mars 29, 2024

La Dame aux Camélias

Titre Original : Camille

De : Desmond Davis

Avec Colin Firth, Greta Scacchi, John Gielgud, Billie Whitelaw

Année : 1984

Pays : Angleterre, Etats-Unis

Genre : Drame, Romance

Résumé :

L’amour sera-t-il plus fort que tout ? Surnommée « Camille », la belle Marguerite est une courtisane au service des hommes les plus puissants de Paris. Le jeune Armand Duval tombe éperdument amoureux d’elle et décide de gagner son cœur. Leur amour grandissant, Marguerite est prête à renoncer à son mode de vie libertin… Une épopée romantique, la rencontre entre un homme et une femme qui malgré leurs différences tentent de vivre leur amour.

Avis :

Parmi les cinéastes britanniques dont les noms n’ont jamais vraiment accroché, il y a celui de Desmond Davis. Cadreur, scénariste et réalisateur donc, Desmond Davis a commencé sa carrière au milieu des années 50 à la télévision anglaise. D’ailleurs, sa carrière se passera principalement pour le petit écran, car entre 1955 et 1994, date de son dernier téléfilm, il aura réalisé et participé à pas moins d’une trentaine de projets. En ce qui concerne le cinéma et les salles obscures, il fut moins prolifique, et l’on ne lui compte que sept films, et parmi eux, seul un film sort du lot en termes de « renommée », c’est son « … choc des Titans« , qu’il réalise en 1981.

Sorti en 1984, « La Dame aux Camélias » est un film qui voit les premiers pas devant la caméra d’un immense acteur, Colin Firth. Très facilement trouvable en DVD, avec cette adaptation, Desmond Davis nous offre-là un film classique, très classique, et qui nous réserve assez peu de surprise ou d’audace, mais pourtant, malgré cela, cette « … Dame aux Camélias » se trouve aussi être un beau film. Un film touchant, portant une magnifique histoire d’amour, évidemment impossible. Tenue par deux acteurs superbes (même si…), cette plongée dans le Paris du XIXe siècle se laisse regarder avec émotion, alors même qu’on connaît déjà cette histoire, et que le film de Desmond Davis a vieilli.

Marguerite Gauthier est une courtisane dont la beauté et la réputation ne sont plus à faire. Un jour, sa route croise celle d’Armand Duval, un jeune homme de bonne famille qui en tombe follement amoureux. Armand va alors tout mettre en œuvre pour conquérir le cœur de Marguerite et qu’importe son « métier » de courtisane. La tache semble ardue et pourtant, des sentiments apparaissent, et ces derniers vont être suivis d’une belle et grande histoire d’amour. Or, cet amour sera-t-il plus fort que leur différence sociale, et au-delà de ça, des préjugés des autres et notamment du père d’Armand ?

« La Dame aux Camélias » est une histoire qui passionne les cinéastes depuis toujours et l’on ne compte plus les adaptations que le cinéma a pu proposer, que ce soit pour le grand, ou le petit écran. Si l’on jette un rapide coup d’œil, la première fois que « La Dame aux Camélias » fut adapté date de 1907, et la dernière de 2005 et entre ces deux dates, on trouve une trentaine de films. Aujourd’hui, on s’arrête sur l’adaptation de Desmond Davis, sorti en 1984, destiné au petit écran, et qui voit comme je le disais les premiers pas à l’écran de Colin Firth.

Certes, le film a vieilli, voguant tranquillement vers ses quarante ans. Certes, le film a ses défauts, notamment cette idée de faire tourner les figurants en français, alors que tous les rôles principaux ou secondaires vont être en anglais. Parfois aussi, certaines scènes résonnent comme cheap, et pas forcément toujours juste dans le jeu de ses acteurs, notamment Colin Firth, qui dans les derniers instants, là où le drame prend une plus grande place et l’émotion se fait ressentir, le jeune acteur a encore des progrès à faire. Le film a aussi ses défauts dans son montage, qui parfois expédie très vite, trop vite, son intrigue. L’ouverture par exemple et le choix de quitter la maison familiale se fait en l’espace d’une minute à peine. Idem pour le temps qui passe, avec quelques années en quelques secondes marquées par un dialogue. Ou encore, et enfin, le déplacement à travers le monde, marqué avec un carton de monument, histoire de nous situer…

Bref, le film a pris un coup de vieux, et il n’est pas forcément incroyable, en plus d’offrir une mise en scène qui, comme je le disais plus haut, demeure très classique et sans grande prise de risque. Pourtant, malgré tout cela, on se laisse très facilement emporter par cette histoire et ses personnages qui dégagent un charme certain. L’ensemble est un peu vieillot, mais qu’importe, car l’histoire reste belle et touchante. « La Dame aux Camélias » est un film qui propose une belle et grande histoire d’amour. C’est un film qui à travers cette histoire d’amour et ces deux êtres qui se rencontrent, parle des différences sociales, des milieux sociaux qui restent fermés et plein de préjugés. Il est difficile de ne pas être touché par la force qui se dégage de ces deux personnages qui luttent pour leur amour. Deux personnages pleins d’espoir et de naïveté, que la vie et surtout la société va se charger de remettre à leur place.

Cette histoire parle aussi de la place de la femme dans cette société parisienne, totalement hypocrite. Ici, on suit une jeune femme qui pour sortir de la misère, va devenir l’une des plus grandes courtisanes de la capitale, séduisant des hommes qui vont être capable de tout pour lui faire plaisir, mais malgré le succès, jamais l’un d’eux ne la considérera, ou l’aimera, et c’est évidemment seule ou presque qu’elle finira. Ainsi, derrière cette histoire d’amour impossible, le film, et plus largement le roman d’Alexandre Dumas, aborde tout un tas de sujets qui sont vraiment intéressants et touchants.

L’autre très bel atout de ce film, outre la plongée dans un vieux Paris (le film a été tourné à Paris et pas reconstruit en studio), c’est bien entendu ses acteurs, qui même si parfois sont hésitants, demeurent magnétiques, romantiques et beaux à l’écran. Ainsi, Greta Scacchi et Colin Firth forment un couple superbe et l’on se plaît, l’on « s’émotionne » à le suivre, de leurs très beaux moments comme dans les plus sombres que cette histoire leur réserve. On retiendra aussi plusieurs seconds rôles comme Billie Whitelaw en « meilleure amie », John Gielgud en Comte amoureux (car oui, il y en a un) et déçu, et Ben Kingsley en père manipulateur, qui ne veut que le bien de son fils.

« La Dame aux Camélias » est un film imparfait. C’est même un film qui tient en son sein pas mal de défauts, et pourtant, malgré cela, c’est un film qui trouve son charme, et qui arrive à nous emporter l’espace d’une soirée. Certes, il ne marquera pas nos esprits, et se pose sûrement comme un film qui marque les premiers pas d’un immense acteur, mais malgré ce sentiment-là, l’ensemble demeure joli, intéressant, et même touchant. Je ne regrette donc pas de m’y être arrêté.

Note : 13/20

Par Cinéted

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