novembre 3, 2024

Scarab – Martyrs of the Storm

Avis :

Quand on fait des recherches sur Google et que l’on tape Scarab, on va découvrir plein de choses. Que c’est une sonde spatiale, mais aussi le nom du dictionnaire officiel du Scrabble. On est loin, très loin, de ce qui nous préoccupe aujourd’hui. Car pour les amateurs de musique extrême, et j’entends par là de Death bien brutal, Scarab est un groupe qui provient d’Egypte (chose suffisamment rare pour le préciser) et qui s’est formé officiellement en 2006. Officiellement car le groupe existe depuis 2001 mais sous le nom de Hate Suffocation et rien n’est sorti de probant sous ce patronyme. De fait, la carrière du groupe décolle vraiment en 2009 avec leur premier album, Valley of the Sandwalkers. Baignant dans l’Egypte antique et marchant sur les platebandes de Nile, le groupe va mettre du temps avant de revenir à la charge.

Ce n’est que six ans plus tard, en 2015, que sort Serpents of the Nile, un deuxième album qui va être dans la continuité du premier et qui va recevoir de bons retours. Dès lors, on va voir que le groupe sort peu d’albums, et qu’li prend son temps pour offrir de nouveaux opus. Pour preuve, il faudra attendre encore cinq ans avant de voir débouler Martyrs of the Storm, troisième, et dernier album à ce jour, du groupe. Gardant toujours cette ligne de conduite avec des thèmes ancrés dans leur histoire (l’Egypte antique, les religions, les pharaons, etc…), la formation nous offre un nouvel uppercut dans la tronche. Le genre de skeud qui laisse pantois devant tant de violence et tant de maîtrise. D’ailleurs, cela commence dès le départ avec le titre éponyme de l’album.

Martyrs of the Storm suit un schéma classique, tout en créant des ruptures pour mieux caler quelques solos et tenter d’instaurer une ambiance macabre et propre au genre. C’est brutal, la voix vient d’outre-tombe, mais c’est maîtrisé de bout en bout. Avec Necropotence, le groupe passe un autre palier dans la violence. Le titre est plus court, mais grade tout de même une ambiance particulière. Une ambiance apocalyptique et écrasante qui démontre tout le talent du groupe. Car même si ça reste extrême et surpuissant, ce n’est pas pour autant chaotique. Et c’est sans doute là que le groupe marque des points, réussissant à être violent, mais sans jamais tomber dans la surenchère. Kingdom of Chaos va lui aussi partir très loin dans le tabassage de fûts. Le groupe balance un début tonitruant, avec une voix grave surpuissante, pour six minutes de carnage total.

Bien évidemment, cela sera contrebalancé par un solo percutant, qui viendra un peu changer le rythme du titre. Scarab arrive à très bien combiner deux choses, la violence propre au Death, et une atmosphère particulière, qui fait écho à la pochette, rouge sang. L’album sent le soufre, le sang et les affrontements guerriers. Cela se retrouvera dans tous les morceaux, mais Bloodmoon Shadows propose une véritable plongée en enfer. Les chœurs qui accompagnent certaines phrases apportent un plus indéniable, et la double-pédale viendra renforcer un sentiment d’agression perpétuelle. Circles of Verminejya va changer un tout petit la donne, avec une introduction plus ésotérique et des riffs plus groovy. Bien évidemment, la voix du chanteur nous prouvera que l’on reste bien dans du Death pur jus, et le titre est une belle réussite. Quasiment quatre minutes d’une musique monolithique au possible, mais addictive en diable.

Par la suite, l’album suit sa continuité. The Dwellers Beneath balance la sauce sans jamais s’arrêter, frôlant parfois la surdose, mais arrivant toujours à retomber sur ses pattes. Oblivious Sanctum restera peut-être le titre le moins intéressant de l’album. Il s’agit d’un titre puissant, lourd, mais auquel il manque une particularité pour vraiment se démarquer du reste. Coffin Texts s’appuiera sur des élans orientaux pour trouver une certaine identité. Et c’est là que le groupe s’exprime le mieux, dans un savant mélange de Death classique, et quelques éléments qui font écho à leurs origines. Saturnian tapera dans le gras pour mieux enfoncer et Upon the Pagan Lands s’ouvre avec une magnifique introduction, pour mieux nous plomber par la suite, ne laissant sur son passage que désolation et sable envahissant. Oui, Scarab, de par sa violence et son nihilisme, nous achève dans un dernier quart qui frôle souvent la perfection.

Au final, Martyrs of the Storm, le dernier album en date de Scarab, est une belle réussite, notamment pour ceux qui apprécient le Death. Les égyptiens démontrent un savoir-faire monstrueux et ne laissent pas indifférents. Si, parfois, on tombe dans du Brutal Death un peu trop virulent, il n’empêche que le groupe arrive toujours à nous raccrocher avec des mélodies percutantes et une ambiance particulièrement apocalyptique. Un pari réussi donc et un groupe à suivre, même s’il faudra certainement attendre 2025 pour un nouvel album.

  • Martyrs of the Storm
  • Necropotence
  • Kingdom of Chaos
  • Bloodmoon Shadows
  • Circles of Verminejya
  • The Dwellers Beneath
  • Oblivious Sanctum
  • Coffin Texts
  • Saturnian
  • Upon the Pagan Lands

Note : 16/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

Voir tous les articles de AqME →

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.