mars 28, 2024

Headspace

De : Andrew Van Den Houten

Avec Christopher Denham, Olivia Hussey, William Atherton, Sean Young

Année : 2005

Pays : Etats-Unis

Genre : Horreur

Résumé :

Lorsque le beau et intelligent Alex Borden se mesure à un grand maître d’échec, son intellect commence à grandir de plus en plus, et avec lui viennent des visions de cauchemar. Il revoit tour à tour son frère disparaître, son père l’abandonner et sa mère assassinée. Tandis que les maux de têtes intenses se multiplient, une étrange vague de meurtres sévit dans son quartier…

Avis :

Il y a parfois des carrières qui ne vont pas plus loin que le premier film. C’est un peu le cas d’Andrew Van Den Houten. Sa carrière commence en 2002 en tant qu’acteur dans le film Alma Mater, encore inédit chez nous, qui est un drame racontant la liaison entre un prof et son assistant. Mais ce n’est pas ce métier qui l’intéresse vraiment, puisqu’il se destine rapidement à une vocation de réalisateur. C’est donc trois ans plus tard qu’on le retrouve derrière la caméra pour un film d’horreur, Headspace. Et chose surprenante, malgré le faible budget du métrage, le réalisateur arrive à réunir un casting solide, avec notamment Sean Young, Udo Kier, Olivia Hussey, William Atherton et Dee Wallace. Malheureusement, pour nous comme pour eux, on va vite se rendre compte que Headspace ne tient absolument pas la route.

Le film démarre avec un flash-forward qui nous montre le personnage principal en sang et dans une blouse d’hôpital. Après un générique douteux (même pour un film datant de 2005), on va retrouver le jeune homme enfant, avec son frère aîné et ses deux parents. Mais très vite, l’état de la mère se dégrade, saignant du nez et devenant violente. Le père décide alors de zigouiller la mère (qui a les yeux jaunes) et de s’enfuir avec ses fils. On part ensuite plus de dix ans plus tard, où l’on retrouve le jeune frère errant dans un parc, entamant une partie d’échecs avec un type, et se découvrant alors des facultés intellectuelles incroyables. Mais cela a un prix, des migraines affreuses et des meurtres se succèdent, le personnage principal voyant des monstres d’une autre dimension. C’est tiré par les cheveux ? Vous n’êtes pas au bout de vos peines.

Headspace est un film qui veut absolument brouiller les pistes, et cela dès son début. On ne sait pas trop si l’on a droit à une invasion extraterrestre ou si on doit faire face à des fantômes qui viennent prendre possession de différents corps. Très rapidement, le long-métrage nous embrouille avec un jeune homme qui va faire des parties d’échecs pour on ne sait quelle raison, et cela lui permet de lire des livres en quelques secondes, ou encore d’avoir des visions sur le passé des gens. Pourquoi ? On n’en sait rien et on se doute que l’on aura les éléments pour répondre en fin de film. Mais tout cela reste très brouillon et même la finalité du truc ne nous dira pas tout. Pas par choix, mais parce que ça reste inexplicable. Pour avoir quelques bribes de réponse, il faudra aller dans le making-of.

Un making-of assez hallucinant, où tout le monde loue les talents de chacun, et notamment du scénario qui provient d’un cauchemar du scénariste. En fait, le film veut questionner sur le fait de tout savoir et de connaître le mystère de la vie. Quels risques y a-t-il à savoir tout ça ? Visiblement, cela fait donc venir des créatures surnaturelles, avec une tête de cochon et des tentacules sur le corps. Ainsi donc, Headspace hypothétise sur les dangers d’un savoir universel en faisant intervenir des créatures d’un autre âge, tuant alors tout ceux qui touchent le lien, c’est-à-dire celui qui sait tout. Pourquoi a-t-il été choisi ? Mystère et boule de gomme. L’explication finale proviendra d’un fou furieux, sous les traits d’un pauvre Mark Margolis qui se demande encore ce qu’il vient faire là. Mais le dernier plan viendra replonger le spectateur dans le doute.

Car oui, histoire de complexifier un peu la tâche, on va avoir droit à un dernier retournement de situation qui, plutôt que d’aller dans le sens expliqué dans le making-of, montre de façon frontale que tout cela se passe dans la tête du personnage central. Ainsi, Headspace s’explique plus comme un film d’horreur psychologique, où tout se passe dans la tronche du protagoniste, voyant ses amis proches comme des ennemis. Des amis qui prennent l’apparence d’un sdf black, d’un travesti asiatique ou encore d’un couple de queutards. Difficile donc de prendre tout ce petit monde en empathie, avec en prime des acteurs qui ne semblent pas s’épanouir dans le film. Même Sean Young, durant le making-of, semble consciente de la daube dans laquelle elle a accepté de jouer. Et c’est triste à dire, mais le scénario ou les acteurs ne sont pas le seul souci du film.

Premier et unique film d’Andrew Van Den Houten en tant que réalisateur, Headspace souffre dès le départ d’un manque de budget évident. L’entrée en matière fait très amateur et rien ne viendra mettre un peu d’audace là-dedans. Outre la transparence de la mise en scène, qui n’a aucune personnalité, on reste aussi dans un film qui s’amuse à mettre en avant des effets gores gratuits et des scènes inutiles mais faites pour attirer le chaland. Les quelques effets gores sont assez réussis, car il n’y a pas l’ombre d’un CGI dans le métrage. Cependant, n’avions-nous vraiment besoin d’une scène de sexe explicite qui n’apporte rien à l’intrigue ? Le jeune réalisateur, qui est aujourd’hui producteur, fait très racoleur et ne possède pas un œil très percutant. Il en va de même avec certains acteurs, qu’il maltraite en quelques secondes, comme ce pauvre Udo Kier qui cachetonne.

Au final, Headspace est un très mauvais film d’horreur qui ne raconte rien et qui s’accroche à cette volonté de brouiller constamment les pistes, avec succès, mais en perdant le spectateur en cours de route. Outre une réalisation sans saveur, on notera des acteurs peu investis (Olivia Hussey s’en bat la race) et une histoire qui ne sait pas sur quel pied danser et décide de ne faire aucun choix, quitte à se contredire entre son début et sa fin. On comprend aisément pourquoi Andrew Van Den Houten n’a plus repris une caméra depuis, et ce malgré un making-of qui montre une équipe soudée et enthousiaste. Malheureusement, tout cela n’a pas aidé pour faire de cette histoire, quelque chose d’intéressant.

Note : 03/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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