avril 20, 2024

Mourir Peut Attendre – L’Ère Craig Finit-elle avec Panache?

Titre Original : No Time to Die

De : Cary Joji Fukunaga

Avec Daniel Craig, Rami Malek, Léa Seydoux, Lashana Lynch

Année : 2021

Pays : Etats-Unis, Angleterre

Genre : Action

Résumé :

Bond a quitté les services secrets et coule des jours heureux en Jamaïque. Mais sa tranquillité est de courte durée car son vieil ami Felix Leiter de la CIA débarque pour solliciter son aide : il s’agit de sauver un scientifique qui vient d’être kidnappé. Mais la mission se révèle bien plus dangereuse que prévu et Bond se retrouve aux trousses d’un mystérieux ennemi détenant de redoutables armes technologiques…

Avis :

Après que Danny Boyle ait quitté le projet, c’est l’américain Cary Joji Fukunaga qui récupère ce qui sera le dernier James Bond de l’ère Daniel Craig. Né en Californie, Cary Joji Fukunaga a réalisé son premier film en 2009, « Sin Nombre« . Un premier film qui s’est très joliment fait remarquer dans différents festivals. Si Cary Joji Fukunaga commence à faire parler de lui, c’est en 2014 qu’il « explose », lorsqu’il réalise l’intégrale des épisodes de la première saison de « True Detective« . Par la suite, il a un temps travaillé sur l’adaptation de « Ça » (film qui sera finalement réalisé par Andy Muschetti).

Après un tour sur Netflix pour « Beasts of no nation« , le metteur en scène fait son retour dans les salles obscures, et pas avec n’importe quel film, puisque comme on le sait tous, il met en scène ce qui se pose comme le dernier James Bond sous Daniel Craig. Décalé, re décalé, re-re-décalé, et encore une fois décalé, « Mourir peut attendre« , pour le petit jeu de mot, s’est vraiment fait attendre, au point qu’on aurait presque fini par se dire que ce film était une légende et qu’on ne le verrait finalement jamais.

Mais ça y est, nous y sommes, et Daniel Craig a réellement fait ses adieux au personnage avec un beau film. Un film qui a ses défauts, notamment autour de son méchant, mais malgré ça et deux ou trois petits éléments, ce dernier « James Bond » est une belle conclusion entre action, classe à l’anglaise et émotion.

James est aujourd’hui retraité du MI6 et il habite paisiblement en Jamaïque. Après quelques années, James va voir sa retraite annulée lorsqu’un vieil ami de la CIA, Félix Leiter, vient lui demander son aide pour exfiltrer un scientifique russe qui a été kidnappé dans un laboratoire du MI6 quelques jours plus tôt à Londres.

Étonnant, surprenant même, ce sont les premiers sentiments qui me sont venus à la sortie de ce cinquième « 007 » pour Daniel Craig. Lui qui après « Spectre » ne voulait pas forcément reprendre le costume, il a bien fait d’accepter cette dernière mission, car celle-ci, mise en aventure par Cary Joji Fukunaga, est tout bonnement excellente.

Alors oui, comme je le disais, il y a quelques petits défauts, notamment autour du méchant et de ses plans qu’on ne comprend pas vraiment. L’histoire autour d’une vengeance est intéressante, mais pour ce qui est de son grand plan, de sa solution finale, pour le coup, je reste assez dubitatif. « Mourir peut attendre« , de ce côté-là, manque d’explications et de réelles motivations, et c’est dommage, car même si l’idée est un peu tirée par les cheveux, elle reste bonne et résonne de manière assez ironique avec notre époque. Toujours du côté du méchant, Rami Malek a du mal à pleinement convaincre, ce qui est vraiment dommage, car il impose assurément quelque chose dans la scène d’ouverture. Malheureusement pour lui, comme pour nous, hormis prendre un air étrange, menton relevé, parlant sans jamais s’énerver, ce bad guy est peu marquant, d’autant plus sous l’air Daniel Craig, qui a été capable de nous offrir des Mads Mikkelsen ou Javier Bardem.

