Auteur : Christian Dureau
Editeur : Editions Didier Carpentier
Résumé :
Autrefois, dans son château des Carpates, le comte Dracula recevait ses visiteurs avec courtoisie mais, la nuit venue, il leur plantait ses canines dans le cou et leur suçait un sang revigorant, les transformant à leur tour en créatures infernales. Son nom était synonyme de terreur. Quatre-vingt-dix ans après sa première apparition cinématographique, Dracula est toujours vivant ! Il a su résister aux crucifix, à la lumière du jour, à l’ail et aux pieux plantés dans le cœur, pour continuer de nous faire agréablement frémir.
Une fois encore, à travers ceux qui l’ont incarné (Bela Lugosi, John Carradine, Christopher Lee…), laissons-le renaître de ses cendres.
Avis :
Certains ouvrages qui posent un regard sur le cinéma fleurent bon l’arnaque ou l’enfilage de perles. Et on peut se méfier des Editions Didier Carpentier qui, depuis les années 2000, balancent à tours de bras des livres sur des comédiens en particulier ou sur des thèmes plus généralistes. Porté à bout de bras par Christian Dureau, ancien rédacteur en chef de magazines pour la jeunesse reconverti en écrivain spécialiste de la biographie, on peut bien se demander ce que vient faire Dracula au milieu des livres sur Coluche, Louis de Funès ou encore Danielle Darrieux. On peut craindre qu’à force de s’éparpiller, et d’accumuler un travail de stakhanoviste, les dits ouvrages se soient qu’une addition de quelques recherches internet et phrases jetées pour le tout-venant. Est-ce le cas ici, avec le plus célèbre des suceurs de sang ?
On sent bien qu’avec cet ouvrage, Christian Dureau s’adresse surtout aux néophytes et à ceux qui veulent découvrir les différents visages de Dracula. Les habitués de l’horreur et les rompus au comte n’y verront aucune nouveauté, ni même une once d’originalité dans les propos. En fait, il faut voir ce livre comme une légère accumulation d’informations sur les interprètes de Dracula, mais sans jamais aller chercher bien loin. D’ailleurs, on va ressentir un net déséquilibre entre les acteurs traités. Car si Bela Lugosi fait les beaux jours du démarrage, et que Christopher Lee occupe une bonne moitié du bouquin, pour les autres, on fera grise mine. Alors certes, il est vrai que ces deux acteurs sont les visages les plus connus du vampire, mais on aurait peut-être aimé un peu plus de contenu sur les autres acteurs.
Car même si le livre date de 2011 et qu’il s’arrête donc à cette date-là, certains acteurs sont à peine évoqués. On pense à Gerard Butler, mais aussi à Gary Oldman, pour ne citer qu’eux. Il est vrai qu’ils sont évoqués, que l’on a quelques informations sur leur rôle et la façon de voir le comte, mais on reste en surface, et il n’y aura pas de choses qui viendront nous surprendre, ou même nous apprendre des choses. C’est sur ces passages-là que l’on voit clairement que l’ouvrage s’adresse principalement à des profanes. De plus, un long chapitre n’a pas sa place. Car si Peter Cushing joue un rôle essentiel dans les combats contre Christopher Lee, il n’a jamais joué Dracula et ce long chapitre est donc un bel hors-sujet.
Enfin, si l’ouvrage contient de belles photos d’illustrations, il reste tout de même parasité par de nombreux encarts sans aucun intérêt. Afin de remplir le livre et d’avoir un nombre suffisant de pages, l’éditeur a cru bon de mettre des résumés de quasiment tous les films sur les pages. Des résumés dans des cadres rouges, qui prennent quasiment toute une page t qui n’ont aucun intérêt pour les films que l’on connait déjà par cœur, comme par exemple le Dracula de Coppola. Certaines pages ne sont remplies que d’un résumé et c’est assez agaçant. Tout ça sent le remplissage à plein nez, et on peaufine la forme pour faire joli e noyer le poisson.
Au final, Les Interprètes de Dracula reste un livre très léger, sans doute trop pour les amateurs d’horreur. Les informations sont connues de tous et Christian Dureau fait le minimum syndical pour trouver des choses intéressantes. On notera aussi un déséquilibre en fonction des acteurs, puisque Bela Lugosi et Christopher Lee ont les insignes honneurs alors que les autres interprètes sont réduits à quelques lignes. Il y avait certainement matière à faire bien mieux et bien plus documenté et seules les personnes qui connaissent mal le sujet pourront y trouver leur compte. Mais est-ce le plus public visé ? Certainement pas…
Note : 10/20
Par AqME