novembre 8, 2024

La Casa de Papel Saison 2

D’Après une Idée de : Alex Pina

Avec Alvaro Morte, Ursula Corbero, Itziar Ituno, Pedro Alonso

Pays : Espagne

Nombre d’Episodes : 9

Genre : Thriller

Résumé :

Le plus grand braquage de l’Histoire est menacé. Les plans du Professeur sont mis à rude épreuve lorsque la police découvre la planque où il a orchestré le casse du siècle avec son équipe. Pendant ce temps, rien ne va plus entre Berlin, Tokyo, Denver et le reste du groupe, où des querelles internes menacent de les séparer. Fatigués et à bout de nerfs, la situation se complique au sein de la Fabrique Nationale de la Monnaie et du Timbre alors que Berlin reprend le contrôle de l’opération. De son côté, Raquel continue son enquête, resserrant l’étau autour de la véritable identité du cerveau de l’opération. Le Professeur et son équipe parviendront-ils à mener à bien leur opération ?

Avis :

Quand on est précédé d’un énorme buzz et d’une couverture médiatique de plus en plus importante, il faut savoir tenir la distance et ne pas sombrer dans le too much et le ridicule. La Casa de Papel faisait partie de ces séries qui ont eu le vent en poupe très rapidement grâce à un excellent bouche à oreille et surtout, ne nous mentons pas, à ses origines hispaniques, pays qui ne nous pas habitué à ce genre de show. Oui, nous étions plutôt restés sur Un, Dos, Tres et ses danseurs en carton. Bien produit, réalisé avec soin et portant des acteurs plutôt convaincant, La Casa de Papel avait tout pour séduire. Si ce n’est un scénario tiré par les cheveux et des retournements de situation ubuesques qui pointaient du doigt un heureux hasard pour le Professeur, celui qui a eu l’idée de ce braquage spectaculaire. Avec cette deuxième saison, ou plutôt deuxième partie, on va assister à la fin de la partie et étrangement, cela s’avère plus efficace que la première saison. Pourquoi ?

Les mauvaises langues diront que c’est certainement dû au fait que cette partie possède quatre épisodes en moins. Effectivement, on passe de 13 à 9 épisodes, ce qui n’est pas plus mal, permettant d’aller plus vite dans le vif du sujet et de ne plus s’embêter avec des flashbacks tentant vainement d’approfondir des personnages aussi creux que le cerveau de Cyril Hanouna. La série gagne en efficacité, va plus vite, fait augmenter la tension de manière ostentatoire et, on l’espère va se terminer en apothéose, avec ce qu’il faut de climax et de révélations. C’est en un sens ce qui arrive, et les coups de chance du Professeur diminuent grandement, malgré des moments complètement abusés et des phases vraiment ridicules. Mais restons pour l’instant sur les points positifs et cette énergie retrouvée, ainsi que des relations qui commencent à faire leur petit effet. A titre d’exemple, le lien affectif entre Denver et son père Moscou va devenir de plus en plus rude, mais pour finalement en faire que renforcer cet amour paternel. On sent que l’empathie se fait sentir pour certains personnages, les plus simples, ceux qui ont une vraie raison de faire ce braquage.

Le problème, c’est que malgré tous ces bons points, auxquels on peut rajouter une réalisation toujours aussi séduisante et une grosse production qui met les moyens, il y a encore et toujours de grosses faiblesses d’écriture. Et que ce soit concernant l’histoire en elle-même ou encore les comportements de ces braqueurs supposés professionnels. La première chose qui frappe, c’est la voix-off de Tokyo qui décrit certaines scènes ou certaines situations. Cela n’a aucun sens quand elle n’est pas présente et raconte les faits concernant le Professeur ou d’autres camarades. On pensait avoir un élément de réponse sur cette voix qui raconte, mais c’est juste un effet de style pour rajouter un peu de charisme à un personnage qui en manque cruellement. Car là aussi, Tokyo reste le personnage le plus emblématique de la série, mais surtout grâce à son postérieur. Ursula Corbero possède un corps de dingue, mais joue comme une patate un personnage insupportable qui sera la cause de toutes les discordes au sein du groupe. Egoïste, instable, violente, elle possède tous les vices et cela coûtera la vie à certains braqueurs. Si le Professeur avait été si intelligent, il ne l’aurait pas recrutée. On notera aussi l’imbécilité de Berlin pour lequel on ne ressentira aucune empathie malgré la révélation finale, ou encore l’inutilité crasse de Rio, en amour éperdu qui branche trois câbles.

Au-delà des défauts de certains personnages et d’une narration qui ne fait que du tape à l’œil, cette saison marque aussi le début des relations tendues et complètement insupportables. C’est bien simple, pour créer de la tension et un peu de difficulté dans le braquage, les scénaristes ont cru bon d’introduire des colères entre les personnages et de les faire se confronter à coup de grands débats idéologiques. Le problème, c’est que cela manque de naturel et toutes les phrases qui sortent de la bouche des protagonistes semblent récitées avec une certaine conviction, mais personne, dans la vraie vie, ne parlerait comme cela. C’est trop théâtral. Et puis il y a les changements d’avis soudains. C’est-à-dire que parfois, il y a une grosse colère qui peut déboucher sur un affrontement dangereux, comme une possible mise à mort, et l’espace de quelques minutes, tout cela est oublié et les protagonistes redeviennent copains comme cochon. La crédibilité frôle le zéro, tout comme les différents coups d’amour que l’on voit dans le métrage et l’improbable changement de direction de l’inspectrice sur la fin de saison.

Au final, cette deuxième saison (ou deuxième partie) de La Casa de Papel manque encore et toujours de vraisemblance pour pleinement convaincre. On a vraiment la sensation que tout est surjoué, que tout est préécrit, prémâché, pour faire du tape à l’œil et du clinquant avec une belle mise en scène et une production qui suit derrière. Malheureusement, on voit vraiment que la série fait du forcing et oublie totalement la nécessité de vraisemblance dans son récit ou encore l’empathie que l’on doit ressentir pour certains personnages. Plus dynamique que la première saison, cette suite et fin du braquage se révèle assez divertissant à suivre si l’on excepte tous les défauts bling-bling d’un tel concept. En fait, il vaut mieux revoir Inside Man de Spike Lee.

Note : 14/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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