avril 23, 2024

Flight 666

De : Rob Pallatina

Avec Paul Logan, Liz Fenning, Clarissa Thibeaux, Josell Mariano

Année : 2018

Pays : Etats-Unis

Genre : Horreur

Résumé :

Lors d’un terrible orage, les passagers et l’équipage d’un vol international sont attaqués par des forces surnaturelles qui menacent la vie de tous.

Avis :

S’il y a bien une entreprise du septième art qui a su se faire un nom dans le domaine des nanars (ou plutôt des navets), c’est bien The Asylum. Ne mentant jamais sur sa marchandise, la firme s’est faite spécialiste dans le mockbuster, à savoir reprendre les idées de blockbusters, et en faire des ersatz low cost en changeant un peu le titre. On peut donc retrouver Atlantic Rim, en réponse à Pacific Rim, ou encore Transmorfers pour faire la nique à Transformers. Bref, du foutage de gueule assumé pleinement, et qui essaye même d’avoi le quidam un peu aveugle, avec des jaquettes qui ressemblent aux films d’origine. Mais en plus de fournir des mockbusters, la firme fait aussi de très mauvais films d’horreur, avec des effets spéciaux à la ramasse et des acteurs au rabais. La preuve en est avec ce Flight 666.

Nous avions déjà eu le nanar de luxe Des Serpents dans l’Avion avec Samuel L. Jackson, puis il y a eu des zombies avec Plane of the Dead, et c’est en surfant sur cette idée qu’Asylum a voulu y foutre des fantômes. Après tout, pourquoi pas, c’est déjà bien plus crédible que des requins dans une tornade. Le pitch est donc très simple, un vol en direction de New York traverse un orage très dense et qui ne semble jamais se finir. Les passagers commencent à être pris de panique, et encore plus lorsqu’un homme dit voir des créatures sur l’aile de l’avion. Et petit à petit, la tension monte lorsque certains passagers semblent être pris d’hallucinations, en plus des problèmes techniques que rencontre l’avion. En catastrophe et horreur, le film essaye de faire un mix des deux, tout en composant avec son manque de budget flagrant.

Le problème avec ce récit, c’est qu’il est cousu de fils blancs. Dès le générique, on a du mal à comprendre ce que l’on nous vend. En effet, on y voit un meurtrier qui range ses affaires et prend quelques photos de son méfait. A la suite de cela, on nous plonge dans l’avion, nous présentant alors quelques personnages parmi les passagers. On aura droit à toute une palanquée de clichés sur pattes, mais cela permet de ressentir un peu d’empathie pour certains d’entre eux, même si on reste sur une base simpliste, et sans grand intérêt. Parmi les passagers, on aura donc la blonde à forte poitrine, le ranger musclé qui rentre chez lui revoir sa fille, le marshall de l’air tout en muscles lui aussi, le couple gnangnan ou encore le stressé de la vie. On aura même droit à l’hôtesse de l’air canon et son steward homosexuel.

Tout ce petit monde va alors végéter dans l’avion, en composant avec les aléas des gens et leurs visions. Tourné en huis-clos, le film va prendre bien trop de temps avant de vraiment démarrer. Les élucubrations du stressé prennent le pas sur le reste, et les réactions des personnages sont complètement à la ramasse. Tout le monde a peur, mais personne ne fait rien, si ce n’est le marshall qui va s’occuper de quelques énergumènes. Le problème provient aussi des fantômes, dont les attaques sont incompréhensibles, aimant d’ailleurs apparaître dans le miroir des uniques toilettes de l’avion. Du coup, tout le monde panique en allant faire caca, et c’en est presque drôle. Mais le but du film est de faire peur, et ça ne marche jamais vraiment. La faute à des personnages pénibles et des apparitions hasardeuses.

En plus de cela, la finalité du métrage est assez attendue. Il ne faut pas sortir de St Cyr pour se rendre compte que la présence de fantômes n’est pas dû au hasard et qu’il se cache, dans la carlingue, un tueur en série dont les ectoplasmes ont été les victimes. On pourrait croire que le film va jouer là-dessus, mais le dernier quart d’heure part en cacahuète, avec du frontal pur jus et une surenchère dans la débilité. Les fantômes ne se cachent même plus, apparaissent devant tout le monde, prennent même possession de quelques passagers, avant de pointer du doigt le vrai meurtrier. La fin s’éternise alors sur l’arrestation d’un personnage, qui nie tant qu’il peut, avant d’avouer ses méfaits. C’est long et surtout mal filmé. Sans compter sur une absence totale de message, donnant un film vide de sens.

Bien évidemment, il ne fallait pas s’attendre à grand-chose avec un film estampillé Asylum. Pour autant, même si on reste dans une mise en scène basique et sans fulgurance, avec des acteurs ne sachant pas jouer et un scénario aux fraises, on ne peut s’empêcher de le trouver un peu plus maîtrisé que les autres longs-métrages de la boîte de production. Tout simplement car ici, certains effets spéciaux sont mieux intégrés. Sans parler des CGI douteux et du crash final de l’avion, digne d’une cinématique sur PS2, la présence des fantômes n’est pas si atroce que ça. Les apparitions restent soignées d’un point de vue visuel, et on ne peut que saluer l’intelligence de Rob Pallatina de faire dans la discrétion. Et les maquillages sont plutôt propres, montrant dès lors une volonté d’un travail bien, moins cynique qu’habituellement. Mais cela n’enlève rien au fait que le film reste un navet…

Au final, Flight 666 est un film qui rentre pile poil dans le catalogue de The Asylum. On y retrouve un scénario qui n’a ni queue ni tête et qui reprend des idées à droite et à gauche. Les acteurs sont d’une nullité affligeante. La mise en scène est transparente, avec parfois des cadrages hasardeux. Et l’ambiance est aux abonnées absentes. Bref, on pourrait croire en un très mauvais film, ce qu’il est fondamentalement, mais il y a des résidus assez étonnants dedans, avec notamment des fantômes pas si dégueulasses que ça, ce qui détonne avec le reste des productions de la boîte. Cela sauve-t-il le film du crash ? Non.

Note : 05/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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