Résumé :
Shadow of the Colossus sur Playstation 4 est un jeu d’aventure empreint de poésie dans lequel vous incarnez un jeune héros, Wanda, accompagné de son fidèle destrier Argo à la recherche des 16 colosses peuplant le monde et renfermant un pouvoir mystique qu’il vous faut posséder pour réveiller l’être aimée. Parcourez un monde sans frontière pour poursuivre votre but et laissez-vous porter dans un univers onirique.
Avis :
Depuis quelques temps maintenant, le rétrogaming est revenu à la mode et de nombreux joueurs s’éclatent sur des jeux sortis sur Nintendo, SNES ou encore Megadrive. Une occasion en or de se replonger dans des jeux que l’on n’a jamais fait et que l’on voulait faire justement. Mais outre le rétrogaming qui laisse le jeu dans son jus, il y a aussi les portages sur des consoles nouvelles générations avec une refonte graphique pour rendre le jeu plus beau et donc plus intéressant à suivre. Ce fut le cas de nombreux jeux sur la Playstation 4 comme la trilogie de Crash Bandicoot ou encore celle de Spyro, mais ce fut aussi le cas pour Shadow of the Colossus, sorti tout d’abord sur la Playstation 2 en 2006, puis sur la Playstation 3 en 2011. Poétique, émouvant et mélancolique, Shadow of the Colossus est un jeu atypique d’aventure et d’action, mais est-ce que son arrivée sur Playstation 4 est une bonne idée ? Plutôt oui, permettant alors de se replonger dans un univers onirique qui fait un peu défaut aujourd’hui.
Shadow of the Colossus est un jeu atypique déjà par son scénario. On sait peu de choses sur le héros que l’on va incarner, Wanda, hormis qu’il souhaite redonner vie à sa chère et tendre et qu’une voix lui indique qu’il faut qu’il abatte 16 colosses qui se trimballent un peu partout sur la carte. On va donc chevaucher Argo, notre cheval, et avec l’aide d’une épée, on va se diriger vers des titans qui ont tous des particularités. C’est à peu près tout ce que l’on sait sur l’univers de ce jeu, qui va nous laisser vadrouiller sur une carte assez grande aux décors plutôt variés avec des forêts, des déserts et des points d’eau. L’arrivée des colosses est toujours très impressionnante, car ils sont bien entendu immenses, mais aussi parce qu’il se dégage une fatalité triste dans chaque combat. Le jeu laissant planer le mystère, on ne sait jamais si ce que l’on fait est bien ou mal et si tuer ces colosses n’est pas une erreur. Bien entendu, on aura un semblant de réponse sur la fin, qui reste sur une ligne directrice très mélancolique et fataliste, mais cela donne une aura particulière au jeu, que l’on ne retrouve pas dans tous les softs.
D’un point de vue graphique, si la refonte est plutôt bonne, on notera tout de même quelques bugs de collision où Wanda va marcher sur des zones invisibles, ou encore note canasson va faire des bonds alors qu’il n’y a pas d’obstacle par exemple. Il faut ajouter à cela un aliasing permanent sur les décors. Si on voit loin, notamment les montagnes et autres falaises, les petits détails comme l’herbe et les ombres s’ajoutent au fur et à mesure et cela gâche un petit peu l’immersion. Avec les jeux qui sortent aujourd’hui, on sent bien que Shadow of the Colossus, malgré son remake, manque de finesse et traine un peu la patte. Cependant, cela n’entache en rien la qualité dramaturgique du jeu et sa narration, qui laisse constamment planer ce mystère dans une ambiance mélancolique et onirique. On notera par contre une superbe mise en scène lorsque les colosses apparaissent, car ils sont non seulement imposants, mais ils sont aussi très beaux, surtout les plus grands, comme les deux derniers, donnant un vrai sentiment de gigantisme. Et c’est peut-être là le gros point fort du film, présenter des colosses superbes que l’on n’a pas forcément envie de voir comme des adversaires mais plus comme des êtres du passé qui cherchent un sens à leur vie.
Enfin, là où l’on voit que le jeu a pris un petit coup dans l’aile, c’est sur la jouabilité. Sans être rigide, le jeu a de gros soucis de caméra. Elle se place souvent n’importe comment lorsque l’on est à pied, et parfois, on ne sait plus où l’on se trouve dans des endroits plutôt confinés. Cela peut nous être fatal et c’est parfois très désagréable lorsqu’il faut être réactif, notamment contre deux petits colosses particulièrement vivaces. En plus de cela, en fonction de son placement, il faut faire attention à la direction sur laquelle on appuie, puisque Wanda sautera vers le haut au lieu d’aller en arrière. Pour le dernier colosse, il y a un gros passage délicat assez frustrant qui ne correspond pas forcément à ce que l’on veut faire à cause de la caméra. Pour les balades à cheval, c’est là aussi assez rigide. La caméra a tendance à se placer sur le côté, de façon à ce que l’on ne voit pas trop l’on va et il faut appuyer de façon répétitive sur le triangle pour faire avancer notre canasson. C’est plutôt pénible. Néanmoins, le jeu reste dynamique et assez instinctif, offrant parfois des moments épiques qui sont rares de nos jours. Chevaucher une sorte de dragon gigantesque est grisant, tout comme s’accrocher à un immense oiseau ou à une sorte de serpent des sables.
Enfin, d’un point de vue rejouabilité, le jeu à ses limites, même s’il fait des efforts. La première campagne se termine en environ six heures pour les plus rapides et si on se plonge vraiment dans l’univers avec les trésors à trouver, les objets à dénicher, on peut vite se perdre dans cette grande map. De plus, après une première session, on débloque deux nouveaux modes de jeu, à savoir le Time Attack qui est un mode chronométré face aux boss, et un Mode Normal+ qui doit certainement ajouter de la difficulté au jeu, pour plus de temps et donc plus de plaisir. Néanmoins, on peut se poser la question sur la nécessité de ces modes, si ce n’est pour les accros de la récompense, voulant toutes les photos et tous les objets, le jeu de base se suffisant finalement à lui-même.
Au final, Shadow of the Colossus est un jeu très intéressant dont la refonte graphique sur Playstation 4 permet de se replonger avec plaisir dedans, ou alors de finalement faire ce jeu qui a connu un immense succès sur Playstation 2. Onirique, atypique, mélancolique et mystérieux, plutôt beau et au gameplay original, le jeu vaut tout de même le coup d’être fait au moins une fois pour tous ces aspects. Bref, malgré quelques défauts, le plaisir est bien là et c’est l’essentiel.
Note : 15/20
Par AqME