décembre 11, 2024

Freddy 1 Les Griffes de la Nuit

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Titre Original: A Nightmare on Elm Street

De : Wes Craven

Avec Heather Langenkamp, Johnny Depp, Robert Englund

Année: 1984

Pays : Etats-Unis

Genre : Horreur

Résumé:

Nancy est une jeune adolescente qui fait régulièrement des cauchemars sur un homme au visage brûlé, avec un vieux pull déchiré et cinq lames tranchantes à la place des doigts. Elle constate d’ailleurs que parmi ses amis, elle n’est pas la seule à faire ces mauvais rêves. Mais bientôt, l’un d’entre eux est sauvagement assassiné pendant son sommeil…

Avis :

Que faut-il pour qu’un célèbre psychopathe devienne une véritable icône du genre horrifique ? Quand on y réfléchit, il faut une dégaine qui fait peur avec un masque ou une peau rappelant des choses pas très gaies (une poupée abîmée, un masque de fantôme rappelant le cri de Munch, un masque évoquant un patchwork de différentes peaux rapiécées, etc), et surtout, il faut aussi un certain charisme, une certaine prestance, et cela peut se faire de deux manières différentes : soit le tueur est silencieux, implacable et increvable, soit il sort des vannes douteuses et possède un certain talent pour être le plus sadique possible. Wes Craven, avec les griffes de la nuit, arrive à sortir un personnage charismatique au possible et qui fera par la suite les beaux jours du cinéma d’horreur. Freddy Krueger fait partie de ces personnages, au pouvoir horrifique important et au charisme révulsant mais diablement magnétique. Alors comment, en un film, ce méchant est-il devenu une icône du film d’horreur ? Le film en lui-même est-il un bon film de flippe ? Petite analyse du premier film mettant en avant le tueur au visage cramé.

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Bon, il arrive ce café, Morue, où il faut que je t’en colle une !

Commençons par le commencement pour bien cibler les différents points forts de ce film. Je commencerais donc par le scénario, qui pour l’époque reste totalement innovant. Wes Craven propose de visiter nos rêves et plus précisément nos cauchemars en le hantant par un tueur brûlé possédant un gant griffu. Une jeune fille du quartier d’Elm Street fait des cauchemars et visiblement, elle n’est pas la seule à faire ce drôle de rêve. Le problème, c’est qu’elle va se faire zigouiller durant son sommeil et la légende d’un tueur venant des rêves se fait entendre. Bien entendu, notre héroïne va tout faire pour ne pas dormir et pour buter notre vilain croque-mitaine. Alors évidemment, vu comme ça, le film reste un slasher stéréotypé, avec un tueur et des jeunes servant de viande fraîche, mais l’exploration de nos cauchemars et de nos phobies reste vraiment bien réalisé et on prend part à l’histoire avec tous ces jeunes insouciants. De plus, Craven joue avec nos peurs primitives, comme la peur de mourir noyé, la peur de se retrouver coincer dans une situation délicate. Bref, tout cela contribue à faire du scénario quelque chose d’effrayant et aussi d’innovant.

Mais ce qui fait la force de ce film, c’est la combinaison de trois données importantes dans tout bon film d’horreur. La première donnée importante est l’ambiance. Le film se déroule bien souvent la nuit, dans un endroit calme et isolé. De ce fait, la rupture entre rêve et réalité se fait dans un silence morbide, et le spectateur ne sait plus trop sur quel pied dansé. Il s’agit alors d’installer le doute et la peur dans l’esprit des gens et pour une fois, Wes Craven ne se plante pas. La deuxième donnée est le thème principal abordé, le rêve. Le réalisateur pose ici les bases de quelque chose qui a toujours fasciné et qui reste un mystère du subconscient. Ainsi, les rêves permettent de faire ce que l’on veut et même de mourir, cela a pour but de nous rendre plus vivant au réveil. Mais si on mourait vraiment dans notre rêve à cause d’un vilain monstre ? De ce fait, le thème devient effrayant, d’autant plus que le besoin de sommeil est capital pour notre santé, mais si on s’endort, on meurt et si on ne s’endort pas, on meurt aussi, alors que faire devant cette inéluctable issue ? Ainsi, le rêve devient un cauchemar récurrent, et l’horreur envahit l’écran tout le temps, dans la lutte contre le sommeil et dans les cauchemars.

