mai 2, 2024

Happy City

Fiche technique :

Création : Toshiki et Airu Sato

Illustrations : Makoto Takami

Joueurs : 1 à 5

Durée : 20 min

Type/public : Réflexion/Familial

Mode de jeu : Compétitif

Age : 10 ans

Mécaniques : Draft, gestion de monnaie

Première parution : 2021

But du jeu :

Chaque joueur est le maire d’une petite ville qu’il doit faire prospérer, il va devoir en accroître le nombre d’habitants et leur bonheur pour l’emporter !

Règles :

Chaque joueur démarre avec une carte Happy Market, face blanche visible, et 2 Sous. Sont disposées sur la table des Cartes Habitation vertes (Maison, Immeuble et Résidence de Luxe), ainsi que 3 pioches de Bâtiments. La première contient des cartes valant de 1 à 3 Sous, la deuxième de 4 à 5 Sous, et la dernière de 6 à 9 Sous. L’on place également autant de Bâtiments Spéciaux que de joueurs, plus 1. Le premier joueur est désigné au hasard et récupère la Carte Preums.

Les Cartes Bâtiments comportent plusieurs informations : une couleur en fond, un coût en haut à gauche, éventuellement un revenu en bas à gauche, et souvent la modification d’Habitants ou de Bonheur en bas à droite. La plupart des cartes augmentent soit l’un soit l’autre, mais certaines font baisser cette valeur..

Chacun récupère autant de Sous que son revenu lorsque c’est au Preums de jouer, puis celui-ci  peut défausser une des cartes du Marché, s’il y en a. Il révèle ensuite des Cartes Bâtiment pour les placer dans le Marché, jusqu’à ce qu’il y en ait 3. Il peut choisir de révéler des cartes d’autant de pioches qu’il le veut.

Ensuite, il peut soit acheter une Carte du Marché, soit une Carte Habitation, soit obtenir 1 Sou de la banque, et s’il remplit les conditions en terme de couleurs de Bâtiments il peut prétendre à un Bâtiment Spécial. Chaque joueur ne peut posséder qu’un Bâtiment Spécial par partie. Enfin son tour s’achève et le joueur suivant procède de même : éventuellement défausser une carte, en révéler jusqu’à 3, éventuellement acheter un Bâtiment. Lorsque le tour du Preums revient, tout le monde gagne autant de Sous que son revenu, etc.

Lorsqu’un joueur a construit 10 Bâtiments (Happy Market et Bâtiment Spécial compris), la partie s’achève à la fin du tour de table jusqu’au Preums. Chacun multiplie le nombre d’Habitants par le Bonheur, celui qui obtient le plus grand total est le vainqueur !

A noter qu’il existe un mode Expert dans lequel les Bâtiments Spéciaux ont tous une capacité unique, et dans lequel les Happy Market ont une couleur : chaque joueur en choisira un en début de partie. Une variante pour enfants est également présente, proposant non pas de multiplier les Habitants et le Bonheur mais de les additionner, pour rendre le titre accessible aux plus jeunes.

Avis :

Si Happy City est un jeu aux règles simples et accessibles tel qu’on a l’impression d’en voir souvent, force est de constater qu’il se démarque de la plupart des titres de cet acabit. Qu’est-ce qui lui donne toute cette saveur ?

4 des Bâtiments Spéciaux de mode familial, côté en construction. L’on constate les divers bonus en revenu, Habitants et Bonheur, et les couleurs de cartes nécessaires pour acquérir ces cartes.

Le premier constat est que le graphisme résolument mignon et cartoon des illustrations participe à la bonne ambiance qui se dégage du jeu, jusqu’à son nom. Happy City, cela sonne gentil, bienveillant, agréable, et ce côté innocent transparaît très clairement. Il n’est guère étonnant de se rendre compte que le jeu a été créé et illustré par des japonais ! Le souci du détail a même été poussé jusque dans le rangement et la boîte : l’emplacement pour les Sous comporte par exemple un petit dessin de coffre-fort ! Niveau Bâtiments, de nombreuses références sont présentes, parfois culturelles (le Happy Market est un Conbini, supérette typique du pays du soleil levant), parfois de pop culture ou de culture geek avec la présence d’une Ecole de Sorciers voire d’un QG de Chasseurs de Fantômes ! Visuellement c’est très bon, et son petit format le rend très pratique à transporter ! Et n’oublions pas un petit détail de game design très appréciable, au dos des pioches de Bâtiments se trouve la répartition des cartes dans ce paquet selon la couleur ! En effet, au verso des Bâtiments de forte valeur se trouve une grande tour orange, accompagnée d’un petit immeuble bleu et d’une maison verte encore plus petite. Cela signifie que dans ce paquet se trouve une majorité de cartes orange, peu de cartes bleues et encore moins de cartes vertes !