Après, derrière ces failles, le reste de ce « James Bond » aura su m’emporter, et comme je le disais, il aura surtout su me surprendre avec cette histoire qui va « casser » quelque peu l’image de James Bond.

« Mourir peut attendre » est un joli plaisir qu’on ne voit pas passer. Scènes d’action, infiltration, révélations, voyage sont de la partie, et surtout derrière ça, il y a une intrigue qui prend son temps pour pleinement dire adieu à ce personnage après quinze ans de service. D’ailleurs, cette intrigue, c’est ce que j’ai le plus aimé dans ce film. J’ai aimé ce retour au service de sa majesté The Queen. J’ai aimé ce Bond vieillissant. J’ai aimé ce qu’il va découvrir. Puis surtout, j’ai aimé que cette intrigue rassemble plusieurs éléments des films précédents, pour nous offrir un James Bond marqué, plus humain, et au-delà de ça, ce film offre ce qui manquait un peu avec d’autres films, de l’émotion. Une émotion d’autant plus touchante, car avec elle vient des surprises, de l’inattendu et une très belle conclusion pour le personnage.

« Mourir peut attendre« , c’est deux heures quarante de film et je ne sais pas vraiment où Cary Joji Fukunaga a pu les placer. Bien tenu, bien rythmé, « Mourir peut attendre » oscille très bien entre ses scènes d’action très bien fichues et parfois même assez dantesques (Les scènes en Norvège, c’est mon petit menu maxi best of ! Ou encore les scènes à Cuba avec cet agent absolument adorable) et son intrigue que le réalisateur prend le temps de développer. Enfin, surtout en ce qui concerne le cheminement de Bond, car comme je le disais pour le méchant, ça reste flou et on pourrait aussi reprocher l’idée de « refuge » sur une île, qui sonne un peu comme cliché pour la saga (Mais en même temps, est-ce que ça ne fait pas partie des codes d’un « James Bond » qu’on a envie de voir… Je suis partagé…).

Après quinze ans passés dans la peau de ce personnage, après l’avoir vu devenir double zéro, après l’avoir vu perdre des proches, après que les années ont passé sur le personnage, Daniel Craig renfile le costume une dernière fois, et c’est avec classe, fragilité et émotion qu’il emmène son personnage vers ses adieux. Comme toujours, Daniel Craig assure le show, offrant un James Bond plutôt éloigné de ce qu’on avait l’habitude de voir. Un James Bond abîmé par les trahisons, un James Bond fragile et en même temps qui n’a rien perdu de son efficacité (la scène de remontée vers la fin, allant sur une tour de contrôle, ça a vraiment de la tronche !). Bref, un Bond tout à fait différent, qui m’a personnellement beaucoup touché.

Pour le reste du casting, avec plus ou moins de présence, tous sont bons et c’est toujours avec plaisir qu’on retrouve Ralph Fiennes, Ben Whishaw, Naomie Harris, Jeffrey Wright, Rory Kinnear (oui, on ne parle pas assez de Rory Kinnear) ou encore Léa Seydoux qui s’en tire bien ces dernières années. Dans les petits nouveaux, comme je le disais plus haut, je reste dubitatif autour de Rami Malek. Lashana Lynch en nouvel agent est très bien, mais il est vrai que mon cœur balance pour Ana de Armas qui tient un rôle aussi étonnant que tordant. D’emblée, j’ai aimé ce personnage complétement décalé et j’adorerais la retrouver.

Ce cinquième et dernier « …Bond » pour Daniel Craig m’a offert beaucoup de ce que j’étais venu chercher, et même un peu plus, avec cette fin inattendue, qui divisera beaucoup. Beau, classieux, étonnant, et au-delà de ça, touchant, « Mourir peut attendre« , malgré son méchant aux motivations troubles, reste un bon film (voire plus), qui conclut très bien le parcours de son personnage avec de vrais adieux, chose que je crois la saga n’a jamais faite pour un autre acteur.

Note : 14,5/20

Par Cinéted

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