avril 25, 2024

The Vault

De : Dan Bush

Avec Francesca Eastwood, Taryn Manning, James Franco, Scott Haze

Année : 2017

Pays : Etats-Unis

Genre : Horreur

Résumé :

Deux sœurs sont obligées de cambrioler une banque afin de sauver leur frère. Le hold-up se déroule sans problème jusqu’à ce que le directeur de l’agence leur indique la chambre forte qui se situe au sous-sol et où vit le mal à l’état pur…

Avis :

On a souvent tendance à le dire, mais c’est clairement dans le film d’horreur que l’on trouve les scénarios les plus fous. Et parfois les plus tirés par les cheveux. Cependant, cette propension à faire tout et n’importe quoi, à mélanger les genres et les histoires, fait que l’on se retrouve avec des films hybrides qui ne sont pas toujours réussis. Voire qui parfois, sont d’abjects navets sans âme ni volonté de créer quelque chose de sulfureux. Dan Bush est un tout jeune réalisateur qui a commencé dans le court-métrage, proposant un segment dans le film à sketches The Signal. Quelques années plus tard, on le retrouve aux commandes de The Vault, un thriller horrifique étrange dont le scénario reste ubuesque. A savoir un braquage qui tourne mal à cause d’une banque qui est hantée par les fantômes d’un ancien braquage qui a mal tourné.

Coffre mort

Deux sœurs et un frère décident de faire un braquage car le frangin en question doit de l’argent à de mauvaises personnes. Aidés par deux amis, la bande réussit son coup, mais la banque ne contient que peu d’argent. Ou tout du moins, pas suffisamment. Ecoutant les conseils d’un des membres de la banque, le groupe descend dans les soubassements de la banque et découvre un autre coffre-fort qui doit receler plus d’argent. Sauf qu’en forçant le coffre, le groupe offre la boîte de Pandore et libère une flopée de fantômes qui va semer le trouble parmi les braqueurs et les otages. Scénario inédit, mélange étonnant et insoupçonné, Tout était réuni pour faire de The Vault un film étrange et peut-être réussi. Mais est-ce vraiment le cas ? Pas vraiment. Car sans être véritablement mauvais non plus, le film de Dan Bush se veut trop conventionnel.

Le démarrage est assez laborieux. Le film démarre comme un braquage qui se veut tendu, mais la mise en scène reste trop simple pour créer une véritable montée en tension. On nous présente rapidement des personnages qui n’auront pas vraiment d’utilité (le flic joué par Clifton Collins Jr.), puis le film part en eau de boudin lorsqu’il faut révéler les véritables intentions du groupe. On aura droit à des tensions au sein des braqueurs, des engueulades et des moments résolument kitschs qui desservent clairement le métrage. Les personnages ne sont pas attachants et on ne s’arrête pas sur ceux qui auraient pu avoir de l’importance, à savoir les deux sœurs et ce frère. Si on nous raconte à tours de bras que le frère est un bon garçon ayant fait les mauvais choix, il n’en sera pas de même avec les deux sœurs.

Tendax

Le groupe va très vite se diviser entre un frère gentil et deux sœurs qui décident de tout faire pour s’en sortir, quitte à être violente. Mais il y a aussi une dissension entre les deux frangines. En effet, l’une est plus violente, plus virulente, alors que l’autre sera plus mesurée dans ses choix. Toute cette tension ne sert pas vraiment le propos et aura même tendance à nuire aux effets horrifiques du métrage. Car Dan Bush n’arrive pas vraiment à gérer le bon équilibre entre horreur et action. Son film ne fait jamais peur. La faute à des personnages pénibles. Mais aussi à des effets horrifiques qui sont surfaits et qui manquent d’impact. L’arrivée dans le sous-sol avec l’arrivée des esprits laissait présager de bonnes choses, mais le réalisateur n’en fait rien et s’en servira seulement pour quelques meurtres improbables. Même les fantômes sont ratés.

En fait, ce n’est pas vraiment qu’ils sont ratés, mais juste qu’ils ne servent pas à grand-chose. Il n’y avait pas besoin d’eux pour créer de la discorde dans le groupe et dans le braquage. La présence des flics à l’extérieur, de quelques otages pénibles, et des différences d’opinion au sein du groupe créent assez de chaos. De ce fait, les fantômes sont minimisés et leurs effets tombent souvent à plat. Même le leader des fantômes, qui aura sont petit segment historique, n’a pas d’impact au sein du récit et manque de charisme pour vraiment nous emporter. D’ailleurs, c’est dommage, car son look est sympathique et son potentiel horrifique est bel et bien présent. C’est bien là que l’on voit le déséquilibre dans les genres et les nombreuses maladresses que le film tient en son sein. L’ensemble manque de frousse, de tension et de stress pour le spectateur.

Banque du sang

Alors que reste-t-il pour véritablement sauver le film de l’ennui ? On pourrait miser sur les quelques effets gores qui parsèment le métrage. On aura droit à deux plans un peu sales (un type qui se fout une perceuse sur la tempe et un autre qui se fait exploser le crâne avec un fusil), mais c’est assez peu de chose. On peut éventuellement se satisfaire des actrices et acteurs du film. Francesca Eastwood est assez intéressante dans le rôle de la sœur « intelligente », mesurée, qui prend la direction du braquage. Mais à ses côtés, on reste dans un jeu minimaliste, voire inexpressif. Taryn Manning tire toujours la gueule et n’arrive pas à donner du coffre à ce rôle de sœur colérique. Quant à James Franco, il tient la palme du non-jeu.

Toute moustache sortie, il reste accroché à un radiateur tout du long et tire un tronche de six pieds de long, qu’il gardera sur toute la durée du film.

Au final, The Vault est un film qui souffre de son concept même. Voulant allier le braquage au film d’horreur, Dan Bush s’emmêle les pinceaux et ne trouve pas le bon équilibre pour susciter de l’angoisse. Entre des personnages peu attachants, des situations grotesques, un twist prévisible et surtout, des moments qui manquent de tension, The Vault se vautre dans le quelconque. Nous faisons donc face à un film qui avait une idée de base intéressante, mais qui n’en fait rien et qui oublie de faire peur. C’est dommage, car même si le film n’est pas bon, il laisse entrevoir un réalisateur qui a envie de bousculer un peu les codes.

Note : 07/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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