De : Quentin Dupieux
Avec David Marsais, Grégoire Ludig, Adèle Exarchopoulos, India Hair
Année : 2020
Pays : France
Genre : Comédie, Fantastique
Résumé :
Jean-Gab et Manu, deux amis simples d’esprit, trouvent une mouche géante coincée dans le coffre d’une voiture et se mettent en tête de la dresser pour gagner de l’argent avec.
Avis :
L’énigmatique Quentin Dupieux est de retour ce mercredi dans les salles obscures pour présenter son nouveau film : Mandibules. Initialement, le long-métrage devait sortir en décembre dernier. Mais puisque les cinémas sont restés fermés, Mandibules va faire sa grande première ce mercredi 19 mai. L’occasion de voir la réunion de David Marsais et Grégoire Ludig devant la caméra de Dupieux. Le reste de la distribution se compose notamment de Roméo Elvis et d’Adèle Exarchopoulos. Mandibules raconte comment Jean-Gab et Manu, deux amis simplets, trouvent une mouche géante qu’ils décident de dresser pour se faire de l’argent.
Quentin Dupieux toujours au top
Comme à chaque fois, Quentin Dupieux plonge ses spectateurs dans un univers inédit, décalé et unique en son genre. Après ses dernières propositions (Au Poste et Le Daim), le revoilà avec une nouvelle histoire farfelue de mouche géante. Comme dans le reste de sa filmographie, Quentin Dupieux met en scène une histoire douce-amère drôle et touchante. Un film court, calme, sans pression, qui raconte l’évolution de ce duo de joyeux loosers magnifiques, qui font une découverte incroyable.
Ainsi, Mandibules s’inscrit parfaitement dans la filmographie de son auteur. Un film qui doit également beaucoup à son casting. David Marsais et Grégoire Ludig sont comme des poissons dans l’eau, dans des personnages faits sur-mesure et Adèle Exarchopoulos dévoile une nouvelle facette de sa personnalité : l’absurde. Un long-métrage qui doit ainsi beaucoup à ses personnages. Le metteur en scène présente des portraits hauts en couleurs de personnages absurdes et décalés. Des figures qui font la substance de son film. Le long-métrage reprend les thématiques habituelles de Dupieux, qui déroule son métrage sans souci, avec grâce et efficacité. À force, le cinéaste sait de quoi il parle, et le rouage de son cinéma est parfaitement huilé. Peut-être même un peu trop…
Le cinéaste en manque de renouvellement ?
Parce que les connaisseurs du cinéma de Mr Oizo ne seront pas réellement dépaysés. Le metteur en scène ressert la même recette, encore et encore, sans réellement se renouveler. Mandibules n’est qu’un chaînon supplémentaire du voyage absurde et décalé du cinéaste. Déjà avec Le Daim, une sorte d’essoufflement commençait à pointer le bout de son nez. Mandibules confirme cette inquiétude puisque c’est certainement sa proposition la moins réussie depuis qu’il est revenu en France tourner ses films.
Le film manque finalement de surprises, de twist et de retournements de situation. L’histoire de Mandibules est légèrement linéaire, et est parfois dépourvue de consistance. Quentin Dupieux ressert la même recette que d’habitude, sans réellement se renouveler, ou offrir des tribulations un peu différentes de ses succès précédents. Mandibules manque de créativité et d’originalité, et est moins pertinent que ses opus antérieurs. Un long-métrage qui n’est pas dénué d’intérêt mais qui ne sort pas des sentiers battus de son auteur.
En tout cas, c’est le signe que Quentin Dupieux a réussi à imposer sa patte et son cinéma. C’est le signe que le réalisateur a percé puisqu’il existe maintenant une formule Dupieux. Et Mandibules est trop ancré dans cette fameuse formule. Le métrage demeure évidemment une œuvre agréable et rafraîchissante, mais ne révolutionne pas le programme Dupieux.
Note : 14/20
Par AqME