Titre Original : Hachi : a Dog’s Tale
De : Lasse Hallström
Avec Richard Gere, Joan Allen, Sarah Roemer, Cary-Hiroyuki Tagawa
Année : 2009
Pays : Etats-Unis
Genre : Drame
Résumé :
Pour Parker, professeur de musique à l’université, l’arrivée du chien Hatchi dans la famille fut un heureux événement. L’animal prit sa place auprès de chacun, mais c’est avec Parker qu’il passait le plus de temps. Chaque matin, le chien accompagnait son maître à la gare où il prenait son train, et chaque soir, l’animal venait l’y attendre. Cet attendrissant rituel rythmait la vie de tous ceux qui en étaient témoins… jusqu’au jour tragique où Parker ne revint pas. Hatchi continua à l’attendre. Il l’attendit chaque jour, jusqu’à la fin. À force de fidélité et de patience, l’animal devint non seulement une légende, mais il bouleversa tous ceux qui connurent son histoire.
Avis :
Réalisateur suédois, Lasse Hallström tient une sacrée carrière et conclut ici sa quatrième décennie de cinéma. Une décennie qui a vu défiler de jolis films pour le metteur en scène, entre « Le Chocolat« , « Terre Neuve » ou encore « Une vie inachevée« . En 2007, Lasse Hallström engageait Richard Gere pour « Le faussaire« , film racontant l’histoire de Clifford Irving, un homme qui berna les Etats-Unis en publiant les fausses mémoires d’Howard Hughes. C’est sur ce tournage-là que Richard Gere parla à Lasse Hallström de l’histoire d’Hatchiko, chien devenu un héros national au Japon. Touché par cette histoire, et alors qu’il existait déjà un film sorti en 1987, le cinéaste suédois a voulu en faire son prochain film.
Des films qui mettent en tête d’affiche des chiens, on en connaît tout un tas, et dans un tas de genres bien différents, « Beethoven« , « Cujo« , ou « C.H.O.M.P.S« , « Benji la Malice« , pour ne citer que ces quatre-là, dans des genres totalement opposés. Ce qui est différent avec le film de Lasse Hallström et plus largement avec l’histoire de Hatchi, c’est que tout part d’une histoire vraie. Ainsi, donc Lasse Hallström va nous raconter la relation forte entre un maître et son compagnon. Une relation indestructible qui ira au-delà de la mort. Beau et tendre, forcément touchant, quoi que sur la longue, « Hatchi » finit aussi par devenir répétitif et un poil longuet.
Parker, professeur d’université, rentre de voyage un soir et trouve sur le quai de sa gare un chiot d’une race japonaise très rare. Si le professeur ne pense pas l’adopter dans un premier temps, très vite, il se noue une relation fusionnelle entre lui et l’animal. Ainsi, Hatcher (c’est le nom que le chien avait inscrit sur son collier) va accompagner son maître tous les matins à la gare et revenir le chercher tous les soirs. Or, un soir, Parker, victime d’une crise cardiaque, ne rentre pas. Malgré les efforts de sa femme et sa fille, Hatchi va alors inlassablement revenir tous les jours chercher son maître décédé, et ça pendant presque dix ans.
Lasse Hallström est un bon réalisateur qui le prouve encore une fois avec ce film ultra convenu, facilement tire larmes, et pourtant qui reste assez sobre, et joliment raconté. Si « Hatchi » ne figurera pas parmi les meilleures réalisations de son cinéaste, il n’en reste pas moins que pour une petite heure et demi, Lasse Hallström offre une belle histoire, qui aborde l’amour et la loyauté absolue, et même si parfois, comme je le disais, le film joue un peu trop sur la corde sensible et se fait tire larmes, dans le fond, c’est ce qu’on voulait et qu’on était venu chercher.
« Hatchi« , c’est donc un film qui s’inspire d’une histoire vraie, qui fait partie intégrante de la culture japonaise. Et ce qui était intéressant ici, c’est la façon dont le plus américain des suédois allait bien pouvoir transposer cette histoire dans une Amérique contemporaine et là encore, si le scénario joue la carte de la facilité, il n’en reste pas moins intéressant. Intéressant dans la façon d’intégrer une culture japonaise au sein de cette famille tout ce qu’il peut y avoir de plus américaine. Puis avec cet héritage japonais, forcément le film de Lasse Hallström fait des clins d’œil et rend hommage à sa façon à l’histoire originale, démontrant que cette histoire d’amour est universelle et intemporelle.
Une histoire qui est très bien écrite d’ailleurs. Enfin du moins pour son début. La rencontre hasardeuse avec Hatchi, la découverte de cette race de chien, la fusion qui prend instantanément entre le maître et l’animal. La vie de cette famille, à travers le regard de ce chien (d’ailleurs, de ce côté-là, le film offre plein de bonnes idées de mise en scène), et puis évidemment ces allers-retours incessants entre la gare et la maison, avec les années qui défilent. « Hatchi« , de par sa tendresse et l’alchimie qu’on peut y voir entre Richard Gere et ce chien, est joli à suivre et l’on se laisse gentiment embarquer et toucher. Après, une fois le moment fatidique arrivé, même si l’histoire en elle-même est très touchante, il est vrai aussi que le film commence à se faire longuet, car au final, il va raconter encore et toujours la même chose et malgré que ce soit très bien filmé, malgré une certaine émotion très joliment capturée par Lasse Hallström, il y a une redondance qui s’installe. C’est l’histoire d’ »Hatchi » qui veut ça, et l’on savait très bien où l’on mettait les yeux avec ce film, mais malgré tout, sur la fin, l’ensemble s’essouffle, un peu comme si finalement, on avait fait le tour de cette histoire.
Sur l’ensemble, « Hatchi » demeure un joli petit film, qui malgré son côté tiré larmes sur sa fin se fait plaisant et touchant. Lasse Hallström démontre encore une fois qu’il est un bon réalisateur, et même si son film a une tendance à traîner et se répéter, finalement, on s’est laissé prendre, on s’y est amusé et l’on s’est laissé toucher, et c’est ce que l’on était venu chercher. Sans être le meilleur film de son réalisateur, son « Hatchi » sauce américaine aura fait son petit effet et il mérite bien qu’on s’y arrête.
Note : 13,5/20
Par Cinéted