avril 20, 2024

The Arena

Titre Original : Tantsy Nasmert

De : Andrey Volgin

Avec Agnia Ditkovskite, Denis Shvedov, Aleksandr Tyutin, Nikita Volkov

Année : 2016

Pays : Russie

Genre : Science-Fiction

Résumé :

Moscou, 2070. La ville est en ruine. Dans un bunker scellé, les jeunes se battent les uns contre les autres. Seuls les gagnants survivront…

Avis :

Si la Russie a eu son lot de réalisateurs cultes avec des films qui le sont tout autant, on ne peut pas dire que la nouvelle vague soit de la même envergure. Voulant faire la nique aux blockbusters américains, la Russie s’est mise en tête de promouvoir tout un tas de gros films de science-fiction avec l’aide de réalisateurs tous plus inconnus les uns que les autres. Après les deux films Attraction, ou encore Guardians, voilà que déboulait en 2017 The Arena. Vendu comme un Hunger Games où de jeunes gens s’affrontent dans une arène pour faire offrande de leur énergie à la Terre qui se meurt, The Arena va être tout autre chose, au point de surprendre, mais pas de la meilleure des façons. Andrey Volgin, dont c’est le nouveau film, présente un blockbuster de SF ringard avant l’heure, et perclus de problèmes de narration…

Tektonic à côté des plaques

Nous sommes dans un Moscou en ruines en 2070. Des tempêtes radioactives continuent de menacer la population et pour pallier à ce problème, les dirigeants ont inventé un jeu où les participants doivent s’affronter dans des duels à mort. Le perdant offre alors son énergie à la Terre, qui s’apaise. Ce jeu rend fou toute la population, qui vit ça comme un exutoire. Au milieu de tout ce marasme, Kostya, un jeune paumé considéré comme hérétique, va devoir rentrer dans l’arène par la force. Il va tout faire pour s’en échapper, et découvrir alors un lourd secret sur les origines du jeu. Durant les quarante premières minutes, le réalisateur s’évertue à présenter son personnage principal et l’univers dans lequel il évolue. Mais ce qui pourrait nous faire ressentir une certaine empathie, ne va faire que nous embrouiller sur un univers particulier, mais qui ne tient pas la route.

Kostya est un dealer de fluide, pour que les gens respirent mieux. Mais il se fait attraper et s’en sort par miracle, avant de devoir participer aux jeux de l’arène. On voit qu’il a un ami qui est malade, mais ce dernier ne servira à rien et ne réapparaîtra qu’en toute fin de film. Il en va de même pour les dealers, sorte de punks à chiens nucléaires, qui n’apparaissent que deux fois dans le film et ne servent strictement à rien. La narration du film n’aide pas à la compréhension de l’ensemble, et cela va devenir encore plus flou lorsque l’on va comprendre que les participants de l’arène ne s’affrontent pas avec des armes, mais sur des battles de danse. Oui, des duels où le rythme est la seule arme des joueurs, qui se déhanchent sur de la musique électro jouée par un DJ aux allures de Mad Max.

Des années de retard

Une fois le coup de la danse dévoilé, on se retrouve face à un film qui va devoir lutter bec et ongle pour nous convaincre que cette idée est bonne. Les battles sont peu nombreuses, très répétitives, et démontrent à elles-seules la vacuité de tout ce projet. Le réalisateur aura beau se battre avec son intrigue politique, cela ne fonctionnera jamais, le mal est fait. The Arena veut parler de ces puissants politiques qui érigent des règles, mentent au peuple, et se servent de l’écologie pour se renflouer eux-mêmes en énergie. Le discours aurait pu être intéressant s’il ne baignait pas dans un marasme infernal, où les complots sont débiles et les personnages tout autant. La critique politique ne marche pas vraiment, avec des personnages à peine esquissés et des méchants que l’on découvre sur le tard et qui n’ont pas d’identité particulière.

Le film a des années de retard sur ce qu’il raconte et sur sa façon de le raconter. Narrativement, on n’arrive pas suivre ce qui se passe. Les évènements arrivent comme des cheveux dans la soupe et il n’y a pas vraiment de liant entre les scènes. De plus, comme pour les deux films Attraction, on se retrouve avec une romance qui n’a pas vraiment d’intérêt, si ce n’est d’ouvrir les yeux au peuple sur son dernier quart. Manque de bol, comme bien souvent dans les films russes, l’atmosphère est froide et la relation n’est pas crédible. Tout va trop vite et les relations sont factices. D’ailleurs, le réalisateur s’évertue à présenter des personnages secondaires qui n’auront aucun impact sur l’histoire, à l’image des dealers, du meilleur ami ou encore du black revanchard qui ne veut qu’en découdre avec tout le monde.

Tellement de budget pour rien

Le plus étonnant dans tout ça, comme pour les autres films déjà cités, c’est que The Arena n’est pas si dégueulasse que ça à regarder. On sent qu’il y a un budget conséquent et les fonds verts ne sont pas nombreux. Les décors sont grandiloquents et crédibles. La mise en scène est propre et de qualité. Même les effets spéciaux sont plutôt bien fichus, avec des effets de lumière bien intégrés et des moments loin d’être ridicules d’un point de vue technique. Il est dommage de voir que tout cela est gâché par un scénario débile et une absence effroyable d’empathie et de chaleur. Encore une fois, on retrouve les mêmes défauts que dans les films de SF russes contemporains, à savoir un problème dans la narration, dans les personnages et dans les relations entre eux. C’est triste à voir et à constater.

Au final, The Arena est un navet. Si l’on excepte son aspect visuel qui est plutôt beau, tout le reste est à jeter à la poubelle. Le scénario, à base de duels de danse pour sauver la planète, est un cauchemar, et son intrigue politique qui essaye de tirer à boulets rouges sur les dirigeants ne fonctionne pas. De plus, les personnages sont impersonnels et certains segments narratifs ne sont jamais exploités, laissant en plan des personnages entiers. Symptomatique de toute cette nouvelle vague de films de science-fiction russes, The Arena n’a franchement rien pour lui.

Note : 04/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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