avril 25, 2024

Joue-la comme Beckham

Titre Original : Bend it Like Beckham

De: Gurinder Chadha

Avec Keira Knightley, Parminder Nagra, Jonathan Rhys-Meyer, Archie Panjabi

Année: 2002

Pays: Angleterre, Etats-Unis, Allemagne

Genre : Comédie, Romance

Résumé :

Jess Bhamra, une jeune fille d’origine indienne, vit avec sa famille en Angleterre. Ses parents aimeraient la voir finir ses études et faire un beau mariage dans le respect des traditions de leur pays d’origine. Mais la demoiselle ne rêve que de ballon rond.
Comme son idole, le champion David Beckham, elle passe le plus clair de son temps à jouer au football. Lorsqu’une jeune Anglaise, Jules, l’invite à prendre place dans une équipe féminine, c’est le début d’une belle amitié et d’une grande aventure.

Avis :

Réalisatrice britannique originaire d’Inde, Gurinder Chadha est un nom qui ne parle pas forcément à grand-monde. Il faut dire que la réalisatrice, même si cela fait plus de trente ans qu’elle est dans le métier, reste assez discrète et ses films, même si certains d’entre eux ont trouvé de jolis succès, n’ont jamais vraiment fait ressortir le nom de sa réalisatrice et c’est bien dommage, car Gurinder Chadha est talentueuse, et elle mériterait plus de lumière.

« Joue-là comme Beckham« , c’est le succès surprise anglais de l’année 2002. Alors que sa réalisatrice a déjà deux longs-métrages, cette petite comédie sociale aurait dû être un petit film comme un autre, et son destin va être tout autre, devenant même culte pour beaucoup. Bon, il faut dire que Gurinder Chadha nous offre-là une petite perle qui est bien plus forte et profonde que la simple petite comédie d’émancipation que le film laisse paraître. Mélangeant la culture indienne et la culture anglaise, se faisait social, tenant ses sujets, y injectant beaucoup de personnel, tout en n’oubliant jamais d’être une comédie, « Joue-là comme Beckham » est une très belle réussite, et un film qui fait du bien.

Jess Bhamra, dix-huit ans à peine, a une passion dans la vie, le football. La jeune femme est douée, mais l’idée de devenir professionnelle ne l’a même pas effleurée. D’une part parce qu’elle ne sait pas qu’il existe des équipes de foot féminin et l’autre parce qu’on n’a jamais vu un homme d’origine indienne dans l’équipe d’Angleterre, alors une femme… Pourtant, un jour, elle se fait remarquer dans un parc par Jules, une jeune Anglaise qui fait du foot dans une petite équipe de quartier. Jules arrive sans mal à convaincre Jess de rejoindre l’équipe. Si Jess n’a pas été difficile à convaincre, ses parents, ce n’est vraiment pas la même histoire, entre traditions, priorités et choc des cultures et des générations, la pauvre Jess, tout comme ses parents, ne sont pas au bout de leur peine…

L’Angleterre est une terre de petites comédies sociales qui sont devenues cultes, « The Full Monty« , « Billy Elliott« , « Les virtuoses« , « Calendar Girls« , « Be happy« , « Jimmy Grimble » sont autant de films qui viennent en tête quand on pense à la comédie sociale britannique et à cela, il faut évidemment ajouter le film de Gurinder Chadha. Car oui, son « Joue-là comme Beckham » n’est pas une petite comédie anglaise sur le foot, ce n’est pas même un film sur le sport, non, ce que raconte « Joue-là comme Beckham » est bien plus fort que ça, et le film de sa réalisatrice est bien plus intelligent et profond. « Joue-là comme Beckham« , c’est un film qui prend le football comme un prétexte pour parler de la culture indienne, de la culture anglaise, des familles, et surtout de l’émancipation d’une jeune femme, bercée par deux cultures, qui va peu à peu prendre sa vie en main. C’est sur ce point-là que le film de Gurinder Chadha est le plus intéressant et c’est ce point-là qui fait toute la vie et le sens de son film.

Le scénario, même si sur certains points, il fait dans la facilité et le prévisible, n’en demeure pas moins beau et intéressant. Gurinder Chadha a vraiment travaillé sur le point des cultures, on sent vraiment toute la difficulté de s’émanciper, d’oser affronter sa famille, les autres et les traditions. Tout en étant drôle, car Gurinder Chadha s’amuse aussi de certains aspects de la culture indienne, la réalisatrice livre un récit touchant. Un récit qui est d’autant plus touchant qu’il apparaît comme sincère, Gurinder Chadha y injectant beaucoup de vécu, ce qui donne beaucoup de relief à son film. Tout ce qui tourne autour du père par exemple, ou encore l’annulation d’un mariage pour trois fois rien, et bien sûr l’envie de vivre autre chose, l’envie de ne pas emprunter le chemin qui était prédestiné… Bref, « Joue-là comme Beckham » est une bonne comédie et un bon film, qui tient encore beaucoup d’autres sujets, famille, amitié, mensonge, dissimulation, regard de l’autre, cliché… Le film est très riche.

De plus, Guinder Chadha a parfaitement su injecter de la vie et de la chaleur dans son film. « Joue-là comme Beckham » n’est certes pas un grand film, mais il est frais, il est vrai, il est dynamique, il tient plein de bonnes idées de réalisation, puis sa réalisatrice a parfaitement su mélanger culture indienne et culture anglaise. Que ce soit en mélangeant les points de vue sur la famille, s’invitant évidemment dans la famille de Jess, mais aussi dans la famille de Jules. La réalisatrice mélangera aussi les influences musicales, composant son film de sons et musiques indiennes et de pop anglaise. Même dans les dialogues, elle mélange les cultures, parlant aussi bien de dieux indiens, que des Spice Girls. Gurinder Chadha a vraiment très bien pensé son film.

Puis enfin, il y a ces personnages attachants qui sont bien tenus par des acteurs, qui pour la plupart, on ne les présente plus aujourd’hui. « Joue-là comme Beckham« , c’est évidemment le duo Parminder Nagra et Keira Knightley, qui sont toutes deux excellentes et de vraies révélations et on comprend aisément qu’elles aient fait carrière. Mais il ne faudrait pas oublier ceux qui incarnent avec beaucoup d’humour les parents des jeunes filles, Shaheen Khan et Anupam Kher d’un côté et Juliet Stevenson et Frank Harper de l’autre. Puis on n’oubliera pas de citer Archie Panjabi et Jonathan Rhys-Meyer.

« Joue-là comme Beckham » est donc un petit film qui fait du bien. Gurinder Chadha a réalisé une comédie touchante et qui a bien plus de profondeur qu’elle ne le laissait paraître. Jouant le choc des cultures, prenant le football comme prétexte, la cinéaste anglaise nous entraîne dans un petit tourbillon d’émotions, de sujets et de culture et le moment fut aussi intéressant que divertissant. Bref, « Joue-là comme Beckham » mérite bel et bien son statut de film culte.

Note : 15/20

Par Cinéted

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