De : Nicolas Bedos
Avec Jean Dujardin, Pierre Niney, Fatou N’Diaye, Natacha Lindinger
Année : 2021
Pays : France
Genre : Comédie
Résumé :
1981. Hubert Bonisseur de La Bath, alias OSS 117, est de retour. Pour cette nouvelle mission, plus délicate, plus périlleuse et plus torride que jamais, il est contraint de faire équipe avec un jeune collègue, le prometteur OSS 1001.
Avis :
En 2006 et 2008, Michel Hazanavicius explose en tant que cinéaste. Alors qu’il avait réalisé un film très moyennement aimé, « Mes amis« , Michel Hazanavicius, associé à Jean Dujardin, livre deux comédies pastiches qui ressortent un personnage, OSS 117, qu’on n’avait pas revu sur les écrans depuis les années 70. Le style est différent et l’ensemble fonctionne parfaitement attirant à chaque fois près de deux millions de spectateurs en salles.
Après des années sans même avoir un nouveau « OSS 117« , fin des années 2010, l’idée prend forme et un nouveau film est lancé. On aurait pensé que Michel Hazanavicius serait de retour, mais le réalisateur n’était alors pas emballé, étant pris sur « Le Prince oublié » et surtout, il n’appréciait pas plus que cela le scénario. Ami avec Jean Dujardin et ayant fait une remarquable entrée en tant que metteur en scène, c’est donc Nicolas Bedos qui se place derrière la caméra. Le choix est aussi audacieux qu’il est curieux.
Après deux films superbes, « Monsieur & Madame Adelman » et « La belle époque« , voici que Nicolas Bedos change radicalement de style. On peut même dire qu’il débarque là où on ne l’attendait absolument pas et forcément, en plus d’être curieux et envieux de retrouver Hubert Bonisseur de La Bath pour une nouvelle aventure, l’idée de trouver Bedos derrière la caméra piquait au vif. Le réalisateur était donc attendu au tournant et on peut aisément dire qu’il a très bien négocié ce virage, livrant un troisième opus amusant, dynamique, et surtout avec ce qu’il faut de racisme, de beauferie et autres bêtises dont seul Hubert Bonisseur de La Bath a le secret.
1981, Hubert Bonisseur de La Bath alias OSS 117 est de retour de mission, lui qui est l’un des meilleurs agents de renseignements français pensait repartir de suite, mais il doit faire place à la jeune génération. Il fait la connaissance d’OSS 1001, un jeune freluquet qui est envoyé en mission en Afrique. Or, quelques jours après son arrivée, OSS 1001 ne répond plus. Lesignac convoque alors 117 pour retrouver 1001 et par la même empêcher un putsch contre le futur Président Koudjo Sangawe Bamba.
On l’attendait ce nouveau « OSS 117 » et l’on n’est pas déçu. S’il faut bien dire que ces nouvelles aventures ne surpassent pas le deuxième épisode « Rio ne répond plus« , le film de Nicolas Bedos reste un bel objet de divertissement, qui allie fort bien humour, esthétisme et dynamisme.
Cette nouvelle mission pour l’espion charmeur et dépassé l’envoie déjouer un putsch, et on peut dire que le scénario sur bien des points est plus qu’intéressant. En termes d’intrigue, ce nouveau « OSS 117 » demeure assez léger, et même assez prévisible. On voit arriver de nombreux événements et actions, et le film de ce côté-là, prévoit que peu de surprises. Mais malgré ça, « … Alerte rouge en Afrique noire » est un film qui fonctionne très bien grâce à son humour, son envie de pastiche et de moquerie. Drôle, très drôle, le scénario, sous ses airs de grosses comédies, se déguise finalement, et oppose l’ancienne génération à la nouvelle et ça sur plus d’un point.
Ici, OSS 117 est dépassé par tout. Ses décisions, son humour ringard, ce qu’il pense savoir, son adaptation au monde qui évolue, tout renvoie le personnage comme complétement dépassé et ça le rend touchant et intéressant. De plus, le scénario tient de très bonnes idées, s’amusant de l’histoire, plaçant plusieurs clins d’œil dans le film qui sont très amusants. Et si l’on gratte encore le scénario, avec ce film, Nicolas Bedos et Jean-François Halin piquent notre époque, où l’on ne s’amuse plus. Beaucoup de vannes et de « gestes » que va faire notre Bonisseur de La Bath ne vont faire rire que lui et cette idée est aussi subtile qu’elle est bien vue.
Du côté de sa mise en scène, ces nouvelles aventures sont bien rythmées, Nicolas Bedos trouvant la bonne mesure, encore l’humour, l’action, l’espionnage et la plongée dans les années 80. « OSS 117, Alerte rouge en Afrique noire » est très amusant et entre ses scènes d’action bien fichues, son côté pastiche qui fait franchement sourire, son n’importe quoi très amusant, ou encore ce final assez « couillu » en un sens, Nicolas Bedos nous offre un bon divertissement, qui comme on le disait, ne dépassera pas les opus de Michel Hazanavicius, mais le film emprunte très aisément les sentiers des deux autres.
Enfin, « OSS 117« , c’est le plaisir toujours intact de retrouver Jean Dujardin dans ce rôle qui lui va toujours aussi bien. Treize ans après avoir quitté le costume de l’espion, on le retrouve comme au premier jour et l’acteur s’éclate à tout instant. Si on pourrait regretter de ne pas trouver des méchants assez fouillés, on se rattrapera avec cette rivalité « gaminesque » entre 117 et 1001, tenu par un Pierre Niney tordant dès qu’il ouvre la bouche.
Cette troisième mission pour OSS 117 était donc attendue au tournant et l’on n’est pas déçu, Nicolas Bedos livrant une comédie qui fait mouche. Amusant, drôle, plus subtil qu’il n’en a l’air sur certains points, critique tout en gardant à vue que le spectacle doit être assuré, ces retrouvailles sont passées comme une lettre à la poste et l’on espère avec envie retrouver Hubert Bonisseur de La Bath très vite, pour une nouvelle et trépidante mission.
Note : 14/20
Par Cinéted