avril 19, 2024

Wednesday 13 – Necrophaze

Avis :

Alice Cooper est une référence pour de nombreux artistes. Si l’on occulte les fans inconditionnels au point de se faire tatouer le visage de Vincent Furnier, Alice Cooper est un artiste qui a « démocratisé » le Shock Rock. Derrière ce nom obscur se cache en fait la volonté de raconter des histoires horrifiques à travers un Hard Rock pêchu et une mise en scène grandguignolesque. Si le genre est un peu désuet aujourd’hui, et aux dires de l’artiste, choquer avec de l’horreur n’a plus tellement d’intérêt quand on voit les images des médias, finalement plus horribles que nos bons vieux zombies, certains s’évertuent à perpétuer ce style, comme ce bon vieux Joseph Poole, aussi connu sous le nom de Wednesday 13. A l’origine de divers groupes comme l’excellent Murderdolls malheureusement éteint en 2014, Wednesday 13 continue une carrière solo ponctuée d’albums de manière cyclique, tous les deux ans. Après un Condolences fort sympathique qui montrait un gros retour en forme, voici que le chanteur nous revient avec Necrophaze, un album d’horreur, un peu en avance pour Halloween, mais qui promet de bons moments, surtout quand on voit les collaborations à l’intérieur, dont Alice Cooper et Cristina Scabbia. Bref, un album plein de promesses mais qui va s’avérer décevant sur le long terme, malgré des morceaux très addictifs et une fougue toujours autant présente.

Le skeud débute avec Necrophaze où l’on va même pouvoir entendre la voix d’Alice Cooper. Dans ce featuring, rien de mirobolant, si ce n’est une sorte de bénédiction par le roi du Shock Rock et une ouverture en grande pompe pour un morceau très intéressant, bien virulent, où les riffs accrochent bien et l’ambiance morbide se ressent fortement. Wednesday 13 commence alors très fort et donne immédiatement envie d’hocher la tête dans tous les sens. Avec Bring Your Own Blood, l’humour sera présent dès le départ avec une introduction un peu stupide, puis l’arrivée d’une section électro va lancer un titre très sympathique, drôle et surtout bien énervé. L’ambiance horrifique est bien évidemment présente, le refrain se révèle entêtant et les riffs vont correctement le taf. On est dans un titre bien différent du précédent, mais cela correspond parfaitement à l’image que l’on peut avoir du chanteur et guitariste. On regrettera simplement l’absence d’un pont intéressant ou d’un solo technique. Avec ZODIAC, on est dans un registre proche du précédent titre, avec une introduction un peu glauque, utilisant des voix de journaliste présentant le tueur du Zodiac (puisque c’est le sujet du titre) et on attend patiemment que les riffs fassent le boulot avec un sus un clavier aérien en fond. Cela fait très horrifique et l’ensemble fonctionne bien, surtout sur le refrain qui rentre immédiatement en tête. Le chanteur revient en forme et propose un morceau classique, qui manque un peu d’audace, mais qui se révèle bien nerveux. Monster sera bien plus classique dans sa structure, mais révèlera un gros point noir, son refrain. Une fois n’est pas coutume, le titre loupe complètement son featuring avec la chanteuse de Lacuna Coil, car les deux voix ne se superposent pas bien du tout et il y a un dimorphisme gênant qui ressort de l’ensemble. D’ailleurs, Cristina Scabbia est carrément sous exploitée dans ce morceau. Decompose sera par contre un excellent titre, plus long, plus construit, avec un vrai solo parfaitement maîtrisé et un refrain très marqué. Certainement l’un des meilleurs titres de l’album.

Pour entamer la deuxième moitié de l’album, Wednesday 13 fait un petit interlude avec Be Warned, un titre parlé par Jeff Clayton et qui raconte une histoire d’horreur en prévenant un membre de sa famille. Cela permet d’enclencher sur The Hearse, un autre très bon titre plus long qu’à l’accoutumée et qui possède une ambiance gothique très marquée. Le morceau est rapide, avec une batterie omniprésente et surtout des chœurs qui renforcent une ambiance éthérée et bien glauque. Au moment de chanter, le morceau se fait plus lourd, plus puissant et l’ensemble fonctionne parfaitement, affichant même une grandiloquence que l’on ne connaissait pas à l’artiste. Malheureusement, les bonnes surprises vont s’arrêter là, puisque cette deuxième partie d’album va partir vers quatre morceaux consécutifs bien moins plaisants et bien moins marquants. Tie me a Noose est très classique dans sa démarche, et se révèle même moins percutant que les autres titres. C’est un peu mou du genou et sans véritable génie. Life Will Kill us All est générique et fait même office de bouche-trou dans cet album. On retrouve un aspect un peu punk dans la rythmique, mais c’est bien peu de chose. Quant à Bury the Hatchet, c’est un titre purement punk, très court, mais qui manque de verve et d’énergie pour combler l’auditeur. C’est même décevant si on compare cela aux autres pistes de l’album. Enfin, Wednesday 13 nous relâche un Necrophaze en version conclusion, n’utilisant que l’introduction du premier titre. Une fainéantise qui ne passe pas inaperçue. Fort heureusement, le dernier titre, Animal (Fuck Like a Beast) est un pur moment de bonheur, le meilleur titre de l’album, qui renoue clairement avec ce que faisait le chanteur avec les Murderdolls et c’est d’une énergie folle, donnant vite envie de sauter dans tous les sens.

Au final, Necrophaze, le dernier album en date de Wednesday 13, est un bon album, même s’il semble inférieur au précédent effort. Si certains morceaux se détachent du lot grâce à une fougue retrouvée et des constructions solides, l’album se repose un peu trop sur ses lauriers los de la deuxième moitié, n’arrivant jamais à retranscrire une énergie communicative. Bref, un album sympathique au demeurant, non exempt de défauts, mais qui tient tout de même la route et offre une ambiance de choix pour Halloween qui se rapproche à grands pas.

  • Necrophaze feat. Alice Cooper
  • Bring Your Own Blood
  • ZODIAC
  • Monster feat. Cristina Scabbia
  • Decompose
  • Be Warned feat. Jeff Clayton
  • The Hearse
  • Tie me a Noose
  • Life Will Kill us All
  • Bury the Hatchet
  • Necrophaze Main Theme (End-Credits)
  • Animal (Fuck Like a beast) feat. Alexi Laiho

Note: 14/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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