avril 18, 2024

La Guerre des Abîmes

Titre Original : Raise the Titanic

De : Jerry Jameson

Avec Jason Robards, Richard Jordan, David Selby, Anne Archer

Année : 1980

Pays : Etats-Unis, Angleterre

Genre : Aventure

Résumé :

L’armée américaine vient de mettre au point un nouveau système de défense qui requiert un minerai extrêmement rare pour fonctionner. Par chance, l’amiral Sandecker, Dirk Pitt et le docteur Seagram découvrent que le Titanic possédait à son bord une immense cargaison de ce minerai. L’armée décide alors d’aller récupérer le navire, mais ils ne sont pas au bout de leurs surprises…

Avis :

Le Titanic a toujours été une grande source de fantasme. De son histoire tragique à son épave qui suscite toutes les convoitises, de nombreux cinéastes se sont épris du phénomène pour en faire des films plus ou moins réussis. On pense bien évidemment au chef-d’œuvre de James Cameron, mais on pourrait citer l’horrible Titanic 2 de chez Asylum ou encore ce Guerre des Abîmes de Jerry Jameson. Sorti chez nous en 1980, il est l’adaptation du roman Renflouez le Titanic, où une équipe de scientifiques décide de retrouver l’épave et de la faire sortir de l’eau afin de piller une ressource rare qui permettrait de faire une nouvelle bombe. Film mélangeant aventure, action et espionnage, Jerry Jameson livre un long-métrage qui aurait pu être bien meilleur, avec un peu plus d’ambition.

D’un point de vue scénaristique, La Guerre des Abîmes avait tous les ingrédients pour fournir un film à la fois politique, d’aventure avec une pointe d’espionnage. En effet, ici, les américains décident de retrouver l’épave du Titanic car il y aurait à l’intérieur un matériau nouveau pour faire une nouvelle bombe. Pensant à la défense du pays face aux russes, la mission se déroulant plus ou moins en cachette. Mais sur les lieux de fouille, les russes sont présents et attendent patiemment, puisque l’épave se trouve dans les eaux internationales. Le film se scinde alors en quatre parties distinctes. La première concerne les personnages, qui vont être présentés au fur et à mesure de l’intrigue. On retrouve un scientifique plutôt terre à terre, un capitaine de la marine et une tête brûlée qui n’a pas la langue dans sa poche.

Ce trio aurait pu fonctionner s’il avait été un peu plus travaillé. Ici, on nous présente quelques velléités entre deux types à cause d’une femme, mais pas plus. Cela n’empêchera pas les deux hommes de bosser ensemble sur un projet qui dépasse leurs attirances vers la même femme. On manque aussi d’éléments concernant leur passif, et finalement, on restera sur quelque chose de linéaire et de pas vraiment passionnant. On retrouvera ce défaut avec les antagonistes russes. Ici, deux vilains types à l’accent à couper au couteau qui vont tenter de tromper les américains avec diverses méthodes d’espionnage. Là aussi, ça manque de personnalité et d’originalité. D’autant plus qu’on ne voit quasiment pas les russes, si ce n’est au détour de trois scènes où le duo établit un dialogue de quelques secondes.

La deuxième partie s’avèrera plus passionnante. Il s’agira ici de suivre l’équipe de recherche pour trouver l’épave du Titanic. Faisant preuve d’une étonnante maîtrise technique, Jerry Jameson démontre un joli talent en mettant en avant des plans aquatiques prenants. On va suivre les bathyscaphes dans leur recherche, avec ce qu’il faut d’avaries et de problèmes. Les recherches ne seront pas de tout repos, et il y aura même une ambiance anxiogène lorsque certains personnages risqueront leur vie en posant des bombes autour de l’épave. Pour un film de 1980, ces séquences n’ont pas trop vieilli et on retrouve une sorte d’angoisse à voir ces plans sous l’eau, même si ça manque de vie et que l’on sent que tout a été fait en piscine. Néanmoins, même les plans larges sur les équipes de recherche, avec moults bateaux, sont beaux.

La troisième partie sera du même acabit, puisqu’il s’agira de faire sortir l’épave de l’eau. On retrouvera des plans aquatiques réussis, avec une atmosphère parfois angoissante, surtout lorsqu’une équipe se retrouve bloquée autour de l’épave. Mais le plan qui en met plein la vue, c’est lorsque le bateau sort enfin de l’eau. L’aspect maquette est quasi invisible, et on aura droit à un long plan au ralenti. D’un point de vue purement technique, c’est vraiment bien fichu, et on sent que le réalisateur a pris beaucoup de soin pour cette séquence, qui est le pinacle du film. Il est juste dommage que la quatrième partie ne suive pas ce beau mouvement.

En effet, le dernier segment va vouloir jouer sur le côté espionnage, avec des russes qui vont menacer les américains. Cela dure quelques minutes, et est envoyé ad patres très rapidement, avec des menaces qui ne vont jamais prendre, et des américains qui vont jouer des muscles en montrant des avions de guerre prêts à bombarder le navire russe. C’est très improbable et sans grand intérêt. Pour autant, ce sont les russes qui expliquent aux américains que le matériau contenu dans l’épave ne servira pas de défense, mais plutôt d’arme de dissuasion dans un monde en pleine guerre froide. Cela va jouer sur la toute fin, où les « héros » se posent des questions sur la viabilité de leur travail et l’honnêteté de leur gouvernement. Le tout est encore une fois expédie trop vite et manque de profondeur.

Au final, La Guerre des Abîmes est un film plutôt réussi sur la forme, mais qui manque cruellement de profondeur dans son script. Si les parties sous-marines sont réussies et que l’exploration du Titanic est plaisante, il n’en demeure pas moins que le côté espionnage ou relation tendue avec les russes est pris par-dessus la jambe. C’est dommage, car c’est là que le film aurait pris de l’ampleur, ressassant les spectres d’une guerre froide toujours aussi présente. Bref, il s’agit-là d’un film intéressant, mais qui ne fera pas date dans les esprits des cinéphiles, même les fans absolus du Titanic.

Note : 12/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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