avril 23, 2024

Seule la Vie…

Titre Original : Life Itself

De : Dan Fogelman

Avec Oscar Isaac, Olivia Wilde, Olivia Cooke, Antonio Banderas

Année : 2018

Pays : Etats-Unis

Genre : Drame

Résumé :

Amoureux depuis l’université, Will et Abby, deux jeunes New-yorkais, se marient. Alors qu’ils s’apprêtent à devenir parents, leur trajectoire se mêle à d’autres destins. Ceux de Dylan, jeune femme perturbée qui tente d’apaiser sa souffrance, d’Irwin, qui élève sa petite-fille dans un monde dangereux, de M. Saccione, riche propriétaire terrien espagnol, et de son intendant Javier, entouré de sa femme Isabelle et de leur fils Rodrigo.

Avis :

Dan Fogelman est principalement connu pour son travail sur la série This is Us. Il faut dire qu’il en est le principal scénariste et qu’il a réalisé toute la première saison. Cependant, ce n’est pas là son premier boulot. En effet, tout d’abord scénariste avant de se mettre derrière la caméra, c’est à lui que l’on doit les scénarios de Cars, Volt ou encore Raiponce (peut-être l’un des meilleurs Disney des années 2010). Après avoir bossé pour Disney, il s’essaye à la série, puis à certains films en prises réelles, comme Last Vegas. C’est en 2015 qu’il passe réalisateur avec le film Danny Collins, puis la séries This is Us qui va connaître un succès monumental. Toujours en cours, la série va permettre à Dan Fogelman de faire un long-métrage qui joue avec le concept de la série, à savoir des destins entrecroisés et une jolie réflexion sur la vie.

Je te donne la vie

L’intrigue du film est au départ très nébuleuse. Dan Fogelman va s’amuser à tisser son histoire en chapitres, pour que tout prenne un sens sur la toute fin. En premier lieu, nous allons suivre un jeune couple qui est fou amoureux. La femme est enceinte, mais un drame survint. Sauf que ce drame, on ne sait pas trop de quoi il s’agit au départ, puisqu’on épouse le point de vue de l’homme, alors en dépression, qui raconte sa vie à sa psy. Bien évidemment, on va découvrir le pot aux roses sur la fin de ce chapitre et on aura droit à un gros drame. Et c’est assez intéressant de voir à quel point le réalisateur va manipuler les tonalités. Car on débute comme une comédie, avec un Samuel L. Jackson en voix-off, puis on bascule dans un drame profond et percutant.

Dépression, amour, déchéance, Dan Fogelman tente d’emblée de nous mettre K.O. pour mieux nous cueillir par la suite. Le deuxième chapitre s’ouvre alors sur la vie de la petite fille de ce couple. Ici, on change de registre sur les thématiques. Le couple n’est plus au sein de l’intrigue, ni même le drame, qui reste en filigrane mais qui n’est pas le point central de ce chapitre. Ici, on évoque l’adolescence et comment grandir sans ses parents, avec un grand-père aimant mais complètement largué. La jeune fille grandit, devient une ado rebelle et tente de se retrouver dans la musique. Si tu aimes Bob Dylan, tu vas être servi. Malgré la bonne idée de ce segment, c’est peut-être le moins intéressant en termes de messages et de portée sentimentale. Il manque vraiment un travail sur les sentiments pour donner plus d’ampleur à ce chapitre.

Je te prends la vie

Le troisième segment est peut-être celui qui est le plus intéressant dans le lot, car il mélange plusieurs sentiments. Ici, on va suivre la vie d’un jeune homme mutique qui travaille dans les champs d’oliviers pour un riche homme d’affaires. Ce dernier, intrigué par cet homme taiseux, va l’inviter chez lui et tenter de lui tirer les vers du nez sur son passé. L’homme en question ne dit rien, reste simple et on va voir sa vie, avec sa femme et son fils, qu’il veut élever simplement. Malheureusement, un drame lié au premier segment va causer bien du tort à sa petite famille, rendant son fils malade, psychologiquement. Il demande alors l’aide de son patron, qui va tomber amoureux de la mère. Bref, des conflits, de l’amour en surdose et des choix qui ne sont pas faciles à prendre. Sans compter sur la virée en Espagne que l’on nous propose.

Dans ce troisième chapitre, on a un peu de tout. On se demande tout d’abord ce que l’on fait là, puis on va rapidement voir les liens avec les chapitres américains. C’est à travers ce segment que l’on va se rendre compte du projet un peu choral de Dan Fogelman. C’est là qu’il tisse les fils des destins des héros, et c’est là qu’il explique l’importance de la vie et de l’amour. On pourra pester contre le surplus d’émotions, notamment avec la maman qui souffre d’un cancer. On pourra aussi s’énerver sur des choix butés et idiots, comme le départ du mari. Mais tout ceci sert finalement le propos final de l’histoire, à savoir que seule la vie est le narrateur de notre destin. Et que parfois, souffrir apporte du bonheur. Un bonheur plus grand que la souffrance ressentie.

Je joue la vie

C’est un peu niais, voire naïf, mais ça fonctionne grâce à la simplicité de l’histoire et des acteurs totalement investis. Le casting est d’ailleurs l’un des très gros points du film. Entre Oscar Isaac, Olivia Wilde, Antonio Banderas, Annette Benning, Mandy Patinkin, Olivia Cooke, Samuel L. Jackson ou encore Lorenza Izzo, il y a du beau monde. Et chacun est bien à sa place. Il n’y a pas de surjeu, pas de débauche de sentiments et surtout, personne ne prend le pas sur l’autre. On restera même subjugué par la justesse d’Antonio Banderas, qui n’avait pas été aussi bon depuis un moment. Enfin, ce qui rend le tout si prenant, c’est la mise en scène. Elle est très classique. Il n’y a rien d’incroyable. Mais c’est beau. A l’image de la morale du film, c’est chaleureux, lumineux et ça fonctionne.

Au final, Seule la Vie…, film sorti en 2018 au cinéma et passé totalement sous les radars, est une jolie histoire. Et ça ne va pas forcément chercher plus loin. Dan Fogelman tente un This is Us avec d’autres acteurs sur un temps plus long, et c’est plutôt sympathique. On n’évitera pas l’aspect boursouflé de la chose, avec des sentiments surdéveloppés et une volonté de faire pleurer dans les chaumières, mais ça fonctionne en partie. On se laisse doucement porter par cette histoire chorale qui oscille entre drame et amour, dont le casting vaut à lui seul le coup d’œil. Bref, une belle histoire, souvent naïve, mais qui a son charme.

Note : 14/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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