sex-appeal de Lucy Fry, mais cela ne sert à rien dans l’intrigue. Tout comme la multitude de personnages secondaires qui résonnent comme des stéréotypes sur pattes.

Au final, Waldo, Détective Privé est une petite déception. Non pas que le film soit terriblement mauvais, mais juste qu’il lui manque plein d’éléments pour être vraiment bon. Les tocs du personnage central ne sont jamais exploités pour raconter quelque chose, la multitude de protagonistes secondaires nous perd dans une intrigue à tiroirs qui n’ont rien à voir les uns avec les autres. Même les acteurs demeurent fades, ce qui est un comble quand on voit le casting. Bref, le film de Tim Kirkby est à peine sympathique, et il ne marquera pas les esprits. Un DTV justifié donc…

Note : 11/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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