De : Antoine de Bary
Avec Vincent Lacoste, Emmanuelle Devos, Christophe Lambert, Noée Abita
Année : 2020
Pays : France
Genre : Comédie
Résumé :
Adrien est un Peter Pan des temps modernes. Il a beau approcher la trentaine, il vit encore comme un enfant. Petit, il a connu le succès en tant qu’acteur mais c’était il y a plus de dix ans et aujourd’hui Adrien n’a plus un sou. Il retourne ainsi vivre chez ses parents et tente de redonner un coup de fouet à sa vie. Entre la possibilité d’une histoire d’amour et celle d’un retour qu’il s’imagine triomphant en tant qu’acteur, le chemin d’Adrien sera semé d’embûches.
Avis :
Antoine de Bary est un jeune cinéaste français dont « Mes jours de gloire » est le premier long-métrage. En 2016, il tourne un court-métrage, « L’enfance d’un chef« , qui va être présenté au festival de Cannes, dans la catégorie la semaine de la critique. Le film mettait alors en scène Vincent Lacoste en comédien dépassé et qui venait d’être choisi pour incarner le Général de Gaulle. Le film eut son petit écho, ce qui a permis à Antoine de Bary de pouvoir se lancer dans l’écriture et la réalisation de son premier-long métrage.
Et nous voilà donc quatre années plus tard, et Antoine de Bary présente « Mes jours de gloire« , qui n’est ni plus ni moins qu’une adaptation longue de son premier film. Avec sa bande annonce décalée, avec l’idée de voir Vincent Lacoste en Général De Gaulle, le premier film du réalisateur avait tout pour être une petite comédie rafraîchissante, mais si l’humour est là, et que dans le fond on s’amuse devant ce petit film, « Mes jours de gloire » n’arrive pas vraiment pas à passionner, et l’on se retrouve dans une petite comédie bobo qui ne raconte finalement pas grand-chose et c’est bien dommage.
Adrien approche de la trentaine, mais il est reste terriblement immature. Adrien est acteur, mais ça fait bien dix ans qu’il n’a rien tourné. Adrien prend la vie comme elle vient, malgré les dettes, les ennuis, les problèmes d’érection, ses parents qui divorcent en cachette ou encore ce rôle qu’il vient de décrocher presque par hasard. Bref, la vie d’Adrien est semée de jolis moments et d’embûches et le jeune homme commence à se poser des questions…
Pour son premier film, Antoine de Bary se lance donc dans l’adaptation de son court-métrage et si, sur le papier, l’idée était intéressante, à l’écran, cette dernière fonctionne moins.
Il est clair que « Mes jours de gloire » a son charme et de manière générale, le film est amusant. Il y a quelque chose de très décomplexé qui prête à sourire pendant une grosse partie du film. Antoine de Bary, que ce soit dans sa mise en scène ou son écriture, a de bonnes idées et quand ce dernier fait de l’humour, à travers de petites scènes, « Mes jours de gloire » fonctionne bien. Il y a un dynamisme, il y a une spontanéité, et surtout, il y a un Vincent Lacoste complètement paumé et désabusé qui tient tout le film sur ses épaules. Le comédien est bon, voire même surprenant à certains moments.
Mais voilà, derrière ces petits amusements, « Mes jours de gloire » est un film qui déçoit, car il ne raconte finalement pas grand-chose. Le véritable souci de ce film, c’est son scénario, et si l’écriture et l’humour sont bons, l’intrigue ne sait pas vraiment sur quel pied danser et Antoine de Bary ne sait pas vraiment où aller avec cette idée de départ qui est bonne, mais qui sur la longueur n’amène à rien ou pas grand-chose. Si le réalisateur aborde bien la déconnection de certains jeunes, la doute et l’incertitude du métier d’acteur ou encore la dépression ou l’acceptation de voir son cocon familial se briser, malgré ces sujets qui sont intéressants pour certains, on a du mal à être pleinement convaincu et surtout on a du mal à être pris dans ces mésaventures qui résonnent comme de faux problèmes pour ce personnage. Ce petit mec qui a tout pour être heureux et réussir, se plante lui-même, se cherche, se crée des problèmes… C’est déjà vu, ça n’apporte pas grand-chose de neuf et surtout ça manque d’émotions. Certes, comme je le disais, l’humour fait mouche, mais il apparaît pour camoufler un personnage assez creux (d’ailleurs, tous les personnages sont creux, malgré le fait qu’ils soient pour la plupart très bien tenus, mention pour Damien Chapelle), qui va nous entraîner dans sa dernière partie dans un drame sur la dépression, qui nous laissera de marbre et ça, c’est vraiment dommage.
Finalement il n’y a pas grand-chose à dire de « Mes jours de gloire » tant c’est un film qui peut amuser d’un côté, avec un humour bien placé, bien écrit et surtout un Vincent Lacoste au top, mais de l’autre, cet humour et ce comédien n’arrivent pas à nous entraîner pleinement dans un film qui ne raconte pas grand-chose. « Mes jours de gloire » résonne alors comme une déception, car il laisse entrevoir un film qui avait tout être aussi tordant que touchant, et il laisse entrevoir un jeune réalisateur qui a un univers. On espère donc qu’Antoine de Bary apprendra de ses maladresses et creusera plus son scénario pour son prochain film.
Note : 09/20
Par Cinéted