avril 26, 2024

Jamie – Drag Queen du Terroir

Titre Original : Everybody’s Talking About Jamie

De : Jonathan Butterell

Avec Max Harwood, Lauren Patel, Sarah Lancashire, Shobna Gulati

Année : 2021

Pays : Etats-Unis, Angleterre

Genre : Drame

Résumé :

À 16 ans, Jamie New ne se sent pas à sa place. Il rêve de devenir une drag queen et d’en faire son métier. Jamie ignore à quoi ressemblera son avenir mais une chose est sûre : il fera sensation ! Encouragé par sa mère, qui l’adore, et par ses merveilleux amis, le jeune homme va surmonter les préjugés, endurer la moquerie et l’intimidation pour enfin sortir de l’ombre et révéler au monde qui il est vraiment.

Avis :

Chorégraphe célèbre en Grande-Bretagne, Jonathan Butterell est un homme de scène, ou plutôt un homme qui se trouve derrière la scène. Travaillant sur des comédies musicales, Jonathan Butterell fait toutefois quelques travaux pour le cinéma. Ainsi, il mettra en chorégraphie quelques scènes sur « Neverland » et « Stay« , tous deux réalisés par Marc Forster. En 2017, Jonathan Butterell franchit un cap, passant à la réalisation, avec un documentaire qui suivait les coulisses d’une comédie musicale, « Everybody’s Talking About Jamie« . Comédie et spectacle créé en 2017 par Dan Gillespie Sells et Tom MacRae.

Cette comédie musicale trouvant très joliment son succès, il fut alors proposé à Jonathan Butterell de la passer sur le grand écran. Prévu pour le mois de Mars 2020, c’est finalement un an et demi après que le premier film de Jonathan Butterell débarque loin des salles de cinéma, puisque c’est la plateforme Amazon qui aura remporté le projet. Fun et touchant, « Jamie » est un film assez surprenant dans un sens, tout en restant dans un certain déjà vu. Offrant une idée et une intrigue qu’on ne voit pas tous les jours, ici, on suit un adolescent qui a l’envie d’être une Drag Queen, le film de Jonathan Butterell restera cependant très classique dans ce qu’il nous racontera.

Jamie, seize ans, rêve de monter sur scène et d’être la plus belle et plus impressionnante des drag Queen d’Angleterre. Or, Jamie habite la petite ville de Sheffield, et autant dire que dans une petite ville comme celle-ci, afficher et affirmer sa « différence » n’est pas une chose facile. Pour conquérir son rêve, il faudra donc à Jamie affronter le regard des autres, mais aussi son propre regard.

Adapté d’une histoire vraie (ils n’ont rajouté que les chansons et la danse), adapté d’une comédie musicale qui a trouvé son succès sur l’île de sa Majesté Queen Elisabeth II, « Jamie » est un film qui malgré tout, fait du bien.

Certes, si l’on enlève l’idée de parler d’un adolescent qui se rêve dans le costume de la plus belle des Drag Queen, « Jamie » est un film qui tient une trame quelque peu convenue. Une trame qu’on pourrait presque qualifier de sans surprise, tant ici tout s’enchaîne de manière logique, mais en même temps, nous n’aurions pas voulu autre chose et c’est ça qui est bien avec « Jamie« . Oui, on connaît cette histoire par cœur et oui, on sait bien ce qui va arriver au fil de ce récit, mais qu’importe, car c’est suffisamment bien fait et surtout touchant pour qu’on se laisse très gentiment porter dans ce petit film plein de fantaisies, de couleurs, de costumes, de diva et d’acceptions des différences.

Si le scénario a un côté déjà vu, cela ne l’empêche pas non plus d’avoir son originalité et au-delà de ça, ses moments, ou plutôt ses thèmes, en état de grâce. Ainsi, « Jamie » nous offre une magnifique relation mère/fils. Une relation qui n’est qu’amour. Tout en finesse, Jonathan Butterell travaille parfaitement le personnage de cette mère, prête à tout pour le bonheur de son fils. Une mère incarnée par l’immense Sarah Lancashire dont, de manière personnelle, je n’ai pas fini d’être admiratif de son talent. Sarah Lancashire est une actrice qui fait passer tant d’émotions d’un simple regard. Cette comédienne anglaise mériterait d’être bien plus mise en avant.

« Jamie« , c’est aussi un film qui tient peint une relation père/fils difficile et très injuste et d’un côté, cette dernière sera convenue, voire peut-être même assez clichée et de l’autre, Jonathan Butterell ose aller autre part et la conclure de manière « étonnante ».

Évidemment, au sein de ce scénario, derrière la famille, l’amour et le regard des autres, « Jamie » est aussi un film qui prend plaisir à s’aventurer et à présenter la culture Drag Queen. Son envie, son amour, ses fondations et le courage de s’assumer tel quel. Bref, si ce scénario à ses « déjà vu » et ses défauts, il a aussi et surtout ses qualités, et ce côté plaisant qui donne encore et toujours l’envie d’aller plus loin.

Le côté plaisant qui nous entraîne dans du fun, on le trouve aussi grâce à toutes les idées que le film peut avoir pour mettre en scène et en musique les émotions et les ressentis de Jamie et son entourage. Cool, dynamique, coloré, respectueux et déluré, « Jamie » est un petit festival à lui tout seul. Un festival de bonne humeur, de paillettes et de perruques, de tableaux chorégraphiés et chantés, qui en plus d’être plaisants, restent en tête. « Jamie« , c’est un défilé perché sur des talons d’une grande élégance. Pour son premier film, malgré des clichés, des longueurs, ou plutôt des maladresses, « Jamie » est un métrage qui se laisse très gentiment savourer. On en prend plein les yeux, plein les oreilles, et entre délicatesse, cool, drôlerie et personnages hauts en couleurs, nos émotions sont conquises.

Des émotions qu’on doit aussi à son casting, qui est parfaitement choisi. Bon, on l’a dit, Sarah Lancashire est incroyable, mais « Jamie« , c’est aussi une révélation, Max Harwood, dont c’est la première fois au cinéma, et franchement, le jeune acteur anglais crève l’écran, imposant un charisme tendre et fragile à la fois. À ses côtés, on trouvera le génial et iconique Richard E. Grant qui est absolument divine en Drag Queen, et l’on sera touché par Lauren Patel (l’amie fidèle) ou encore Samuel Bottomley et Ralph Ineson, qui ont tout deux des rôles plus complexes qu’ils en ont l’air.

Ce premier film pour Jonathan Butterell est donc une jolie petite réussite. Le metteur en scène anglais a très bien su conjuguer les clichés de son intrigue, le côté déjà vu et sans surprise, avec un film délicat, original, drôle, touchant et au-delà de tout ça, finalement plaisant. On passe un bon moment devant « Jamie« , à suivre ces personnages, et même si l’on sait très bien comment cela va se finir, au final, on se laisse très gentiment emporter, et l’on en reprendrait bien même un peu.

Note : 13/20

Par Cinéted

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