mars 28, 2024

Gantz: 0

De : Yasushi Kawamura et Keiichi Sato

Avec les Voix Originales de Daisuke Ono, Mao Ichimichi, Saori Hayami, Tomohiro Kaku

Année : 2016

Pays : Japon

Genre : Animation

Résumé :

Dans un contexte mystérieux, un jeune lycéen Masaru Kato revient à la vie après avoir été tué sur le quai d’une gare. Il fait la rencontre d’autres personnes ressuscitées qui lui expliquent qu’il doit combattre des monstres qui sévissent dans les grandes villes japonaises, telles que Tokyo et Osaka, afin de survivre et pouvoir rentrer chez lui un jour retrouver son petit frère. Dans ce monde apocalyptique et amoral, il va tenter de sauver un maximum d’habitants avec l’aide de ses coéquipiers.

Avis :

Apparu durant l’été 2000, Gantz est un seinen écrit et dessiné par Hiroya Oku. Fort d’un gros succès commercial, ce manga va perdurer durant treize ans et compte aujourd’hui pas moins de trente-sept tomes. Bien évidemment, qui dit succès littéraire au Japon, dit adaptation en animé. C’est en 2004 que Gantz bénéficie alors d’un animé, puis en 2011, ce sont deux films en live qui voient le jour. Ne s’arrêtant pas en si bon chemin, la licence va profiter d’un long-métrage en animation en 2016, baptisé Gantz: 0. Disponible sur Netflix, le film peut s’adresser à des néophytes, même s’il faut tout de même connaître un peu l’univers avant de se plonger corps et âme dans le métrage. Car le film n’explore pas les origines de l’histoire, mais plutôt l’arrivée d’un nouvel individu qui va devoir apprendre les règles du jeu. Était-ce une bonne idée ?

La beauté monstre

La première chose qui frappe avec ce film, c’est la beauté de son animation. C’est tout simplement sublime. A un tel point que l’on se demande si les décors ne sont pas des prises de vues réelles. On arrive à un stade de précision et de beauté dans les éclairages qui frôlent la perfection et la réalité. Si les personnages sont plutôt bien fichus, c’est surtout les décors qui sont somptueux. Et pourtant, on reste dans les quartiers fumants d’Osaka, à moitié détruit par des monstres sanguinaires. Pour autant, ça fonctionne à plein régime et on plonge directement dans cette vision des enfers. Même l’animation reste très fluide, et le film, qui n’est qu’une succession de bastons badass, assure le spectacle à travers sa prouesse technique. Et si on restera satisfait du design des « héros », ce sont surtout les monstres qui vont donner toute son ampleur au film.

Les créatures du métrage sont tout simplement incroyables. Elles bénéficient de designs qui s’inspirent directement des mythes et légendes, voire même du folklore japonais. On trouvera de grosses têtes qui roulent, un peu comme dans Le Voyage de Chihiro. On aura droit à des roues en feu avec un visage au centre. Des bestioles informes, d’autres avec de petits corps, on trouvera même un hommage très appuyé aux films de Kaiju Eiga avec un combat titanesque entre un gros robot et une sorte de minotaure avec un corps d’araignée. Bref, un bestiaire foisonnant et très inspiré qui donne ses lettres de noblesse au métrage. A noter que le film a droit aussi à un boss de fin relativement intéressant, ayant différentes mutations, et qui donne lieu, à la toute fin, à un monstre au design effroyable, sorte de divinité démoniaque sublime.

La bagarre !

Le gros point faible du film ne vient donc pas de sa technique, mais bel et bien de son scénario. En effet, ici, tout n’est sujet que pour lancer des combats à tout bout de champs. D’ailleurs, le film n’est qu’une succession d’affrontements, avec quelques passages calmes pour relancer sur un nouveau combat et mettre en place quelques relations factices. Ici, on va suivre Kato, un jeune homme de dix-sept ans qui va se faire tuer dans le métro, puis qui va se réveiller dans une pièce en présence de personnes en tenue étrange et d’une boule noire. Il va alors apprendre qu’il vient d’être ressuscité et qu’il va devoir combattre les monstres qui attaquent Tokyo et Osaka. Dès lors, on plonge de suite dans un conflit violent et on apprendra les règles du jeu en même temps que le personnage principal.

L’histoire ne lambine pas, on fonce tête baissée sur de la bagarre et des affrontements dantesques. Les profanes de Gantz risquent de s’y perdre un peu, surtout que les éléments sont distillés au compte-gouttes. Néanmoins, on comprend rapidement que cela est une sorte de jeu et les règles arriveront petit à petit pour construire un lore intéressant, mais pas suffisamment appuyé. L’autre gros problème, c’est qu’avec un tel scénario, les personnages n’ont pas vraiment le temps d’exister. Le héros, vaillant et courageux, est souvent inconscient et se veut badass, mais on a du mal à ressentir de l’empathie. Certes, il a un petit frère à charge, mais cela ne suffit pas. Il en va de même avec les personnages secondaires qui manquent d’épaisseur et de background sérieux. On aura la top-model aux gros seins qui est très timide, mais rien d’autre viendra noircir ou embellir le portrait.

Factice

Il en va de même avec le vieillard qui ne sert strictement à rien, ou encore le jeune garçon impétueux et opportuniste qui va le payer cher. Même les autres équipes, qui se veulent virulentes et fortes, ne sont que des clichés sur pattes qui vont permettre de montrer des tas d’armes. Rien de bien folichon, même concernant le dernier guerrier, le plus fort, celui qui se rapproche le plus des bêtes combattues. Enfin, les relations semblent factices, comme cette jeune femme qui tombe amoureuse du héros et lui promet de vivre avec lui. On a du mal à y croire tant tout se passe très vite. Il reste alors quelques thématiques intéressantes, comme le courage, l’abnégation ou encore les croyances, donnant vie à de véritables monstres. Tout cela reste assez superficiel et c’est dommage, car Gantz possède vraiment un fond intelligent, qui ne transparait pas ici.

Au final, Gantz: 0 demeure un assez bon film d’animation, si on est peu regardant sur le scénario et les personnages. Concentré d’action et de gore, le film fait la part belle à la technique et aux combats survitaminés qui déboîtent. Le film est aussi très gore et satisfera les amateurs du genre. Néanmoins, la faiblesse du scénario, le fait de devoir connaître un minimum le manga d’origine pour comprendre et les personnages sans aucun background, font que ce film d’animation, aussi sympathique soit-il, reste une œuvre mineure et juste un gros défouloir sanglant. Ce qui n’est déjà pas si mal…

Note : 14/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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