mars 28, 2024

Désenchantée Partie 4

D’Après une Idée de : Matt Groening

Avec les Voix de Abbi Jacobson, Nat Faxon, Eric André, John DiMaggio

Pays : Etats-Unis

Nombre d’Episodes : 10

Genre : Animation

Résumé :

Entre autres mésaventures cette saison, la princesse Bean découvre un château sous-marin et des secrets qui pourraient changer le cours de l’histoire de Dreamland.

Avis :

Cela fait maintenant quatre années que le papa des Simpsons, Matt Groening, se fait plaisir sur Netflix avec sa nouvelle série animée, Désenchantée. Prenant place dans un univers médiéval fantastique, le show nous propose de suivre les aventures de Bean, une princesse alcoolique et névrosée qui refuse de subir les diktats de son royaume. Le problème, c’est que Bean n’a pas une famille modèle. Sa mère est une sorcière qui est revenue des morts pour marier sa fille à Satan. Son père, un roi bourrin et bourru, devient complètement sénile lorsqu’il se fait enterrer vivant. Quant aux compagnons de route de l’héroïne, on pourra compter sur un elfe porté sur la chose et Luci, un petit démon espiègle. Bordélique et inégale, la troisième partie nous avait laissés un goût amer en bouche avec un sentiment de longueur. Quid de cette nouvelle partie ?

Des chemins qui s’entrecroisent

Comme à son habitude, la partie commence là où l’on avait laissé nos héros sur la partie précédente. Ainsi donc, il faut un petit temps d’adaptation pour remettre les choses dans l’ordre, d’autant plus qu’ici, tous les personnages ont une importance, mais ils démarrent sur des points différents. Ainsi donc, Bean démarre son aventure en enfer, avec sa mère qui veut la forcer à se marier au diable. Tenant tête à sa mère, les choses ne vont pas se passer comme prévu. Matt Groening explore ici les relations mère/fille tumultueuses, avec une fille qui veut s’émanciper et vivre sa vie, et une mère tyrannique qui vit à travers sa fille. Un sujet déjà exploré auparavant, et la partir ne reste pas longtemps sur cela. Quant au roi Zog, il est interné chez les fous et va découvrir une certaine spiritualité pour se calmer et trouver un sens à sa vie.

Ici, le showrunner tente d’aborder la religion, tout en la laissant tomber par la suite, pour se focaliser sur l’amour. Enfin, Elfo, qui a été enlevé par les ogres, retrouve son père qui lui explique que sa mère n’est autre que la reine des ogres. Bref, un beau bordel qui veut parler de filiation et de métissage. Un sujet qui sera même au centre de la série sur plusieurs épisodes, avec le roi Zog qui se découvre père d’un petit ourson qui parle (oui, on va très loin dans le n’importe quoi). Quant à Luci, il se trouve au paradis, et va vite s’en enfuir pour sauver Bean des griffes de l’enfer. Bien évidemment, tout ce petit monde va s’entrecroiser, se reformer pour mieux se défaire et raconter une multitude d’aventures. C’est d’ailleurs ce qui fera le charme de cette saison, meilleure que la précédente, utilisant des rebonds narratifs malicieux.

L’Amour et l’Histoire

Bien évidemment tous ces chemins vont mener nos héros vers des aventures assez exaltantes. Ici, Bean va chercher l’amour, le vrai, celui qui fait battre son cœur. Malheureusement, elle a peur d’avouer ses sentiments à son père, puisqu’ils sont de nature homosexuelle. Pour autant, malgré le côté bourru du paternel, il va y avoir une grande ouverture d’esprit, lui-même étant épris d’une femme ourse. Avec Désenchantée, l’amour n’a plus de frontières et tout est possible, et surtout, tout est accepté. Elfo est issu d’une relation entre un elfe et une ogre. Bean tombe amoureuse d’une sirène et son père d’une femme ourse, Matt Groening s’amuse avec les codes et offre finalement une saison qui parle beaucoup de sentiments amoureux. Le côté graveleux ira bien entendu avec la chose, même si on reste sur des suggestions plus que sur des images coquines.

Un amour qui va aussi connaître ses limites, notamment dans deux cas de figure. En premier lieu lorsqu’il est forcé, avec au début le mariage de Bean et Satan qui va tourner au vinaigre. En second lorsqu’il tue, et pour voir cela, il y a un épisode entier sur les tritons, une espèce marine qui s’accouple en enfonçant des vers dans le corps des gens. L’épisode est génialement dégueulasse, avec une invasion de ver qui évoque les films comme Horribilis ou Body Snatchers. Un autre thème qui touche le centre narratif de cette partie, c’est l’histoire de Dreamland. On va découvrir les fondements du château, et cela va créer des tensions entre les diverses races qui réclament justice. Si c’est encore assez frileux sur ce sujet, on sent que les prémices arrivent et qu’une guerre risque d’éclater pour réclamer le trône du royaume.

Un humour mieux dosé

Ce qui faisait un peu défaut à la partir précédente, outre son manque d’action, c’était son humour qui ne marchait pas à chaque fois, voire pas souvent. Ici, on retrouve avec délectation des punchlines ciselées envoyées à tours de bras, des situations grotesques et des moments ubuesques qui révèlent la stupidité de certains protagonistes. On pense notamment aux deux demi-frères qui se tapent sur la couenne, ou encore à cette marionnette machiavélique qui va certainement refaire son apparition dans la cinquième partie. On retiendra aussi des moments hilarants avec Elfo, notamment son épisode où il doit être un espion pour tous les clans. Bref, il y a vraiment un juste équilibre entre l’action et l’humour et on sent que c’est mieux maîtrisé qu’auparavant. Et pourtant, on sent que l’on est sur une saison « filler » qui annonce une suite obligatoire.

Au final, cette quatrième partie pour Désenchantée est plutôt une réussite. Nous y allions un peu à reculons à cause de la troisième partie qui était moyenne, mais finalement, Matt Groening se rattrape parfaitement et délivre une prestation plaisante, drôle et énergique. Si on peut toujours râler sur des moments qui ne vont pas au bout des choses, ou encore sur des passages un peu en deçà (le coup du one man show), on reste tout de même sur un sacré regain qui fait plaisir à voir, et que l’on espère voir tenir.

Note : 15/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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