avril 25, 2024

Golden Door

De : Emanuele Crialese

Avec Charlotte Gainsbourg, Vincenzo Amato, Aurora Quattrochi, Francesco Casisa

Année : 2007

Pays : Italie, France

Genre : Drame

Résumé :

Début du XXème siècle. Dans un coin perdu de la campagne sicilienne, vit une famille de paysans qui s’échinent sur le même lopin de terre depuis des générations. Ils mènent une existence en harmonie avec la nature et cohabitent avec les esprits de leurs défunts. La monotonie de leur vie quotidienne est interrompue par des récits du Nouveau Monde, de leurs habitants, et des innombrables richesses de cet Eden…
Salvatore décide de vendre tous ses biens : sa terre, sa maison, son bétail pour partir avec ses enfants et sa mère âgée mener une vie meilleure de l’autre côté de l’océan. Mais pour devenir citoyen du Nouveau Monde, il faut mourir et renaître un peu. Il faut abandonner les traditions séculaires et les vieilles croyances de sa terre, il faut être sain de corps et d’esprit savoir obéir et jurer fidélité si l’on veut franchir « La Porte d’Or »…  

Avis :

Emanuele Crialese est un réalisateur italien qui a un début de carrière assez atypique. Après des études à New York, dont il ressort diplômé, il se lance dans une série de courts-métrages. Après avoir reçu un héritage, il en profite pour auto financer son premier long, « Once We Were Strangers » qu’il présentera dans des festivals en 1997. Et c’est ainsi que le réalisateur se fera remarquer. À partir de là, Emanuele Crialese peut voir l’avenir et c’est en 2002 qu’il présente son deuxième film, « Respiro« , film avec Valeria Golino, et ce deuxième film trouve alors un très joli succès.

Après cinq ans de silence qui lui auront servi pour écrire son troisième film, Emanuele Crialese revient en salle avec un projet plus grand, un film d’époque emmené par Charlotte Gainsbourg et Vincenzo Amato. Tenant un très bon sujet, le départ de centaines de milliers d’italiens vers le nouveau monde au début du XXe siècle, le film laissait présager un moment de cinéma intéressant et enrichissant, et si dans un sens, le film d’Emanuele Crialese est enrichissant, car il décrit bien les conditions d’entrée sur les terres de l’Oncle Sam, le metteur en scène n’arrivera pas à nous intéresser et son « Golden Door » sera un très long moment de cinéma. Dommage.

Début du XXe siècle, dans un coin perdu dans la campagne sicilienne, la famille Mancuso rêve de l’Amérique, et de ces terres où ils pourraient y faire fortune. Comme beaucoup de monde à cette époque-là, les Mancuso décident de tout abandonner et d’entreprendre le voyage vers ce nouveau monde. Mais les rêves et les fantasmes de cette terre de liberté ne sont pas promis à tous et bientôt les Mancuso vont le découvrir, à travers un voyage en bateau périlleux, et surtout un protocole d’admission on ne peut plus strict sur Ellis Island.

Mais quelle déception que ce film ! Sur le papier, le film d’Emanuele Crialese avait vraiment tous les ingrédients pour être un drame on ne peut plus intéressant. Le metteur en scène tenait un sujet très intéressant et assez peu vu. Il avait réuni des comédiens forts talentueux, et au-delà de cela, sa bande-annonce, comme son affiche, donnaient très envie de s’y arrêter et finalement, « Golden Door » va très vite se poser comme un film particulièrement ennuyant.

Certes, le film a de très bons côtés, et notamment sa façon de décrire le protocole d’arrivée aux Etats-Unis sur Ellis Island. En un sens, le film d’Emanuele Crialese est très enrichissant, et l’on sent que le réalisateur s’est parfaitement documenté sur ces procédures. Test d’intelligence, vision de l’Amérique, « peur de l’étranger » qui pourrait faire baisser le « QI » de la nation. La difficulté de rentrer avec une famille complète. Puis tous les examens, et autres mariages improvisés pour pouvoir accéder à ce que beaucoup imaginaient comme un paradis sur terre. D’ailleurs, en ce sens, le réalisateur met très bien en scène les fantasmes que peut engendrer l’Amérique. Toujours dans ses bons côtés, « Golden Door » tient une très belle mise en scène. La photographie est belle et soignée, et Emanuele Crialese arrive à très bien filmer ces scènes de bateau ou encore, il nous plonge avec réalisme dans « l’enfer » d’Ellis Island.

Bref, le film a de très belles qualités, mais il se heurte malheureusement à un rythme qui n’avance pas. Un rythme et au-delà de ça, un choix de narration qui n’arrive pas à nous intéresser. Le film se fait long, très long, trop long, et alors qu’il est truffé de moments qui sont intéressants, sur son ensemble, ça ne fonctionne pas et l’on reste dans l’attente, un peu comme ses personnages, qu’il se passe enfin quelque chose qui prendrait. Mais rien n’y fera et ce rythme, Emanuele Crialese va l’entretenir jusqu’au bout et nous, on va décrocher, attendant que le film se passe et ça, c’est terrible.

Ce qui est aussi dommage, alors que le réalisateur a réuni d’excellents comédiens, Charlotte Gainsbourg, Vincenzo Amato, Filippo Pucillo, ces derniers tiennent des personnages quasi-mutiques, ce qui fait qu’à aucun moment, on arrive à s’attacher à eux. Par conséquent, alors que cette réflexion est très bonne, qu’ils arrivent ou non à entrer aux Etats-Unis, on s’en fiche un peu, ce qui est dramatique, surtout face aux choix qui vont leur être proposés à la fin.

Ainsi donc, alors que « Golden Door » avait réuni bien des ingrédients pour se faire excellent, et malgré de bons côtés, le film d‘Emanuele Crialese s’est surtout posé comme un moment de cinéma interminable. Enchaînant longueur sur longueur, ce troisième film pour le réalisateur italien partait d’un bon sentiment, et derrière, il se pose comme un projet sincère, documenté et passionné, malheureusement, il se posera comme raté et nous ennuiera beaucoup, ce qui est vraiment dommage.

Note : 07/20

Par Cinéted

Une réflexion sur « Golden Door »

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