De : Fabrice Gobert
Avec Ana Girardot, Jules Pelissier, Esteban Carvajal Alegria, Laurent Delbecque
Année : 2010
Pays : France
Genre : Thriller
Résumé :
Mars 1992 dans une petite ville de la région parisienne.
Lors d’une soirée bien arrosée, des adolescents découvrent dans la forêt un corps apparemment sans vie, enfoui dans les broussailles.
Quinze jours plus tôt.
Au lycée Léon Blum, un élève de Terminale C, Simon Werner manque à l’appel. Des traces de son sang sont retrouvées dans une salle de classe. Fugue, enlèvement, suicide, meurtre ? Toutes les hypothèses sont envisagées par ses camarades.
Quelques jours plus tard, une élève de la même classe est notée absente sans que ses parents sachent où elle est. Une jeune fille apparemment sans histoire et sans lien direct avec Simon.
Le lendemain, un troisième élève, toujours de la même classe, disparaît à son tour…
Avis :
Fabrice Gobert est un réalisateur qui livrait à l’époque son premier long-métrage. Après ses études de cinéma, le jeune Fabrice Gobert passe une partie des années 90 en tant qu’assistant-réalisateur. Ses premières réalisations, on les trouve dans les années 2000. S’il commence par du court-métrage, c’est pour la télévision qu’il fait ses armes. Ainsi, il va travailler sur des séries comme « Ages sensibles« , « Cœur océan » ou encore « C’est comme ça« . Après plusieurs années, enfin, Fabrice Gobert tournera son premier long-métrage, « Simon Werner a disparu…« .
Premier film donc du réalisateur, « Simon Werner a disparu… » est un métrage très atypique. Multipliant les points de vue sur une même histoire, multipliant par la même les ambiances et les styles, Fabrice Gobert nous entraîne dans un film intéressant, où les fantasmes et les qu’en dira-t-on fabriquent les différentes versions de cette histoire. Mené par une pléiade de jeunes acteurs tous plus talentueux les uns que les autres, cette première réalisation pour Fabrice Gobert s’avère intéressante et parfois même prenante, cependant, il lui manquera toutefois un petit quelque chose en plus pour que le film marque et nous imprègne réellement.
Dans un lycée des Yvelines, Simon Werner a disparu depuis plusieurs jours. Si les élèves vaquent à leurs occupations habituelles, cette disparition soudaine donne lieu à toutes les rumeurs. Fugue, meurtre, perdition dans la forêt proche du lycée, enlèvement, vengeance… Chacun y va de son hypothèse. Mais que s’est-il passé réellement ?
Pour son premier film, Fabrice Gobert s’interroge sur la vérité et surtout sur les fantasmes des adolescents face à une disparation. « Simon Werner a disparu… » est un film qui se passe dans l’enceinte d’un lycée comme les autres. Le réalisateur nous invite à suivre un groupe de jeunes, dont un ami ou une connaissance va subitement disparaître. Que s’est-il passé ? Les rumeurs vont bon train, et tous les avis sont donnés. Sur ce principe, Fabrice Gobert va construire un film qui va être découpé en quatre chapitres. Des chapitres qui vont être autant de points de vue sur la disparition de ce Simon Werner. Quatre chapitres qui vont être intéressants, car ils vont tous aller dans la même direction, tout en offrant des versions différentes de ce qui a pu se passer. Pour chaque chapitre, Fabrice Gobert s’intéresse à un élève, à sa vie, à son quotidien, à sa relation ou non qu’il entretenait avec le disparu. Ce qui est intéressant avec « Simon Werner a disparu…« , c’est qu’il offre comme une sorte de kaléidoscope de ce lycée. Le réalisateur, au travers des portraits qu’il peint, offre plusieurs films en un seul. Chaque chapitre va alors être à la couleur des élèves et de leur « fantasmes » ou leur regard sur cette disparition. Ainsi, à travers la mise en scène de Gobert, « Simon Werner a disparu… » sera aussi bien un teen movie, qu’un film d’angoisse ou encore un drame humain qui parlera de la différence et du harcèlement scolaire.
Puis derrière ça, il y a cette recherche de la vérité. Où est-elle ? Que s’est-il passé ? Assez prévisible dans sa construction, dans le sens où le dernier chapitre, on le comprend très vite, sera le destin de Simon Werner, l’ensemble ne sera pas sans intérêt, puisqu’on pourra constater le fossé qu’il peut y avoir entre l’imaginaire des élèves qui supposent telle ou telle chose pour expliquer la disparition de leur ami, et l’effroyable et brutale vérité qui, dans sa simplicité, jette un sacré trouble.
Pour ce film, Fabrice Gobert s’est particulièrement bien entouré. Si l’on y retrouve des confirmés comme Serge Riaboukine ou Laurent Capelluto, ceux qu’on remarquera le plus, c’est ce casting de jeunes talents, dont s’échappe Ana Girardot, dont c’est le premier grand rôle, et le jeune Arthur Mazet qui est décidément un acteur très sous-estimé.
Pour un premier film, Fabrice Gobert nous livre un bon film. Certes, le film n’est pas parfait et il lui manque un souffle, peut-être une angoisse plus forte, pour vraiment nous imprégner, mais ne serait-ce que pour tout le travail sur les points de vue, sur les imaginaires, sur cette vérité et sur l’effroyable simplicité de la vérité, « Simon Werner a disparu… » mérite qu’on s’y arrête.
Note : 13/20
Par Cinéted