avril 16, 2024

Nouvelle Donne

Titre Original : Reprise

De : Joachim Trier

Avec Espen Klouman Hoiner, Anders Danielsen Lie, Viktoria Winge, Christian Rubeck

Année : 2008

Pays : Norvège

Genre : Drame

Résumé :

Depuis l’enfance, Erik et Phillip, unis par une profonde amitié, ont pour ambition de devenir écrivains. Alors que le manuscrit d’Erik est rejeté, celui de Phillip est publié et le jeune homme devient du jour au lendemain une figure de la scène culturelle norvégienne.
Six mois plus tard, Erik et ses amis vont chercher Phillip à l’hôpital psychiatrique…

Avis :

Adolescent, ce n’est pas dans le milieu du cinéma qu’il se fera remarquer. Sportif, il se passionne pour le skateboard, et enchaînant les compétitions, il deviendra alors champion de Norvège. C’est alors à cette époque que Joachim Trier commencera à faire de petits films, en filmant les autres skateboarders. Après, étant issu d’une famille de réalisateurs, Trier finira par rejoindre la tradition familiale. Ainsi, il se tourne vers le cinéma au cours des années 2000, réalisant trois courts-métrages sur trois ans.

Après ses essais, Joachim Trier prendra six années pour mettre en place son premier long-métrage. Scénariste et réalisateur, avec « Nouvelle donne« , Joachim Trier va faire une entrée très remarquée dans le paysage cinématographique norvégien, puisque son film récoltera sept prix à travers le monde, dont trois qui le sacre meilleur film.

Pour ma part, j’aime énormément le cinéma de Joachim Trier, entre « Oslo, 31 Août« , « Thelma » et son dernier qui est un petit chef-d’œuvre, « Julie (en 12 Chapitre)« . N’ayant jamais eu l’occasion de voir son premier film, j’ai profité d’une ressortie en salle pour découvrir « Nouvelle donne« , dont rien que l’idée qui s’échappait du synopsis m’attirait grandement. Malheureusement, à la sortie de ma séance, malgré un style qui lui ressemble bien, et quelques merveilles en termes de réalisation, « Nouvelle donne » nous entraîne dans une intrigue brouillonne qui n’arrive pas vraiment à trouver son chemin et elle finit par s’enliser. Dommage.

Erik et Philip se connaissent depuis toujours et sont unis par une forte amitié. Tout deux aspirent à devenir écrivain, et d’ailleurs tout deux viennent de finir leur premier roman. Ainsi, c’est ensemble qu’ils vont envoyer leur manuscrit. Si celui d’Erik sera rejeté, celui de Philip sera publié et très vite, le jeune homme sera adulé. Par la suite, alors que Philip se détache petit à petit de la littérature, Erik ne se décourage pas et ses efforts vont finir par payer.

Peut-être est-ce l’euphorie de « Julie (en 12 Chapitres) » dans lequel, je venais de me replonger encore une fois, ou peut-être que j’en attendais trop de ce premier Joachim Trier, quoi qu’il en soit, alors que je m’étais convaincu que le moment serait splendide, j’ai vite déchanté devant « Nouvelle donne« . Je ne sais pas pour vous, mais parfois, il y a des films qui très vite, nous disent que le moment passé en leur compagnie va être long, très long, et ce premier essai de Joachim Trier fait partie de ceux-là. Pourtant, le film avait très bien commencé, Joachim Trier imposant très vite un rythme, un esthétisme et une image qui imposent déjà le style du metteur en scène. L’intrigue est, au départ, prenante avec ces deux potes qui caressent le doux rêve d’être écrivain. Puis très vite, après son ouverture, « Nouvelle donne » redescend. Joachim Trier casse le rythme, ce qui est étonnant, mais malheureusement, il n’arrive plus à retrouver l’impact et l’intérêt qu’il avait suscité dès le départ.

Si le film sera parcouru de moments esthétiquement incroyables, si le film sera aussi parcouru d’idées, aussi bien de mises en scène que dans le récit, qui sont intéressantes, voire même un peu plus (les scènes où le personnage compte à rebours par exemple, sont assez incroyables !), et enfin, si le film est tenu par deux acteurs impeccables, dont le très fidèle Anders Danielsen Lie qui livre encore une fois une performance éblouissante malgré un personnage confus, « Nouvelle donne » restera un film qui va franchement décevoir de par ce qu’il raconte.

Partant d’une excellente idée, oscillant entre les thèmes qui sont chers à Joachim Trier (amour, maladie, amitié, réussite, vie brisée, folie, résurrection), « Nouvelle donne » n’arrive malheureusement pas à nous captiver comme on l’aurait tant aimé. Comme je le disais plus haut, son intrigue est brouillonne, et plus le film avance, moins l’on arrive à s’y retrouver, entre tous ces flashbacks et ces allers/retours entre les personnages. Des personnages qui malgré la performance de leurs acteurs sont assez antipathiques finalement, l’on se trouve très peu touché par les drames et doutes qui viennent se joindre à leur existence. Ainsi, on peine à comprendre où Joachim Trier veut nous emmener et malheureusement encore, on finit par décrocher, car on ajoutera à cela qu’après l’incroyable scène d’ouverture, où tout se bousculait avec rythme, vie et un soupçon de psychédélisme, l’ensemble retombe et ne donne plus grand-chose, traînant en longueur. Lent et trop long, alors qu’on espère encore s’accrocher, « Nouvelle donne » finit par se faire interminable.

Je ressors donc très déçu de ce Joachim Trier (ce qui est une première). Si le film a d’excellentes idées et qu’il laisse parfaitement entrevoir le style et le talent du metteur en scène norvégien, « Nouvelle donne » n’aura malheureusement jamais su me conquérir, me toucher, et au-delà de ça, m’intéresser pleinement. Restera alors des instants ici et là, et un esthétisme incroyable. Heureusement, « Oslo, 31 Aôut » est venu trois ans plus tard, pour nous présenter pleinement le cinéma de Joachim Trier et depuis, le réalisateur est un des plus beaux ambassadeurs de la Norvège.

Note : 06/20

Par Cinéted

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