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Ouh ! Que c’est mal rasé tout ça, je vais te faire une épilation du tonnerre moi !

La troisième donnée est la plus importante car elle concerne le boogeyman en question. On connaissait Michael Myers et son silence morbide, on connaissait Jason et sa carrure impressionnante, voici le premier tueur surnaturel qui a du bagou et un sens de l’humour assez particulier. Freddy, pédophile de son vivant, voit sa vie bouleversée par la vengeance d’un groupe de parents. Se réincarnant dans les rêves des enfants qui ont grandi, il assouvit lui aussi sa vengeance mais avec un certain style autant dans le verbe que dans le geste. Physique et tenue effrayante, arme originale et efficace, il deviendra d’emblée l’un des plus grands boogeyman du cinéma. Bien évidemment cela ne serait rien sans ce bon vieux Robert Englund, s’en donnant à cœur joie et affichant un sourire bien glauque. Les autres acteurs ne sont pas en reste, et Heather Langenkamp campe une héroïne crédible, torturée et cherchant vainement une solution à son gros problème. Le film est aussi l’occasion de voir Johnny Depp dans son premier rôle au cinéma, et il faut dire que cela fait bizarre de le voir en jeune adolescent presque boutonneux. John Saxon fait aussi partie de la partie et comme à son habitude, il est impeccable dans son rôle de flic bourru et un peu trop aimant.

Enfin, il faut aborder les effets spéciaux, les effets de peur et les effets gores. Les griffes de la nuit réunies à peu près tous les ingrédients fort belle manière. Les effets spéciaux pour l’époque sont relativement bien fichus. Le maquillage de Freddy est crédible et bien dégueulasse, mais d’autres passages restent bien mémorables, comme lorsque ses bras s’allongent ou encore lorsqu’il tue sa première victime en la faisant valdinguer dans tous les coins de la chambre. On peut voir certaines faiblesses sur la scène finale, mais cela rajoute du charme au film, voir même un peu de poésie macabre. Les effets gores quant à eux sont peu nombreux, mais diablement efficaces. Freddy se mutile, un personnage meurt broyé dans un geyser de sang, une autre se fait déchiqueter à mort, bref, on en a pas beaucoup, mais ils restent marquants et intéressants. Bien entendu, certains effets sont effrayants en eux-mêmes, et je pense notamment à la vision de l’héroïne qui voit sa copine se faire tirer dans un sac mortuaire puis se relever ou encore les passages dans l’usine désaffectée, terrain de jeu de Freddy, lieu inquiétant et glauque au possible. Et comment ne pas aborder la scène dans la baignoire qui est devenu une scène culte.

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C’est vrai que même pour l’époque, j’aurais pu faire un effort sur la coupe.

Au final, les griffes de la nuit s’impose comme un film culte dans le domaine de l’horreur et engendre l’un des plus grands méchants du cinéma. Quand on sait qu’il y a 7 suites et un remake, on voit rapidement que tout cela a marqué les esprits. Bref, un film efficace, effrayant même pour l’époque, possédant des passages cultes et des passages bien gores. La fin reste assez poétique et surtout, Craven ne prend pas les spectateurs pour des idiots en balançant des explications bien lourdes. Freddy est un salaud et sa force réside dans notre croyance en lui, personnellement, moi j’y crois, même si le remake est vraiment moisi.

Note : 17/20

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AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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2 réflexions sur « Freddy 1 Les Griffes de la Nuit »

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