avril 23, 2024

Green Lantern Corps – Un Récit d’En »vert »gure

Auteurs : Geoff Johns, Dave Gibbons, Patrick Gleason

Editeur : Urban Comics

Genre : Super-Héros

Résumé :

Afin d’honorer leur devoir sacré de protéger toute planète habitée des forces du Mal, les Gardiens d’Oa doivent reformer le Corps des Green Lantern mis à mal par la faute d’Hal Jordan, alors possédé par l’avatar de la Peur : Parallax. Si John Stewart et Hal Jordan jouent les réservistes, les vétérans Guy Gardner et Kyle Rayner sont quant à eux invités sur Oa pour participer activement à la formation et à la reconstruction du Corps. Ils seront assistés du colossal Kilowog pour convaincre certaines recrues récalcitrantes d’accepter cette nouvelle vie qu’ils n’avaient encore jamais envisagée. Les tensions internes atteignent leur paroxysme alors qu’une nouvelle menace remet en cause cette résurrection du Corps jadis légendaire.

Avis :

Pour le grand public (et j’entends par là ceux qui ne lisent pas forcément des comics et se contentent des films), Green Lantern est un super-héros secondaire un peu pété. Il faut dire que le film avec Ryan Reynolds fut une catastrophe, ce qui n’aida pas le super-héros à faire son apparition dans la Justice League et a lui donné la place qui lui est induite. Car si on s’intéresse un peu aux comics, on se rend vite compte que Green Lantern est un personnage non seulement intéressant, mais avec de puissants enjeux, relevant même du cosmique. Dans les années 2000, le personnage tombe un peu en désuétude, et c’est Geoff Johns qui va redorer le blason vert du héros en lui octroyant deux runs : d’un Hal Jordan qui reprend des services, et de l’autre, le Green Lantern Corps qui se reforme avec Guy Gardner.

Et c’est ce dernier run qui va nous préoccuper ici. Car si Geoff Johns introduit le travail avec savoir-faire et percussion (le récit est multiple et très dynamique), le flambeau va être repris par Dave Gibbons (Watchmen, excusez du peu) et Patrick Gleason (X-Men Unlimited) pour replacer le récit dans un contexte de polar spatial. De ce fait, ce premier tome de Green Lantern Corps prend deux tonalités différentes, tout en gardant tous les personnages qui vont devoir non seulement faire face à des menaces extraterrestres très puissantes, mais aussi résoudre un crime dont tout accuse le tempétueux Guy Gardner.

Le début est assez intéressant car il montre comment sont recrutés les nouveaux Green Lantern, faisant alors fi des guerres de peuple et autres rivalités. C’est comme cela que deux personnages dont les peuples se font la guerre depuis des lustres se retrouvent acolytes et doivent apprendre à se connaître. On va aussi voir une jeune médecin se faire recruter, alors que son peuple considère les Green Lantern comme des fascistes. Dès le démarrage, on va pouvoir découdre quelques fils explicatifs plutôt plaisants et intelligents, avec notamment des notions de racisme, de rejet et de politique. Cela donne non seulement de l’épaisseur au récit, mais aussi aux personnages, qui ne seront pas binaires. Ainsi, Soranik Natu devra affronter le regard de ses compatriotes, et trouver sa voix en aidant les plus pauvres. Quant à Vath et son acolyte, ils devront trouver des terrains d’entente pour réussir leurs missions.

Parmi toute ces histoires et ces personnages, on va aussi voir l’évolution des intrigues, qui prendront différentes formes. Ainsi, le début parle des nouvelles recrues et de leur apprentissage, avec en prime des peuples qui veulent la fin des Green Lantern (saletés d’araignées), puis par la suite, on va découvrir d’autres peuples et des dangers qui vont prendre de plus en plus d’ampleur. On découvrira même une section « fantôme » des Green Lantern, qui ont pour ordre de ne pas se faire remarquer et de faire des missions quasiment suicides. L’ensemble est très complet, jusqu’au dernier arc qui pourrait se voir comme un policier, où Guy Gardner est accusé d’un crime qu’il n’a pas commis et doit mener l’enquête pour trouver le coupable. D’un point de vue scénaristique, ce Green Lantern Corps est un vrai régal et prend différentes formes, tout en gardant des enjeux forts.

Bien évidemment, il faut aussi accepter de prendre un train en route. C’est-à-dire qu’il faut avoir des bases concernant Green Lantern, en sachant que Guy Gardner n’est pas le premier humain Green Lantern, et qu’il s’est passé de nombreux évènements avant. Si on n’a pas lu les récits précédents, cela n’entache pas le plaisir de lecture, et on comprend aisément ce qui se passe sous nos yeux. Mais avoir quelques notions aident tout de même à quelques clins d’œil intéressants. Et aussi à comprendre le comportement bourrin et insolent de Guy Gardner, un personnage à la grande gueule mais d’une redoutable efficacité. Ainsi, en plus d’avoir un cocktail détonant plein d’action, on a aussi droit à de l’humour et quelques traits plutôt drôles, surtout lorsque l’on découvre certains Lantern, comme cette espèce de mouche, acolyte de Mogo, une planète consciente qui est devenu Lantern.

Tout cela est bien évidemment porté à nos yeux par les dessins sublimes de David Gibbons et Patrick Gleason. Même si cela date de 2005, les traits sont fins et certaines séquences démontent bien la rétine. On sent que les dessinateurs se sont fait plaisir en créant des aliens de toutes sortes, offrant alors un panel parfois loufoque, et quelques fois intéressants. Cela donne aussi une belle impression d’infinité dans les peuples de la galaxie. L’action est aussi parfaitement retranscrite, avec un découpage classique mais toujours bien pensé. Le seul bémol proviendra des pouvoirs des Lantern, qui ne sont pas toujours visibles ou compréhensibles. Une broutille quand on voit la qualité globale du run.

Au final, Green Lantern Corps est un gros morceau qui ne se perd jamais. Offrant des histoires aux enjeux cosmiques mais qui n’oublient jamais « l’humain » afin de créer des personnages forts et charismatiques, les créateurs se font plaisir et redonnent de belles couleurs à un super-héros quelque peu oubliés des productions cinématographiques DC. Avec cet ouvrage, on prend pleinement conscience de la force du Green Lantern et de son potentiel pour offrir des récits grandiloquents, digne d’un Space Opera. Bref, une lecture fort plaisante et dont il serait dommage de passer à côté.

Note : 17/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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