avril 25, 2024

Top EP 2021 – Le Meilleur du Format Court

2020 a été une année étrange tout le monde en conviendra. Une année où une pandémie mondiale a stoppé net toute l’industrie de la cult… comment ça, je l’ai déjà écrit l’an dernier ? Ah oui, c’est vrai. Il faut dire que 2020 a tellement cartonné que l’humanité a fait direct une suite calquée à peu près sur le même modèle. Donc, comme en 2020, les concerts ont été en grande partie annulés, reportés à 2022 voire 2023 depuis peu. Alors, orphelins de sensations live, on se console avec une boulimie de musique. L’année 2021 a été (très) généreuse en (très) (bonnes) sorties, et encore une fois, on a eu pas mal de coups de cœur (vous le verrez dans quelques jours). En attendant le fameux top musique que le monde entier nous envie, voici le top 10 des EPs, format qui permet à un groupe de se faire connaitre et aussi de faire patienter les fans. De quoi prouver que court, c’est bon aussi.

#10 Rest In Furia – Silent Beholders (M& O Music) (France)

On commence avec Rest In Furia, groupe basé dans le Val-d’Oise et fondé en 2015. Mêlant groove metal et hardcore, Rest in Furia injecte dans leur 3ème EP un côté plus prog et onirique, plus atmosphérique et technique. Cinq titres variés, aux riffs solides magnifiés par une superbe prod’, riches en changements de rythme et prenants. Un troisième EP qui augure de très belles choses.

#9 Wolfheart – Skull Soldiers (Napalm Records) (Finlande)

Tuomas Saukkonen est un véritable bourreau de travail qui ne peut pas rester inactif trop longtemps. Quelques mois après le festin Wolves Of Karelia, Wolfheart nous livre quelques friandises supplémentaires sous la forme d’un EP. Sur Skull Soldiers, les Finlandais nous font cadeau de deux inédits, une version acoustique et un live. Pour qui ne connait pas Wolfheart cet EP est une formidable introduction, pour qui a pu écouter des albums du groupe, Skull Soldiers est une nouvelle preuve que le groupe fait partie des pointures du genre.

#8 Crobot – Rat Child (Mascot Label Group) (USA)

Crobot est une formation américaine de stoner/hard 70’s qui gagne en notoriété. Après 3 albums, ils sortent un EP avec un joli casting de guests. Au menu trois morceaux bien énergiques dont un avec un Frank Bello toujours aussi solide (Mountain) et un autre avec un Howard Jones impeccable comme d’habitude, et une solide ballade avec Stix Zadinia de Steel Panther qui troqué sa batterie pour un piano et se démerde tout aussi bien. Une réussite totale bien que trop courte.

#7 Erei Cross – The Widow (Klonosphere) (France)

Réunion de la chanteuse Laetitia Finidori et du guitariste de Hacride et de Carpenter Brut, ainsi que du batteur Matthieu Guérineau, Erei Cross sort son premier EP « The Widow » marqué par un engagement féministe et en faveur des droits des LGBTQIA+ (Erei Cross est une anagramme de sorcière, une figure récurrente du féminisme moderne). Difficile de classer Erei Cross, qui montre la grande diversité des sorties de Klonosphere, évoluant plutôt dans un registre rock alternatif mais avec des touches indus, des morceaux plus mystiques ou carrément une incursion dans le disco-funk. Porté par la voix éthérée de Laetitia Finidori et la volonté de s’affranchir de toute case, The Widow est la réussite indéniable d’un groupe à suivre de près

#6 Enslaved – Caravans to the Outer Worlds (Nuclear Blast) (Norvège)

30 ans d’activité, 15 albums, un statut de piliers du black metal norvégien, un parcours d’un trve black metal sans concession vers un viking metal teinté de prog’, Enslaved n’a plus rien à prouver. Avec une belle productivité, le groupe abreuve régulièrement leurs fans de sorties. Un an tout juste après leur précédent album, les Norvégiens balance leur septième EP « Caravans to the Outer Worlds« . 4 titres pour 14 minutes dont deux instrumentaux, un mélange black/prog du plus bel effet, une dualité ombre/lumière avec des passages avec un chant clair solaire, et un instrumental poignant hommage à LG Petrov, disparu cette année. Superbe, tout simplement.

