octobre 5, 2024

The Sadness – Le Film le Plus Gore de l’Année

De : Rob Jabbaz

Avec Regina Lei, Berant Zhu, Tzu-Chiang Wang, Chen Ying-Ru

Année : 2022

Pays : Taïwan

Genre : Horreur

Résumé :

Après un an de lutte contre une pandémie aux symptômes relativement bénins, une nation frustrée finit par baisser sa garde. C’est alors que le virus mute spontanément, donnant naissance à un fléau qui altère l’esprit. Les rues se déchaînent dans la violence et la dépravation, les personnes infectées étant poussées à commettre les actes les plus cruels et les plus horribles qu’elles n’auraient jamais pu imaginer…

Avis :

Comme toujours, lorsque je découvre un nouveau nom, j’aime aller chercher d’où ce nouveau talent vient et ce qu’il a fait avant que je m’arrête dessus, et dans le cas de Rob Jabbaz, c’est un peu compliqué, car je trouve assez peu de chose. Réalisateur canadien, Rob Jabbaz a tout l’air d’avoir commencé sa carrière au début des années 2010 en tant que scénariste et producteur sur divers projets qui demeurent encore inédits chez nous. Abandonnant le Canada, Rob Jabbaz s’est installé à Taipei à Taiwan.

Et c’est donc à Taiwan que le metteur en scène va réaliser son premier film, après quatre courts-métrages. Interdit au moins de seize ans, soutenu par une sacrée réputation, « The Sadness » sort discrètement dans nos salles et l’on peut aisément comprendre pourquoi, tant on tient là le film le plus gore et barjo de l’année.

Sur fond de pandémie et de virus qui mute, Rob Jabbaz réinvente en quelque sorte le film de zombie, pour livrer-là un film d’une extrême violence. Mais derrière ça, derrière sa violence et surtout son gore, « The Sadness » se pose aussi comme un film assez convenu dans ce qu’il raconte, puisque le cinéaste nous raconte simplement un couple séparé qui en plus d’essayer de survivre chacun de son côté, va aussi essayer de se retrouver pour s’en sortir à deux…

Cela fait plus d’un an maintenant que le virus Alvin a fait son apparition. Les symptômes sont assez bénins, mais il a quand même mis le monde en pause et fait changer beaucoup de choses. Mais voilà que ce même virus se met à muter et son variant provoque une agressivité extrême chez les personnes qui en sont infectées. Jim et Kat sont en couple, et ce matin-là, Jim accompagne Kat prendre son métro, puis le couple se sépare. Peu après, le premier cas de violence explose, et bientôt, c’est tout le pays qui va sombrer dans le chaos, avec au menu, meurtres, viols, tortures, et surtout pour Jim et kat, un instinct de survie et se retrouver pour fuir ensemble.

« The Sadness » est un film qui a très vite fait parler de lui à cause de son gore, et je dois dire que c’est ce qui m’a donné envie de m’y arrêter. Oui, plus que son intrigue ou autre, c’est son côté choc qui me donnait envie plus qu’autre chose, et ce côté-là a été encore un peu plus piqué à vif, lorsqu’en prenant ma place, la personne qui me l’a vendue m’a mis en garde concernant le film, me demandant si je savais ce que j’allais voir et si j’étais en capacité de le supporter. Non mais comment y résister après ça ? Je suis donc entré en salle avec un plaisir malsain, et j’en ressors partagé, car ce gore vendu et recherché pour ma part se pose aussi bien comme la qualité de ce film, mais il est aussi son principal défaut, car derrière son esthétisme sanglant et sa folie furieuse, « The Sadness » fait du gore pour faire du gore finalement, et il offre une intrigue assez vide, et au-delà de ça, qui manque cruellement d’originalité.

Ainsi, si je m’attarde du côté de son scénario, dans ses grandes lignes, « The Sadness » propose tout simplement l’histoire d’un couple qui se sépare au matin, doit se retrouver, et ça ne va pas plus loin que ça. Entre temps, bien sûr, Rob Jabbaz pose moult péripéties, et impose petit à petit le meurtre, le viol, des tortures, des combats et beaucoup d’hémoglobine comme menu de l’heure et quarante minutes que va durer son film.

On remarquera toutefois de bonnes idées assez novatrices, comme le fait que le virus qui contamine les gens donne l’impression d’avoir à faire à une horde de zombies, un peu à la « 28 Jours plus tard« , sauf que ces derniers sont capables de parole, de souvenirs et d’analyses. Ainsi, les hordes de Rob Jabbaz prennent ici un immense plaisir à torturer et tuer. Ils sont même capables de traquer en quelque sorte leur proie pour assouvir le désir meurtrier. Ça, on n’a pas l’habitude de le voir dans un film, et ça change, ce qui donne un intérêt au film, même si ce dernier ne va pas vraiment plus loin.

D’ailleurs, dans son scénario, Rob Jabbaz tente bien quelques petites choses, notamment en ce qui concerne « des explications », ou un antidote, mais finalement, le réalisateur ne va jamais plus loin, et abandonne très vite, laissant plusieurs questions sans réponses. On notera toutefois que le film nous réserve un final assez touchant et intéressant, qui entre guillemets, est assez différent du reste du film, bousculant un peu ses propres codes.

Du côté de sa mise en scène, on y trouve un peu de tout, et de trop, ce qui pousse le film à une certaine monotonie, alors qu’il devrait être tout l’inverse.

Si le film offre de bonnes scènes, comme celle du métro par exemple, ou encore la folie des confrontations entre les personnages tenus par Regina Lei et surtout Tzu-Chiang Wang qui s’en donne à cœur joie dans l’exagération de la folie meurtrière, l’ensemble de « The Sadness » manque vraiment d’ambiance, de suspens et de malaise pour pleinement nous accrocher. C’est vrai que le film tient des moments qui sont bien faits, et c’est vrai que l’idée d’être pourchassé par une horde d’assoiffés de meurtres qui sont totalement conscients de leur acte est intéressante, et ça donne quelque chose en plus au film, mais sur l’ensemble, ça tourne un peu en rond, et au-delà de ça, à force de faire trop dans le sanglant et le gore, sur certains passages, ça peut provoquer l’effet inverse de ce qui était recherché dans le sens où l’on se surprend parfois à sourire tant c’est abusé, alors qu’on devrait à ce moment-là être tenu par les tripes, accroché à notre fauteuil. Après, comme je le disais, ce n’est pas non plus désagréable et le film en lui-même se laisse suivre avec divertissement.

Ainsi, « The Sadness« , dans un sens, tient ses promesses, nous offrant le film le plus gore et dans un sens le plus barjo de l’année. Rob Jabbaz s’en est donné à cœur joie dans l’hémoglobine, le meurtre, la folie furieuse, le viol et autres tortures, et entre sourire et démence, le film se laisse suivre avec plus ou moins de jubilation. Après, reste toutefois ce scénario qui tient sur un bout de papier, cette histoire convenue qui ne surprend pas un instant, et toutes ces questions qui ne trouveront pas de réponses. Quand je fais l’addition de tout cela, « The Sadness » se pose alors comme un film sympa et divertissant, à voir une fois, mais ça n’ira pas plus loin.

Note : 11/20

Par Cinéted

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