Titre Original : Dodookdeul
De : Choi Dong-Hoon
Avec Gianna Jun, Hae-Suk Kim, Kim Hye-Su, Soo-Hyun Kim
Année : 2012
Pays : Corée du Sud
Genre : Action, Policier
Résumé :
Quatre voleurs professionnels ont fait de l’escroquerie un art de vivre. Fraîchement sortie de prison, la spécialiste des coffres forts rejoint la fine équipe lorsque le cerveau de la bande convoque ses anciens partenaires pour participer au casse du siècle. Pour mener à bien l’opération, quatre autres voleurs sont recrutés. Leur cible : un diamant de 20 millions de $.
Avis :
À l’instar d’autres courants cinématographiques, les films de braquage amalgament différents genres. De la comédie à l’action, sans oublier le polar, leur prédominance tient essentiellement à l’orientation de l’intrigue, ainsi qu’aux choix de la production. On peut ainsi se confronter à un traitement réaliste et frontal à la manière de Heat ou The Town. À l’opposé, on distingue aussi des itérations beaucoup plus légères telles qu’Insaisissables ou la saga Ocean’s. C’est dans ce dernier contexte que le présent film officie majoritairement. Autrement dit, un métrage enthousiaste qui se pare des atours d’un blockbuster asiatique à la sauce hollywoodienne.
En cela, Les Braqueurs présentent un pitch de départ et un scénario somme toute conventionnels. Les enjeux confrontent des cambrioleurs (pas forcément gentlemen) à des casses de plus ou moins grandes envergures. Deux équipes rivales (l’une chinoise, l’autre coréenne) et aux méthodes dissemblables s’associent pour organiser le vol d’un diamant inestimable. Dès lors, on dispose de tous les éléments propices à un honnête divertissement. Sur ce point, il est vrai que le film de Dong-hoon Choi (déjà responsable du délirant Woochi) respecte un cahier des charges parfaitement défini. En l’occurrence, ses ambitions se résument à un traitement extraverti, soutenu par une mise en scène spectaculaire.
De même, on a droit à une construction narrative en trois actes qui évolue de l’organisation du braquage, vers son exécution, puis à la résultante de sa réussite ou son échec. Si d’aucuns peuvent la qualifier de laborieuse, l’entame se révèle assez méticuleuse pour présenter chaque intervenant. À grand renfort de flashbacks, on développe leur background respectif, ainsi que les relations qui les unissent. L’initiative est louable, mais elle a tendance à prendre le pas sur la préparation du casse et tous les aspects qui découlent de la mise en œuvre. De même, les personnalités supplantent les compétences dans ce contexte.
Cette première approche permet de mieux distinguer le rôle et l’importance de chacun, mais on sent une progression un rien poussive. Celle-ci aurait gagné à se montrer plus dynamique. Dès lors, le braquage du casino occupe une place presque mineure. Les évènements s’accélèrent et s’enchaînent si bien que cette partie centrale fait office de transition, étant donné leur déroulement. On notera également une certaine inconstance dans le traitement initial léger et une évolution qui lorgne vers le premier degré au vu de la violence des faits qui s’ensuivent. Sans spoiler, on songe à la fuite du casino ou à cet ultime acte qui évoquent les habituels jeux de manipulation propres à ce type de long-métrage.
La convergence des mobiles et la multiplication des faux-semblants usent de la confusion du moment pour mieux intégrer quelques retournements alambiqués. Un rien sournoise à l’image des protagonistes, cette démarche dévoile alors des intentions sous-jacentes pour bon nombre d’intervenants. Les antagonismes sont plus ou moins évidents et font parfois preuve de contradiction pour justifier une association opportune ou une rencontre fortuite. Pris sur le vif, cela prête à peu de conséquences, car l’ensemble fonctionne. Cependant, une analyse sommaire des enjeux et des aboutissants démontre plusieurs errances.
Au final, Les Braqueurs demeurent un blockbuster asiatique assez basique, même s’il reste efficace. Avec une réalisation grandiloquente et des acteurs de premier plan, le film de Dong-hoon Choi se veut le pendant asiatique de la saga Ocean’s. Seulement cet aspect ultraréférentiel l’empêche pleinement de s’affranchir de toute comparaison. Non pas que l’incursion manque d’identité, mais elle se focalise trop sur une codification rigoureuse du film de braquages. Dès lors, la progression s’avère prévisible et ne crée guère la surprise. Sous couvert d’une comédie d’action enthousiaste, il en ressort un divertissement correct qui hérite aussi bien des qualités que des défauts de ses modèles cinématographiques. Sympathique, mais dénué d’originalité.
Note : 13/20
Par Dante