#5 Maudits – Angle Mort (Klonosphere) (France)

Un peu plus d’un an après un superbe premier album éponyme, Maudits revient avec un EP, toujours illustré par Dehn Sora. Ici, le groupe nous fait l’offrande de deux inédits et trois versions réenregistrées et renommées de morceaux de l’album. Moins ancrée dans un metal/post-metal pur jus, moins pesante, la musique de Maudits devient plus aérienne et éthérée, fruit de nouvelles expérimentations avec des incursions dub ou électro. Avec Angle Mort, Maudits redonne du sens au format EP qui n’est ici pas tant un assemblage de quelques titres pour installer un groupe ou faire patienter les fans, mais un laboratoire d’expérimentations musicales voire une transition vers une orientation musicale future.  

#4 Grandma’s Ashes – The Fates (auto-production) (France)

Trio venu de Paris et formé en 2017, Grandma’s Ashes nous gratifie d’un premier EP. Si on peut les classer dans le stoner, Grandma’s Ashes est riche et varié au niveau des influences: Queens Of The Stone Age en premier lieu, Monolord, Yes, Black Sabbath, Led Zeppelin, mais aussi le Muse de la grande époque (ce qui s’entend dans les formidables envolées mélodiques à la fois dans le chant d’Eva ou dans les riffs de Myriam sur Daddy Issues et le final de Song for Fiona) ou encore le funk de Red Hot Chili Peppers (qu’on retrouve dans les lignes de basse d’Eva sur Radish Cure entre autres). Des influences variées sans que ça donne pour autant une bouillie indigeste comme ça a pu être le cas de certains groupes. La musique d’Eva est énergique, catchy, lumineuse, tour à tour massive et légère comme de la ouate, nous délivrant de véritables moments de grâce. Le jeu de frappe varié d’Edith, la richesse de la palette de riffs de Myriam, la basse classe d’Eva, le tout couplé aux voix spectrale du trio emmené par le chant lead d’Eva quasi liturgique, voilà les ingrédients pour un première sortie pleine de promesse pour une carrière qu’on leur souhaite à la hauteur de leur talent. En attendant, Grandma’s Ashes nous délivre un véritable orgasme musical.

#3 Cult of Luna – The Raging River (Red Creek) (Suède)

Deux ans après l’immense A Dawn To Fear, Cult of Luna nous gratifie d’un EP pour garder me contact en cette période de confinement à répétition. Et pour peu qu’on ait passé une journée pas franchement funky ou qu’on n’ait pas bien dormi, The Raging River fait office d’injection de caféine directement dans la carotide. Un concentré de noirceur et de rage, une plongée dans les ténèbres où on a cependant droit à une respiration, la ballade mélancolique Inside of a Dream avec en guest l’excellent Mark Lanegan. Pour le reste, c’est du massif, du dense, du lourd, de l’obscur, ça te colle la tronche contre le bitume pour te faire un peeling à la barbare et ça colle une branlée intergalactique.

#2 Ordinul Negru – A Sojourner Wandering Through The Barren Openness (Loud Rage Music) (Roumanie)

Venus de Timișoara comme leurs compatriotes de Negura Bundet, Ordinul Negru distille un black metal organique, riche et complexe depuis 2004 avec une belle productivité (déjà 8 albums à leur actif). Un peu plus d’un an après leur précédent EP, les Roumains se lancent dans un sérieux défi avec un EP composé…. d’une chanson de…. 22mn33. Un challenge à l’heure actuelle. Condensé de toute l’étendue de leur registre, A Sojourner Wandering Through The Barren Openness varie moments atmosphériques, chant féminin éthéré, fureur pure, entre post-black, prog, black classique et black atmo. Impressionnant de justesse, de variété et de richesse, A Sojourner Wandering Through The Barren Openness réussit à condenser tous les temps fort d’un album en un seul titre. Tour de force!

#1 Gaahls WYRD – The Humming Mountain (Season of Mist) (Norvège)

Après un premier album (GastiR – Ghosts Invited) de très haute volée, les Norvégiens Gaahls WYRD revient avec l’EP The Humming Mountain, idéal par ce froid hivernal. Introduit par le fleuve The Seed, monument doomeux d’une mélancolie séminale, presque ballade où la voix de Gaahl impose un charisme quasi surnaturel, The Humming Mountain retrouve progressivement le black d’école norvégienne avec des rythmes plus violents et menaçants. Le black pur jus se fait progressif avec des morceaux certes longs mais où, à chaque fois, le groupe va au bout de sa démarche. Complément parfait à un premier album déjà très solide, The Humming Mountain est une œuvre riche, dense et généreuse. EP de l’année!

Par Nikkö

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