mars 29, 2024

Mine de Rien

De : Mathias Mlekuz

Avec Arnaud Ducret, Philippe Rebbot, Mélanie Bernier, Hélène Vincent

Année : 2020

Pays : France

Genre : Comédie

Résumé :

Dans une région qui fut le fleuron de l’industrie minière, deux chômeurs de longue durée, ont l’idée de construire un parc d’attraction « artisanal » sur une ancienne mine de charbon désaffectée. En sauvant la mine et sa mémoire, ils vont retrouver force et dignité.

Avis :

Mathias Mlekuz est un comédien français qui travaille depuis la fin des années 80. Comédien de théâtre, ayant grandi dans le Nord Pas de Calais, il débute à dix-huit ans avec sa troupe de théâtre à Paris. Il foule d’abord les planches de différents théâtres parisiens et joue dans plusieurs registres, avant de passer au cinéma, sous l’œil de Michel Deville et Léos Carax, qui sont les premiers à lui donner des rôles.

Après plus de trente ans à jouer pour les autres, Mathias Mlekuz s’est laissé tenter par l’aventure de la réalisation. Venant du Nord Pas de Calais, le metteur en scène avait dans les années 90 visité après son abandon la mine de ‎Loos-en-Gohelle. Le lieu l’a marqué et s’inspirant énormément de l’histoire de Bud Hurlbut, un américain qui a transformé une vieille mine d’or en parc d’attractions, Mathias Mlekuz a décidé de poser une caméra pour raconter une histoire similaire, tout en livrant une comédie sociale qui abordera les difficultés de la région. Si ce premier film sera sans grande surprise, « Mine de rien » arrivera à séduire par sa tendresse et l’énergie de ses comédiens et malgré des défauts et des longueurs, l’ensemble fait le taf et se pose comme une comédie sociale sympathique.

Dans une région où le chômage et les reconversions sont la priorité, de vieux mineurs se sont installés devant une vieille mine de charbon, qui fut à l’époque le fleuron de l’industrie du coin. Aujourd’hui, la vieille mine va être détruite et aucun d’eux ne sait comment éviter ça. Enfin, jusqu’à ce qu’Arnaud, père de famille désœuvré qui lutte pour s’en sortir, ait l’idée, folle, de transformer cette vieille mine en parc d’attractions…

« Mine de rien« , c’est le genre de film que j’ai eu envie de voir plus pour une actrice que pour l’œuvre en elle-même, car avec son affiche et son acteur principal, et malgré sa belle idée, j’avais la crainte en entrant dans la salle de tomber sur une comédie lourdingue comme on en voit trop souvent, et finalement la seule vraie surprise que va créer le film de Mathias Mlekuz est d’éviter tous les clichés et les lourdeurs de la comédie française habituelle. Ça ne veut pas dire non plus que le film de Mathias Mlekuz est une petite bombe, non, c’est même un film qui a pas mal de défauts, à commencer par une interminable mise en scène, afin de décrire au mieux la situation de ces petits villages abandonnés. Le côté politique est intéressant, le problème des formations, les délocalisations. Le réalisateur parle des problèmes familiaux avec beaucoup de tendresse et de justesse, il parle notamment de ces enfants aidant leurs parents. Puis arrivent les mines, où plutôt le fantôme des mines, et à travers elles la bataille de ces habitants. Le cinéaste évoque la mémoire d’une région, le patrimoine de cette dernière, ou encore et bien sûr la modernisation du monde qui se heurte à cette mémoire. Bref, le réalisateur parle d’énormément de choses à travers son film, et toutes sont intéressantes, mais il est vrai que malgré ça, « Mine de rien » met trop de temps à se mettre en place.

Le film tire en longueur et sans qu’on ne s’ennuie, paradoxalement, on voit le temps passer alors même que le film ne fait pas une heure et demie. Peut-être est-ce que parce que c’est son premier film, mais « Mine de rien » donne la sensation de s’éparpiller dans tous les sens. Il veut parler de trop de choses à la fois, entre problèmes de région, problèmes de mémoire, problèmes de famille, de couple, le tout en naviguant entre comédie, drame et social. Bien souvent, le film s’attarde sur des détails de son histoire, créant des longueurs, je pense notamment à tout ce qui est fait autour du personnage d’Arnaud, sorte de looser attachant certes, qui ne croit plus en lui. Un looser plombé par ses femmes, ses enfants, le nouveau mari de son ex, et sa mère qui a Alzheimer… Le portrait est « lourd », et surtout, il prend du temps dans cette histoire, qui demandait autre chose, surtout qu’on a très vite compris où cela va nous mener.

Heureusement, pour rattraper ce petit côté « je tire sur la longueur », Mathias Mlekuz nous offre de bons comédiens qui se donnent totalement pour le film. Arnaud Ducret, malgré la lourdeur de son personnage, est assez étonnant. Philippe Rebbot est comme toujours excellent, voire même tordant ici avec ses histoires de tromperie permanentes. Hélène Vincent est impériale, et l’on peut compter sur Rufus, Mélanie Bernier, ou encore Marianne Garcia, comédienne découverte dans « Les invisibles« , qui encore une fois crève l’écran.

Amusante, sympathique, voire même touchante, cette première comédie signée Mathias Mlekuz a certes ses défauts, mais sur l’ensemble, elle a son petit charme, et l’on passe un petit et agréable moment de cinéma en compagnie de cette joyeuse troupe d’acteurs. « Mine de rien » ne restera pas comme la comédie marquante de cette année, mais il est clair que comparé à beaucoup d’autres déjà sorties, ou à venir, elle mérite qu’on s’y arrête au moins une fois.

Note : 11/20

Par Cinéted

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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