novembre 9, 2024

Love Addict

De : Frank Bellocq

Avec Kev Adams, Mélanie Bernier, Marc Lavoine, Michael Madsen

Année : 2018

Pays : France

Genre : Comédie

Résumé :

Gabriel est un love addict, un amoureux compulsif des femmes. Un sourire, un regard, un parfum… Il craque. Mais à force de dérapages de plus en plus acrobatiques entre sa vie sociale et sa vie professionnelle, Gabriel est totalement grillé. Bien décidé à changer (ou du moins à essayer), il recourt aux services d’une agence de « Minder », sorte de coach personnel 2.0. C’est Marie-Zoé, aux méthodes plutôt atypiques, qui va prendre en main le cas de Gabriel pour une thérapie de choc…

Avis :

Acteur, chroniqueur, réalisateur et créateur de série, Frank Bellocq s’est principalement fait connaître avec son travail les séries « Workingirls » et « Soda« , série avec Kev Adams en co-créateur. Série dans laquelle il était aussi acteur, incarnant le surveillant du lycée, en plus d’assurer la réalisation d’une grande partie des épisodes. Ainsi donc, Bellocq/Adams, c’est une histoire qui tient depuis un bon bout de temps, alors il était presque logique que lorsque le réalisateur se lance dans son premier film, il fasse appel à son pote pour en tenir le premier rôle.

Lourd, caricatural, poussif, tenu par des personnages et des acteurs auxquels on ne croit pas un seul instant, « Love Addict » est emporté par une histoire à dormir debout et un humour qui se veut drôle, mais tombe à plat. Et finalement, la seule et unique surprise, c’est de voir Michael Madsen dans ce film, car oui, il y a Michael Madsen dans ce film…

Gabriel, vingt-huit ans, a tout pour réussir dans la vie. Beau gosse, bourré d’assurance, bon dans son job… Bref, c’est l’archétype du gendre qui en veut, qui en a, et qui ira loin. Enfin ça, c’est sans compter sur son problème principal, car Gabriel est ce qu’on appelle un Love Addict, c’est-à-dire que dès qu’il voit une femme, il ne peut s’empêcher de draguer et plus encore de coucher avec, et comme Gabriel est beau gosse et bourré d’assurance, il passe sa vie à coucher et ça lui fait grandement défaut, surtout quand c’est la femme ou les filles de son patron… Viré et reviré, Gabriel réussit à décrocher une excellente place dans une entreprise américaine qui s’implante en France. Une entreprise où il n’y a que des hommes, enfin si on passe outre la sublime femme de son patron. Dès lors, pour être sûr de garder son job, Gabriel décide de faire appel à Marie-Zoé, une coach de vie personnelle.

Il est des soirs où j’en veux grandement à mon optimisme, et mon envie de laisser sa chance à tout et n’importe quoi, surtout quand on s’aventure dans du cinéma français. Ainsi donc, je me suis lancé dans cette comédie où Frank Bellocq, pour son premier film, a imaginé Kev Adams, cassant son image et ainsi devenant le Don Juan de ces dames…

J’en ai vu des films, je commence à avoir roulé ma bosse, mais rarement je me serais aventuré aussi loin dans la nullité de quelque chose. Il y a des films qui dès les premières minutes, on sait d’emblée que ça n’ira pas, et « Love Addict« , dès son ouverture, balance la sauce, et s’inscrit pleinement dans cette liste-là.

« Love Addict« , c’est le genre de film où rien ne va, et l’on a bien du mal à comprendre à quel moment il a pu fédérer un intérêt quelque part, pour que des fonds soient débloqués et surtout que des acteurs s’engagent.

Si l’on regarde du côté du scénario, « Love Addict » fait briller de mille feux chacune des lettres de n’importe quoi. L’histoire, en plus d’être archi prévisible, est surtout affligeante de non-originalité. S’il y avait bien une idée sympathique à la base, un Don Juan qui pour les besoins de sa carrière, a besoin de résister à lui-même en engageant une coach (et encore même quand je l’écris ça a du mal à passer), mais l’idée d’avoir pris le sympathique, mais toujours pas bon, Kev Adams, fait s’écrouler d’emblée tout le projet. Dès les premiers regards et les premiers sourires, on n’y croit pas un instant et plus le scénario essaie d’enchaîner les sketches qui se veulent drôles, et plus on va avoir tendance à être catastrophé par la médiocrité des situations imaginées, des personnages imaginés et plus encore finalement de l’ensemble.

De plus, le film se veut drôle, voire décalé avec son pitch de base, mais jamais il n’ose aller au bout de son délire. Ici, on parle d’un jeune homme qui couche avec tout ce qui bouge, mais quand il s’agit de mettre des mots dessus, il ne faudrait pas choquer et ainsi, on ne dit pas, « Évidemment, il l’a baisée », mais on dira plutôt « Evidemment, il l’a baisé » avec un cheveu sur la langue, histoire d’écorcher bien la chose et ne surtout pas en parler, le tout en faisant passer le message sous l’effet d’un gag… non mais au secours !

Bref, on ajoutera à cela, comme je le disais, toute une galerie de personnages lourdingues, qui ne seront ni drôles, ni touchants et de plus très mal interprétés, notamment par d’un côté Kev Adams, que l’on ne croit absolument pas, et de l’autre Marc Lavoine qui est une calamité dans ce rôle, au point qu’on peut se demander ce qui s’est passé. Reste alors une sympathique Mélanie Bernier, même si elle fait le strict minimum. Puis alors, fait étrange, comme évoqué plus haut, Frank Bellocq a réussi à décrocher Michael Madsen dans un rôle insignifiant et pathétique au possible.

Il y aurait pu y avoir quelque chose avec ce film, mais il aurait fallu pour ça arriver avec une autre équipe derrière et devant la caméra. L’écriture ne va pas, le jeu d’acteur ne va pas, les situations ne fonctionnent pas, les caricatures ne sont pas drôles, la mise en scène est insignifiante, pour une comédie, ce n’est pas drôle, et finalement, le seul bon élément de « Love Addict« , c’est d’être très court, comme ça, on est libéré au plus vite. Bref, parfois, je n’aime pas du tout mon envie de laisser sa chance à tout, car cette séance de cinéma fut compliquée.

Note : 05/20

Par Cinéted

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.