avril 25, 2024

Haut les Flingues!

Titre Original : City Heat

De : Richard Benjamin

Avec Burt Reynolds, Clint Eastwood, Jane Alexander, Madeline Kahn

Année : 1984

Pays : Etats-Unis

Genre : Policier, Comédie

Résumé :

A Kansas City dans les années 1930, le partenaire de Mike Murphey, détective privé, est abattu alors qu’il enquête sur un des chefs de la mafia locale. Son collègue et ami décide de prendre le relais malgré l’avertissement.

Avis :

Les filmographies des grands acteurs ne sont pas toujours parcourues de chefs-d’œuvre. Il arrive très souvent qu’un incident de parcours vienne mettre son grain de sel, et certains choix peuvent s’avérer peu payant. On pourrait citer les « fins » de carrière de certains acteurs, comme Bruce Willis, mais aussi les traversées du désert de certains, à l’image de Nicolas Cage. Mais si on va un peu plus en arrière, on retrouve aussi des choses à redire dans la filmo de Clint Eastwood et de Burt Reynolds. Très amis à la vie, ils décident ensemble de participer à un film, Haut les Flingues. Vendu comme un polar à l’ancienne avec quelques pointes d’humour, le film de Richard Benjamin ne va pourtant pas vraiment tenir la route. La faute à, justement, un humour ringard, au sein d’une enquête qui piétine et se révèle peu passionnante.

Pourtant, tout commence très bien avec ce long métrage. On retrouve un Clint Eastwood mutique et charismatique dans un bar, attendant forcément que quelque chose se passe. Rentre alors un gros loubard qui demande à rencontrer une personne, qui va arriver par la suite en la personne de Burt Reynolds. Une bagarre éclate et rapidement, le film met en avant l’aspect comique de la chose. Eastwood ne réagit pas et laisse Reynolds se débrouiller, avec quelques phases qui se veulent drôles, avec notamment un Burt qui revient sans cesse sur le comptoir, à hauteur de Clint, pour lui raconter des trucs alors qu’il se fait tabasser. Le ton est donné, le duo sera composé de deux hommes qui ne s’apprécient pas, mais qui feront tout de même équipe pour capturer deux mafieux de leur ville. Le problème va venir de deux choses : l’enquête et la dichotomie du film.

Le scénario met en avant un détective privé qui va jouer un double-jeu avec deux mafieux qui se livrent une guerre sans merci. Il va alors être tué et son associé, joué par Burt Reynolds, décide de mener l’enquête et de faire payer le meurtre aux deux vilains de l’histoire. De temps à autre, il sera associé à Clint Eastwood, policier de son état, qui sera souvent au bon endroit, au bon moment. Sans être nébuleux ou bien compliqué, le scénario patine bien trop pour réellement convaincre. On connait les tenants et les aboutissants de l’histoire, et le film tourne souvent à vide, pour montrer des prises de bec entre les deux acteurs principaux, ou alors un humour qui n’a pas vraiment sa place, notamment lors de fusillade. Même la relation entre les deux héros est assez factice, manquant cruellement de profondeur et d’intérêt.

Le film a beau avoir deux pointures du septième art, cela ne matche pas vraiment. Il faut dire que les deux amis ont des personnages assez lisses et sans grand intérêt, qui rentrent dans des clichés assez pénibles. Burt Reynolds joue le sempiternel beau gosse charmeur et baratineur, alors que Clint Eastwood joue le type mutique qui fronce des sourcils dès que quelque chose l’ennuie. C’est trop caricatural et surtout, le film ne trouve jamais l’équilibre entre le sérieux de son enquête, l’humour recherché dans le buddy movie. Cela crée un film dysmorphique qui se cherche constamment et ne se trouve jamais vraiment. Ajoutons à cela quelques passages un peu machistes, avec des femmes qui se laissent charmer et embrasser sur la bouche par le premier venu, et la coupe est pleine. Oui, il faut le remettre dans son époque, mais tout de même…

D’un point de vue technique, Richard Benjamin semble assez peu investi dans le projet. Certes, le film n’est pas désagréable à regarder, mais il n’a aucun panache et ne comporte aucune scène vraiment marquante. Si l’on a une grande fusillade, elle restera assez anecdotique et ne vaudra le coup d’œil que pour Clint Eastwood en contre-champ avec un fusil dans les mains. C’est assez peu de chose. Le cinéaste a dû être impressionné par les deux pointures qu’il avait sous l’objectif, et cela donne un film qui manque d’envergure. Même le final est très décevant, avec un Burt Reynolds déguisé en grand méchant loup qui déambule dans un hôtel de passe. Bref, rien ne vient nous secouer ou nous accrocher la rétine et c’est plutôt dommage.

Enfin, on peut aussi pester contre le manque de thématiques. L’aspect humoristique brise en quelque sorte les enjeux dramatiques, et la rivalité entre les deux mafieux n’est jamais vraiment mise en avant. Tout comme le passé trouble de Burt Reynolds et son rapport avec Clint Eastwood. On reste dans quelque chose de flou qui ne va pas au bout des choses. Si on aura quelques allusions au racisme des années 30, avec un détective black qui remercie son acolyte de ne pas faire de différence avec la couleur de peau, on en restera là, et rien ne viendra approfondir ce thème, pourtant important et intelligent. Le script reste constamment en surface, et on va malheureusement s’ennuyer face à un film plutôt insipide qui ne mise que sur son duo d’acteurs.

Au final, Haut les Flingues est un film assez décevant, que ce soit pour Clint Eastwood ou pour Burt Reynolds. Les deux légendes s’offrent un film léger, certes, où les deux compères ont dû se taper des barres de rire, mais cela ne suffit pas à donner un bon film aux spectateurs. Ennuyeux, sans enjeu, avec humour qui se veut cartoonesque mais qui reste assez ringard, on ne peut pas dire que ce film de Richard Benjamin restera dans les annales…

Note : 10/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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