avril 24, 2024

Le Déshonneur d’Elisabeth Campbell

Titre Original : The General’s Daughter

De : Simon West

Avec John Travolta, Leslie Stefanson, Clarence Williams, Daniel Von Bargen

Année : 1999

Pays : Etats-Unis

Genre : Policier

Résumé :

Paul Brenner, un des meilleurs enquêteurs de la CID (Division des enquêtes criminelles de l’armée américaine) est appelé au fort Mac-Callum pour mettre fin à un trafic d’armes. Il fait la connaissance du capitaine Elisabeth Campbell, séduisante instructrice des opérations psychologiques avec laquelle il engage un flirt sans conséquence. Quelques heures plus tard, il apprend que la jeune femme a été violée et assassinée dans l’enceinte du fort. Il découvre par la même occasion qu’Elisabeth était la fille du général Campbell, futur vice-président du pays.

Avis :

Réalisateur britannique, Simon West, après avoir passé une dizaine d’années à la BBC, ainsi qu’à travailler sur des films publicitaires, s’est envolé pour Hollywood. Il réalise son premier film en 1997, le aussi cool que burné et surtout culte « Les ailes de l’enfer« . Immense succès, le film « installe » Simon West, qui après un succès comme celui-là, peut facilement se pencher sur un deuxième. Après l’univers carcéral en plein air, le cinéaste revient sur terre et cette fois, il se lance dans une enquête au sein de l’armée. Très mal reçu par les critiques, le film a toutefois trouvé un joli succès en salles.

Mené par un John Travolta qui parfois en fait un peu trop, « Le déshonneur d’Elisabeth Campbell » est un film qui oscille entre bon et mauvais, avec d’un côté, une idée et une enquête plutôt originale, du moins dans son milieu, et de l’autre, un scénario assez prévisible, et un ensemble qui frôle souvent le too much. Quoi qu’il en soit, une fois tout ceci conjugué, « Le déshonneur d’Elisabeth Campbell » se laisse suivre avec un certain plaisir.

Paul Brenner est enquêteur au sein de l’armée. Un soir, il est appelé sur une scène de crime. À son arrivée, il découvre le corps d’une femme nue. Cette femme, c’est Elisabeth Campbell, la fille d’un des plus grands généraux de l’armée américaine. Brenner a alors trois jours pour résoudre l’enquête, avant que cette dernière soit prise en charge par le FBI. Dans son investigation, Brenner va être accompagné par Sarah Sunhill, une enquêtrice psychologue qui intervient sur des viols.

Après le blockbuster, Simon West, pour son deuxième film, s’aventure dans le genre difficile qu’est le thriller. Tenant une idée intéressante, un meurtre est commis au sein de l’armée américaine et cette dernière désire laver son linge sale en famille, le film de Simon West partait sous de très beaux augures. Et d’ailleurs, même s’il ne réinventera pas le genre, et qu’il est parcouru de défauts, dans le fond, « Le déshonneur d’Elisabeth Campbell » ne nous fait pas passer un mauvais moment, loin de là.

Comme je le disais plus haut, ce deuxième film pour le réalisateur anglais est un film où il faut conjuguer avec le bon et le mauvais et ce sentiment, on va le trouver dans tous les domaines du film.

Premièrement, on le trouvera dans son écriture. Le film tient une idée intéressante, et plus largement, son enquête offre des sous-intrigues qui sont très bonnes, notamment quand le personnage principal doit creuser la vie privée et le passé de la victime. Le scénario est plus complexe qu’il n’en a l’air et l’on se laisse très facilement prendre à ce jeu de piste, même si, malheureusement aussi, l’issue est on ne peut plus prévisible. Peut-être pas pour les bons motifs, mais d’emblée, on sait où l’enquête ira, et qui est l’assassin. Mais derrière cette prévisibilité, Simon West livre aussi un film qui peint des généraux peu glorieux, prêts à beaucoup de choses pour faire carrière. Toujours dans ses intrigues, le film a aussi pour sujet intéressant, la souffrance d’une trahison impardonnable, et la douleur d’un drame, dont on ne peut cicatriser. À noter aussi encore, plus en sous-texte, l’évocation de l’homosexualité dans l’armée, ou encore la place de la femme dans les rangs de cette dernière. Bref, même si l’intrigue est prévisible dans ses grandes lignes, « Le déshonneur d’Elisabeth Campbell » tient un scénario qui sur plus d’une ligne rend le film de West très intéressant.

Deuxièmement, ces sentiments partagés, on les trouve aussi dans la réalisation de Simon West, car si le metteur en scène livre un film plutôt efficace, qui se laisse regarder, il faut aussi dire que malgré ça, l’ensemble est assez plat. Ça manque de caractère, même si le réalisateur livre une bonne enquête. Le film aura aussi vieilli, et parfois, il tient un côté cheap, comme cette scène d’action au début du film où Travolta affronte un homme qui est venu lui faire la peau, ou encore une violente scène de souvenirs. Puis ce côté cheap, on peut aussi le trouver dans sa direction d’acteurs, qui auront parfois tendance à être en roue libre et en faire de trop. Mais malgré ça, encore une fois, sur son ensemble, « Le déshonneur d’Elisabeth Campbell » se laisse regarder avec un certain plaisir, car il tient le cachet des films des années 90 et on se laisse prendre à ce jeu de piste avec plaisir.

Puis enfin, troisièmement, ce sentiment partagé, comme je l’ai déjà évoqué plus haut, on le trouve dans ce casting qui, s’il reste plutôt bon, à certains moments, quelques comédiens ont tendance à en faire des caisses. Travolta face à Clarence Williams, Clarence Williams tout court d’ailleurs. James Cromwell, Madeleine Stowe, Leslie Stefanson, ou encore Timothy Hutton se rejoindront eux aussi à ce trait grossi de temps à autre. Mais bon, encore une fois, malgré ça, on se plaît à suivre ces personnages.

Moins fort et moins réussi que ses « … ailes de l’enfer« , ce deuxième film pour Simon West est imparfait, et bien souvent il installe un sentiment de partage. Pourtant, malgré tous les défauts qui le parcourent, sur son ensemble, on se laisse séduire par cette enquête en terrain miné. Ainsi, entre bon et mauvais, « Le déshonneur d’Elisabeth Campbell » est un film plaisant et je ne regrette pas de m’y être arrêté.

Note : 13/20

Par Cinéted

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