D’Après une Idée de : Kit Williamson
Avec Matthew McKelligon, Kit Williamson, Van Hansis, John Halbach
Pays : Etats-Unis
Nombre d’Episodes : 12
Genre : Comédie
Résumé :
Le monde de Cal s’écroule lorsqu’il découvre que son partenaire Thom, le trompe. Il décide alors de se tourner vers ses amis.
Avis :
Kit Williamson a débuté sa carrière en tant que comédien, ce qu’il est toujours d’ailleurs. Pendant plusieurs années, Kit Williamson a enchaîné les petits rôles ici et là, tournant principalement dans des courts-métrages. Parmi tous ces petits rôles, l’acteur aura toutefois réussi à décrocher un rôle récurrent dans la série à succès « Mad Men« .
Entre temps, Kit Williamson a réussi à lancer en 2012 une série sur YouTube, « Eastsiders« . Scénarisant et réalisant les dix premiers épisodes de la première saison, de par le ton naturel de ses personnages et leurs histoires de couples, la série s’est faite remarquer, et Kit Williamson a trouvé un producteur. Dès lors la série va voir plus grand, passant sur un format qui approche de la demi-heure, alors que dans la saison précédente, les épisodes variaient souvent autour des dix minutes. Toujours amusante et touchante, cette saison deux emprunte pile-poil les sentiers que Williamson avait empruntés trois ans auparavant et c’est toujours aussi sympa.
Cal et Thom se sont séparés voilà un an maintenant. Malgré la séparation, les deux garçons ont gardé une bonne relation, car au fond d’eux, ils ne peuvent se passer l’un de l’autre. Pendant ce temps, dans le couple de Kathy et Ian, c’est plus ou moins compliqué, Kathy culpabilisant toujours d’avoir avorté sans rien avoir dit à Ian, et Ian la sent de plus en plus distante. Si la vie de Cal et Thom va prendre un peu de piment, elle va aussi voir débarquer avec ses valises et totalement fauchée, Brie, la sœur de Cal, et croyez-le, Brie n’est pas de tout repos.
S’étoffant de six épisodes de plus, les couples bobos dramas de « Eastsiders » sont de retour. Si la première saison a plu, il aura toutefois fallu attendre trois années pour que sa suite puisse voir le jour et débarque sur les écrans via Netflix.
Voguant toujours sur le même ton, Kit Williamson va développer ses personnages et les amener dans le « dramaticomique », oscillant entre de belles idées et de bons sujets, et des idées un peu plus maladroites. Ce qui est très bien avec cette suite, c’est le fait que Kit Williamson arrive à garder ce ton frais et naturel que pouvait avoir sa première saison. Voulant absolument tout contrôler, de sa création à sa diffusion, l’arrivée d’un producteur, même si ce dernier reste Netflix, aurait pu changer la donne, mais il n’en sera rien, ou du moins l’impression ressentie face à la première saison reste intacte.
Cette deuxième saison, même si elle va être raccourcie en termes d’épisodes, passant désormais sur un format de six épisodes à la place de dix, cette saison va grandement gagner en épaisseur et en intrigue. Tenant des épisodes qui frôlent la demi-heure, Kit Williamson a bien plus le temps de développer ses sujets, ses relations de couples, et même ses lieux. Si on ne peut nier le côté « bobohisé » qui s’accentue, la série reste très intéressante, car en un sens, elle ressemble à une thérapie de couple(s). À travers les différents rebondissements et personnages, « Eastsiders » va principalement aborder la confiance dans le couple et ce qui fait un couple.
Homo, hétéro, bi ou travesti, ça ne fera aucune importance, tant ce qui intéresse Williamson est le couple en lui-même et qu’importe donc de qui il est composé. L’amour est raconté sous plus d’un angle. L’usure du temps fait face à l’envie de piment, ou de réinventer son couple. Adultère, confiance, acceptation (tout ce qui est fait autour de Quicy et Douglas est magnifique), méfiance, ou encore bien-être, sont au cœur des différentes ficelles que Kit Williamson tire. Très souvent intéressante, parsemée d’amour, d’humour et de poésie, « Eastsiders » arrive aussi à se faire maladroite, et elle peut dans certains de ses portraits s’aventurer dans une caricature, ce qu’elle arrivait avec un certain brio à éviter dans la saison précédente. Il n’y aura pas de quoi s’alarmer non plus, ou encore en être agacé, mais il est aussi vrai que c’est parfois présent et ça se remarque. On notera toujours dans les maladresses que si Kit Williamson développe très bien ses personnages principaux, il y en a sur le côté dont on sent qu’il ne sait pas vraiment quoi en faire, notamment le personnage de Jeremy présent dans la saison précédente et qui ici a du mal à trouver son chemin.
Pour le reste, « Eastsiders » reste un show sympathique et touchant à suivre. Un show joliment mis en scène par Kit Williamson qui, tout comme pour la première saison, ne traîne pas et enchaîne bien ses épisodes. Épisodes qui tiennent toujours ce petit côté addictif, la fin de l’un appelant toujours le suivant et comme la saison ne compte que six épisodes, encore une fois « Eastsiders » se déguste bien trop vite.
Cette deuxième saison, malgré ses maladresses, demeure toujours aussi chouette et l’on se plaît à replonger dans la vie de ces personnages (un brin alcoolique sur les bords, je crois ne jamais avoir vu une série où les personnages boivent autant et d’ailleurs, Kit Williamson s’en amuse) qui entre tragique et comédie, et malgré un côté « bobohisé » qui se prononce, nous ressemblent dans leurs histoires, leurs envies, leurs sentiments et leurs craintes. Si la série n’est peut-être pas aussi marquante que « Queer As Folk« , elle n’en demeure pas moins un bon moment pour l’instant.
Note : 14/20
Par Cinéted