mars 28, 2024

The Witcher Saison 1

D’Après une Idée de : Lauren Schmidt Hissrich

Avec Henry Cavill, Freya Allan, Anya Chalotra, Joey Batey

Pays: Etats-Unis, Pologne

Nombre d’Episodes: 8

Genre: Fantasy

Résumé:

Le sorceleur Geralt, un chasseur de monstres mutant, se bat pour trouver sa place dans un monde où les humains se révèlent souvent plus vicieux que les bêtes.

Avis:

Dans le domaine de la fantasy sur petit écran, Game of Thrones avait posé des bases solides et est rapidement devenu un incontournable, révolutionnant même le monde de la série télé, rivalisant parfois avec le cinéma. Adaptée d’une série de romans à succès écrits par George R.R. Martin, Game of Thrones n’avait pas de concurrents vraiment sérieux et seules quelques petites séries fantasy végètent autour, sans avoir un tel succès et engouement. The Witcher, issue elle aussi d’une série de bouquins à succès écrits par Andrzej Sapkowski, avait tous les ingrédients en main pour venir taper les mollets musclés de GOT. Avec la présence d’un Henry Cavill complètement gaga des livres et des jeux vidéo qui a fait des pieds et des mains pour jouer de l’épée et du poignard en interprétant le rôle principal, à savoir Geralt de Riv, la série était attendu au tournant et se voyait comme l’évènement Netflix de cette fin d’année 2019. Mais tout ce tapage était-il justifié? La série est-elle une réussite et peut-elle prétendre à destituer Game of Thrones? Pas vraiment…

La première chose qu’il faut savoir quand on se lance dans The Witcher, c’est qu’il faut connaître un minimum l’univers si on ne veut pas être largué. Tout le début de la série, c’est du name dropping à tout va, que ce soit dans les prénoms, les villes ou encore les régions. C’est un peu complexe de s’y retrouver, et même si à la longue on s’y fait, on a carrément l’impression de prendre le train en cours de route. Très clairement, on a la sensation que la série a été faite principalement pour les fans de la franchise, que ce soit les livres ou les jeux et parfois, c’est un peu exclusif, dans le sens où on aura du mal à rentrer dedans. L’autre gros point faible de la série, c’est sa temporalité. Il faut savoir que la série joue sur trois périodes différentes, qui se mélangent durant tous les épisodes pour se recouper sur le dernier. Si cela peut engendrer quelques moments importants pour bâtir une bonne intrigue, ces temporalités ne sont jamais indiquées et du coup, on se retrouve parfois perdu dans ce que veut nous raconter l’épisode. D’autant plus que cela rajoute une complexité là où il n’y en avait pas besoin et le spectateur va alors se sentir perdu. Dernier point négatif, The Witcher possède deux épisodes en trop. L’avant-dernier ne sert absolument à rien, et le dernier épisode se focalise sur une bataille qui monte bien trop vite et qui n’a pas le temps d’installer une tension forte. On ne comprend pas trop cette bagarre entre mages, cette tension entre gens du Sud et gens du Nord, et la fin qui se termine sur un cliffhanger est un peu dégueulasse, puisque la deuxième saison ne sortira que l’année prochaine.

Cependant, la série est loin d’être mauvaise et il faut vraiment passer le cap du premier épisode pour prendre tout le potentiel d’un tel univers. Nous sommes face à un véritable univers Fantasy, avec ce qu’il faut de créatures, de peuples et d’endroits enchanteurs. Des endroits loin des fonds verts et bleus, puisque la showrunner a refusé tout décor factice et cela se voit. Au contraire de certains effets spéciaux qui sont vraiment moches, à l’image de ce dragon doré qui ressemble plus à un poulet. Mais la série dégage une véritable ambiance proche de la Dark Fantasy, avec des lieux inquiétants, des monstres assez ragoutants, à l’image de la Kikimorrhe, sorte d’araignée géante qui possède des parties humaines, comme un torse sur le dos ou un visage presque humanoïde. On parle ici de malédiction, de destin, de magie, de sorcière, il y a tout un panel environnemental qui fait que The Witcher est riche et varié et que cela rejoint une certaine fantasy, un peu cheap, mais que l’on avait perdu de vue. D’ailleurs, le créateur de l’univers valide la série qu’il trouve plutôt réussie.

Là où la série souffle le chaud et le froid, c’est sur les personnages et leurs évolutions. Si Henry Cavill est plutôt convaincant dans le rôle de Geralt de Riv, arrivant à ne pas montrer de sentiments, comme le veut son statut de mutant,  il manque tout de même d’impact et surjoue souvent. Son côté taciturne est parfois trop marqué et on sent que certains traits sont vraiment marqués pour mieux coller au personnage originel. Et pour le coup, Henry Cavill n’est peut-être pas assez sombre pour un tel rôle. Si physiquement, il en impose comme rarement, il n’a pas cette noirceur dans le regard. A ses côtés, on peut compter sur Freya Allan pour camper Ciri, une jeune princesse qui cache un lourd secret, et qui s’avère plutôt correcte, même si elle n’est là que pour s’en prendre un peu plein la gueule. L’actrice est plutôt satisfaisante et fait le job. Mais c’est bien Anya Chalotra qui va voler la vedette à tout le monde en campant une Yennefer très intéressante. A la fois sombre et sensible, belle et redoutable, l’actrice va proposer un jeu très physique pour imposer son personnage et sa tragédie aux yeux de tout le monde. Elle est à la fois touchante et agaçante et ne laisse pas indifférent. Pour le côté humour, on aura droit au barde, renouant ainsi avec les classiques de la fantasy.

Au final, si la première saison de The Witcher n’est pas une totale réussite et manque de finesse dans son approche, elle reste assez agréable à regarder et n’ennuie que très rarement, traitant du coup trois personnages sur chaque épisode, évitant soigneusement la lassitude. Alors oui, ce n’est pas parfait, c’est parfois mal fichu, c’est complexe pour pas grand-chose, mais globalement l’ensemble ronronne d’un point de vue de l’histoire, les scènes de combat sont denses et le côté gore est bien présent. En espérant que la deuxième saison gomme les imperfections de la première et propose des enjeux un peu plus grandiloquents et compréhensibles pour qui n’est pas habitué aux livres et aux jeux.

Note: 13/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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