avril 24, 2024

Cléopâtre

Titre Original : Cleopatra

De : Jospeh L. Mankiewicz et Rouben Mamoulian

Avec Elizabeth Taylor, Richard Burton, Rex Harrison, Martin Landau

Année: 1963

Pays: Etats-Unis

Genre : Historique

Résumé :

Cléopâtre. Un nom mythique pour une souveraine légendaire. Voici le fabuleux portrait de la Reine du Nil, dont la beauté dévastatrice a fait trembler deux des plus grands seigneurs de l’Empire romain, Jules César et Marc-Antoine. Une relation sulfureuse, faite de pouvoir et de trahison, qui changea le cours de l’histoire à jamais.

Avis :

Pour évoquer le tournage de « Cléopâtre« , il faudrait inventer un mot plus puissant que titanesque ou apocalyptique. D’ailleurs, l’histoire, ou les histoires, de ce tournage, mériteraient un film, tant le métrage de Joseph L. Mankiewicz aura été un véritable chemin de croix pour qu’il puisse voir le jour.

Le film devait être au départ réalisé par Rouben Mamoulian, mais face à la pression, le réalisateur abandonna le film alors en pleine production. Il sera remplacé par l’immense Joseph L. Mankiewicz. Entre l’idée et la sortie en salle, il se sera écoulé cinq années chaotiques. Deux de tournage qui furent maintes et maintes fois arrêtées, notamment à cause des problèmes de santé d’Elizabeth Taylor. Le tournage a bien eu du mal à trouver ses décors pour trouver la bonne imitation d’Alexandrie. Et l’on ne parlera même pas de tout le côté people et des journalistes qui envahissaient le tournage… Bref, le tournage de « Cléopâtre » fut une véritable catastrophe, mais à force de conviction, il fut amené à bon port et il laissera derrière lui l’un des films les plus chers jamais réalisés. D’ailleurs, il a bien failli couler le studio qui le produisait et l’on pourra même dire qu’il a coûté la peau de son président qui a démissionné.

Un tournage de légende comme celui-ci donne-t-il un film de légende ? Et bien la réponse est un beau et grand oui. Avec ses quatre heures et quart de film, « Cléopâtre » s’affiche comme une fresque épique et intime à la fois, d’une richesse absolue, qui nous plongera au cœur de la vie de plusieurs des plus grands personnages que l’histoire ait connu.

Et si le film détient des longueurs et qu’il n’est pas le chef d’œuvre tant vanté, on plonge avec bonheur dans ce drame, dans ces magouilles, dans ces traquenards et autres rebondissements. Et malgré l’ennui éprouvé parfois, on ne regrette à aucun moment la vision de ce qui restera l’un des films les plus impressionnants visuellement parlant.

Cléopâtre, un nom qui défie le temps et que tout le monde connaît. Connue pour sa grande beauté, elle fit basculer le cœur de Jules César et celui de Marc-Antoine. Entre politique, amour et trahison, voici l’histoire de celle que l’on appelle la Reine du Nil.

Adapter la vie de Cléopâtre n’était pas une mince affaire et on peut dire que Joseph L. Mankiewicz a en très grande partie réussi ce défi quasi insurmontable.

Ce qui marque à la découverte de ce film, ce sont les décors imposants. Ici, Joseph L. Mankiewicz a sorti tout ce qu’il a pu trouver en stock pour offrir ce qui est surement l’un des péplums les plus imposants de l’histoire. On est frappé, bluffé même, par les décors qui éclatent et débordent littéralement de l’écran. C’est beau, c’est grand, c’est démesuré et finalement, ce visuel est à l’image de cette Reine d’exception. Et cette impression ne va jamais nous quitter pendant tout le film. Le souci du détail, les reconstructions incroyables, les costumes qui ne cessent encore et encore d’être différents à chaque scène, vont être tenus jusqu’au bout du bout.

La démesure se ressent aussi dans la mise en scène de Joseph L. Mankiewicz. Une mise en scène qui demeure cependant très intéressante, car elle pourrait aussi se contredire, dans le sens où le réalisateur nous offre une fresque que l’on peut aisément qualifier d’épique, mais qui reste aussi très intime. Peu de grandes batailles ou de scènes qu’on s’attend à trouver dans ce genre de film. Joseph L. Mankiewicz fait le choix de s’approcher au plus près de ses personnages et bien souvent de les suivre dans leur intimité. Ainsi, plus qu’un simple péplum, « Cléopâtre » se pose avant tout comme la peinture de trois personnages et de plusieurs amours.

Le scénario que nous présente Joseph L. Mankiewicz est bien tenu. Le réalisateur a bien su exposer l’époque et les tensions. Il a aussi très bien su nous raconter ce périple qu’est la vie de ses trois personnages. Amours, trahisons, politiques, abus de confiance, manipulations et autres sentiments réels, coups tordus et drames sont magnifiquement orchestrés.

Alors certes, le film est bien trop long et le réalisateur a parfois du mal pour nous tenir captif pendant ses quatre heures. Certes, le film se perd parfois dans des discours qui ne font pas vraiment avancer l’histoire, malgré la beauté évidente de certains dialogues. Mais pourtant, « Cléopâtre » au final nous emmène jusqu’à la fin. Si le film nous a perdu plusieurs fois, il nous aura aussi rattrapé tout autant et au final, on ressort de cette expérience satisfait et heureux d’avoir passé quatre très belles heures.

« Cléopâtre« , c’est bien sûr des acteurs fabuleux, à commencer par Elizabeth Taylor qui est au-delà du sublime. Sulfureuse, forte et fragile, impériale, imposante, Elizabeth Taylor rayonne dans la peau de la souveraine et l’on ne peut même plus parler de plaisir à la vision de l’actrice, tant le rôle lui va à merveille.

Avec une actrice si imposante, il fallait trouver des acteurs de sa trempe pour arriver à faire exister les hommes de sa vie. Le premier, c’est Rex Harrison qui campe magistralement Jules César. L’alchimie entre lui et Taylor est captivante. D’ailleurs, on commencera à trouver des longueurs une fois Jules César mort.

Le deuxième, c’est le talentueux Richard Burton qui incarne ici Marc-Antoine. Et sans être aussi puissant que Taylor et Harrison, il s’en sort à merveille. Certes, le film perd en intensité sur sa partie, mais son final reste toutefois prenant.

« Cléopâtre » est parfois ennuyant et d’autre fois totalement hypnotique. Péplum d’une autre époque, cinéma démesuré, le film est bel et bien à la hauteur de sa légende. Une vie intense et riche, un destin bouleversant, « Cléopâtre » se devait d’être porté à l’écran et le travail titanesque que Joseph L. Mankiewicz a fourni est tout simplement incroyable.

Alors même si le film n’a pas toujours su captiver (D’ailleurs est-ce la faute au réalisateur ou au studio qui ont largement remonté et surtout coupé son film ?), il n’en reste pas moins l’un de ces films qu’on doit avoir vu au moins une fois, ne serait-ce que pour la démesure du projet, cette mise en scène qui fait rimer l’épique et l’intime ou encore la beauté monumentale d’Elizabeth Taylor.

Note : 14/20

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Par Cinéted

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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Une réflexion sur « Cléopâtre »

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