avril 25, 2024

Wonder

De : Stephen Chbosky

Avec Julia Roberts, Jacob Tremblay, Owen Wilson, Izabela Vidovic

Année: 2017

Pays: Etats-Unis

Genre : Drame

Résumé :

August Pullman est un petit garçon né avec une malformation du visage qui l’a empêché jusqu’à présent d’aller normalement à l’école. Aujourd’hui, il rentre en CM2 à l’école de son quartier. C’est le début d’une aventure humaine hors du commun. Chacun, dans sa famille, parmi ses nouveaux camarades de classe, et dans la ville tout entière, va être confronté à ses propres limites, à sa générosité de cœur ou à son étroitesse d’esprit. L’aventure extraordinaire d’Auggie finira par unir les gens autour de lui.

Avis :

Faire un drame sans jamais tomber dans le larmoyant ou le tragique n’est pas une chose aisée. Chez nous, les bons français, on sait bien faire des drames qui en font toujours des caisses et qui tentent, par tous les moyens, de nous faire pleurer. Soit avec un sujet dur, soit avec une mise en scène et une musique où les violons sont de sortie. Mais au milieu d’un certain marasme presque naturaliste, on retrouve d’excellents films, comme Jusqu’à la Garde par exemple (s’il ne faut en citer qu’un seul). Les américains sont aussi très fortiches à ce petit jeu. Même s’ils sont moins fins que nous, certains auteurs se sont faits une spécialité en abordant la maladie de façon presque joyeuse. C’est ce que cherche à faire Stephen Chbosky avec Wonder, qui raconte les premiers jours de classe d’un garçon au visage déformé à cause d’une maladie apparue dès sa naissance. Casting de rêve, sujet sensible, mise en avant sur l’affiche de commentaires élogieux écrits en plus gros que le titre du film, on est en droit de se dire que l’on va tomber sur un drame américain typique, qui chausse ses grands sabots pour nous tirer les larmes. Et même si le film joue là-dessus, à fond, il n’en demeure pas moins que Wonder est une réussite sur bien des plans.

La première justesse du film, c’est d’avoir mis en place des chapitres. Si on commence par Auggie, cet enfant au visage brisé, qui sera la pierre angulaire du métrage, on trouvera aussi le quotidien de sa grande sœur, de celui qui deviendra son meilleur ami ou encore de la meilleure amie de sa grande sœur. Wonder, ce n’est pas seulement ce petit garçon tendre qui va devoir faire face à une dure réalité, c’est aussi une famille et des enfants qui ont tous des problèmes malgré leur normalité. Le scénario est assez finement écrit et borde alors différents thèmes. Pour Auggie, ce sera bien sûr le regard de l’autre et la confrontation avec un monde cruel et perclus de personnes malfaisantes. Si le cinéaste ne va pas éviter certains clichés comme le gosse de riche insupportable qui va faire du harcèlement auprès de ce pauvre Auggie, il n’en demeure pas moins que le récit est juste et tendre. Une tendresse qui émane de ce garçon assez mature, qui sait sa différence et qui va décider d’en faire une force, grâce au courage de ses parents et des amis qu’il va se faire. Jacob Tremblay est impressionnant dans ce rôle, jouant avec justesse ce petit garçon qui va découvrir la vie et s’en accommoder, aussi dure soit-elle.

Concernant sa sœur, Olivia, le scénario va se concentrer sur deux thèmes très importants. La place d’Olivia dans la famille, en tant que sœur aînée, et qui va se sentir transparente face à son frère qui accapare toutes les attentions. Mais aussi sa place au sein d’un lycée où elle va tenter de s’épanouir, avec ses premiers émois et ses premières déceptions. Ce qu’il y a de bien avec Wonder, c’est que le film ne place pas ses thèmes seulement autour du petit garçon, mais va aussi montrer les états d’âme des gens qui gravitent autour de lui. Sa sœur encaisse beaucoup, accepte beaucoup, et elle va en souffrir. Le film jouant à fond la carte de la tendresse, tout va forcément bien se finir, mais il y a là aussi une belle justesse dans les thématiques abordées et les relations avec les parents. Des parents formidables, avec leurs points forts et leurs points faibles et qui démontrent une certaine bienveillance envers leurs enfants et ceux des autres. A ce compte, il faut applaudir la superbe prestation de Julia Roberts, qui est tout simplement bouleversante dans ce film. Mère aimante, on va ressentir tout son amour pour ses deux enfants, premièrement à la prestation théâtrale de sa fille, un long moment qui touche au cœur, puis lorsque son fils reçoit une médaille pour sa gentillesse et sa force de caractère. Owen Wilson est lui aussi très bon, bien qu’un peu en retrait.

Enfin, Wonder, ce n’est pas seulement que la famille P. Autour de Auggie et Olivia, il y a d’autres personnes, des amis, des professeurs et eux-aussi auront droit à des segments intéressants. La meilleure amie d’Olivia, d’abord un peu jalouse et voulant s’éloigner de son amie, va vite se rendre compte de ce qu’elle perd et elle va faire un don de soi pour mettre en avant celle qu’elle peut considérer comme une sœur. Jack Will, le meilleur ami d’Auggie, sera aussi un cas touchant et caractéristique des gosses de cet âge. Son amitié avec le jeune garçon est mal vue, et il se retrouve à vouloir faire le beau devant le caïd de l’école, blessant son ami, mais réussissant à faire la part des choses et à revenir en arrière. Une belle amitié va alors naître entre les deux garçons et Auggie va commencer par se faire des amis de plus en plus nombreux. Enfin, les professeurs, ou même le directeur de l’école, sont très touchants dans leur justesse et leur gentillesse, se faisant protecteur envers tous les enfants, et surtout compréhensifs. Wonder est un film qui veut toucher, qui est sensible et tendre, et la réalisation va dans ce sens, gardant une image infantile mais jamais naïve, montrant que chez n’importe quel être, il y a de la bonté. Comme le dit si bien le professeur en début d’année scolaire, si tu dois choisir entre avoir raison et avoir du cœur, choisis le chemin du cœur.

Au final, Wonder peut paraître comme un drame larmoyant et une tranche de vie un peu niaise, mais le film de Stephen Chbosky en est tout autre. Le mot qui convient le mieux à ce métrage, c’est bienveillant. Il est bienveillant dans les thèmes qu’il traite, dans la façon qu’ont les personnages de voir la vie et d’avancer malgré les difficultés et les embûches. Il est bienveillant dans les messages qu’il apporte et dans la façon dont il les apporte. Pour faire bref, Wonder est un très joli film, peut-être un peu naïf, mais qui fait du bien et c’est bien là tout l’essentiel.

Note : 16/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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