Si les règles semblent simples, il ne faudra pas négliger de réfléchir adroitement lors de chacun de nos tours. En effet, savoir quelles cartes retourner n’est pas anodin. De prime abord, révéler uniquement des cartes à la portée de notre bourse semble le plus logique et le plus avantageux. Mais dès lors qu’une carte m’intéresse, pourquoi en dévoiler d’avantage pour que mes adversaires en profitent ? Il n’est alors pas rare de piocher dans des cartes hors de prix pour laisser moins de choix aux joueurs suivants, en raison d’une règle très simple : il faut toujours qu’il y ait 3 cartes dans le Marché. Imaginons que la partie débute, je révèle 1 carte de faible valeur et 2 cartes de forte valeur. J’achète la petite carte et même si mon adversaire défausse une carte de forte valeur au début de son tour, il ne pourra révéler au maximum que 2 cartes de faible valeur, pour un total de 3 cartes au Marché. Ses possibilités d’achat sont plus réduites que s’il avait pu révéler 3 cartes de faible valeur. En parlant de possibilité d’achat, il ne faut pas non plus négliger le fait d’avoir le droit de ne pas récupérer de carte lors d’un tour pour pouvoir réaliser un plus gros achat lors du prochain tour, étant donné que l’on récupère 1 Sou et que l’on profite de notre revenu. Reculer pour mieux sauter, en somme !

L’autre aspect à prendre en compte est la couleur des cartes que l’on achète. Elle sert à acquérir un Bâtiment Spécial qui donnera généralement un gros boost en terme de revenus, de nombre d’Habitants ou de Bonheur. C’est souvent cette carte qui fera pencher la victoire d’un côté ou de l’autre ! Attention tout de même à la prendre avant la fin de la partie car elle doit bien figurer parmi les 10 Bâtiments maximum autorisés… Observer le jeu des autres pour savoir si un tel est sur le point d’obtenir tel ou tel Bâtiment Spécial peut donc s’avérer utile. Petit avertissement cependant, il est bien évident qu’il s’agit là de la façon de réfléchir et de raisonner d’une personne habituée aux jeux. Des joueurs moins expérimentés peuvent totalement prendre plaisir à jouer sans tenir compte de tous ces paramètres !

Le mode Expert, avec les cinq Happy Market de couleur, mais surtout quelques uns des Bâtiments Spéciaux, dont deux sur leur face « construite ». Les conditions sont d’autant plus difficiles à réunir mais le jeu en vaut probablement la chandelle, tout dépend de votre jeu et de celui de vos adversaires !

La rejouabilité est principalement assurée par le mode Expert justement, qui fournit une grande quantité de Bâtiments Spéciaux aux capacités uniques, comme le fait de pouvoir voler un Sou à un adversaire, ou donnant 1 ou 3 Bonheur selon le nombre de Bâtiments d’une certaine couleur que l’on possède. Elle est également présente dans le mélange des cartes, qui n’apparaîtront pas dans le même ordre, obligeant les participants à s’adapter à chaque nouveau tirage. Les interactions quant à elles se limitent au fait d’enlever des cartes de l’offre, en les prenant pour soi ou en les défaussant, comme dans la majorité des jeux de draft. Certains Bâtiments Spéciaux peuvent néanmoins ajouter plus d’interaction entre participants.

Un jeu très plaisant qui peut se jouer à plusieurs niveaux, du pur novice au confirmé. Rapide à mettre en place et à expliquer, il est une parfaite introduction au jeu de société moderne et même une porte d’entrée vers des titres un peu plus complexes. Et vous, créerez-vous la ville la plus heureuse ?

Note : 17,5/20

Par Flippy Who

2 réflexions sur « Happy City »

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