mars 29, 2024

Lamb of God – Lamb of God

Avis :

Le Groove Métal est un style très particulier car on a la sensation que dans la dénomination, rien ne va vraiment. Pourtant, il s’agit d’un mouvement qui prend racine durant les années 90 et qui va trouver ses fers de lance, à l’image de Lamb of God. Fondé au milieu des années 90 sous le nom de Burn the Priest, ce n’est qu’en 1999 que la formation décide de changer de nom car les membres trouvaient ce patronyme trop immature par rapport à leurs paroles et leurs thématiques. C’est donc en 2000 que le groupe offre son premier effort, New American Gospel, et le succès va très vite arriver, notamment avec As the Palaces Burn en 2003. A peu près stable et sortant des albums de façon récurrente, le groupe va surprendre tout le monde en 2014 en annonçant un hiatus pour une durée indéterminée. Fort heureusement, l’année d’après, Lamb of God revient sur le devant de la scène avec VII : Sturm und Drang. Nous n’avions alors plus de nouvelles du groupe depuis cinq ans et surgit alors de nulle part un album éponyme qui marque un seul et unique changement dans la bande, le remplacement du batteur. Après autant de temps et un unique changement en plus de vingt ans de carrière, le groupe est-il toujours en forme ? Oui.

Le skeud débute avec Memento Mori et premier constat, Randall Blythe se frotte un peu au chant clair. Un peu car ce sont plutôt des murmures, comme une liturgie, ponctués par une voix de jeune fille qui lui répète « wake up » plusieurs fois. Au bout d’un peu plus d’une minute, le morceau explose et le groupe délivre tout son potentiel, toute sa volonté d’en découdre. Puissant et parfaitement maîtrisé, il est une parfaite porte d’entrée pour un album qui ne va faire que monter en puissance. Oui, Lamb of God est en très grande forme et signe peut-être l’un de ses meilleurs albums, si ce n’est le meilleur. Rien que ça. Checkmate est un modèle du genre, taillé pour la scène, qui déboule à toute berzingue et qui délivre un refrain qui donne de forte envie de wall of death. Mark Morton, le guitariste principal, est très inspiré et Randall Blythe beugle comme jamais, offrant une énergie salvatrice et surtout, communicatrice. Gears sera l’occasion d’entendre tout le talent du nouveau batteur qui tabasse, mais aussi et surtout de retrouver des riffs très lourds, saturés en diable, mais tout en gardant un groove inné qui donne envie de bouger dans tous les sens. Là aussi, le morceau semble fait pour être joué sur scène devant des milliers de personnes et de déchainer les foules. Reality Bath démarre avec une ligne de basse inattendue et pose une ambiance lugubre qui sera maintenue durant tout le titre, malgré une violence bien présente et une rythmique qui ne va faire que s’accélérer. Et pour marquer la fin de la première moitié de l’album, New Colossal Hate fait immédiatement headbanger dans les chaumières et le refrain, catchy, rentre immédiatement en tête. Pas de doute, Lamb of God sort l’artillerie lourde.

Pour entamer la suite, le groupe lâche la petite bombe qu’est Resurrection Man, qui débute avec une petite mélodie de boîte à musique avant de partir sur un petit cri et des riffs ultra lourds. La voix surpuissante de Randy Blythe déchaine la furie et la rythmique infernale, lourde, proche d’un Doom Métal, finit de nous achever au sein d’un titre dense, poisseux et parfaitement exécuté. Avec Poison Dream, la formation va chercher l’inspiration ailleurs et notamment dans le Hardcore en invitant un certain Jamey Jasta, leader charismatique de Hatebreed. Immédiatement catchy, avec un refrain entêtant qui fonctionne du feu de Dieu, les américains trouvent une inspiration nouvelle en mélangeant les genres et c’est tant mieux. Avec Routes, le titre le plus court de l’album, Lamb of God se fait accompagner par Chuck Billy, le chanteur de Testament et on retrouve une certaine ferveur proche du Death. Bloodshot Eyes démarre sur les chapeaux de roues avec un riff imparable et une mélodie qui accroche immédiatement. Parfaitement construit et alternant avec ingéniosité le chant clair et le chant crié, le groupe montre une nouvelle facette tout en gardant son identité propre. Enfin, pour clôturer l’ensemble, On the Hook va partir très vite pour ne plus jamais nous lâcher dans une rythmique effrénée et une densité rarement atteinte par le groupe.

Au final, Lamb of God, le dernier album éponyme du groupe, marque un vrai retour en force des américains. Surpuissant, restant toujours dans un Groove Métal captivant et virulent, mélangeant les genres sans jamais renier son identité, la bande de Randy Blythe démontre une nouvelle jeunesse et fait plaisir à écouter tant tout s’enchaîne à la perfection dans cet album. Après plus de vingt ans de carrière, le groupe aurait-il signé son meilleur album ? Peut-être bien.

  • Memento Mori
  • Checkmate
  • Gears
  • Reality Bath
  • New Colossal Hate
  • Resurrection Man
  • Poison Dream feat Jamey Jasta
  • Routes feat Chuck Billy
  • Bloodshot Eyes
  • On the Hook

Note : 18/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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