mars 29, 2024

Fourmi – Minuscule

De : Julien Rappeneau

Avec François Damiens, Maleaume Paquin, André Dussollier, Ludivine Sagnier

Année : 2019

Pays : France

Genre : Comédie, Drame

Résumé :

Le jeune Théo, surnommé « Fourmi », aimerait redonner de l’espoir à son père, Laurent, un grand gaillard solitaire et désabusé par la vie. L’occasion se présente quand Théo est sur le point d’être recruté par un grand club de foot anglais.
Finalement non sélectionné car jugé trop petit, Fourmi n’a pas le cœur d’imposer une déception de plus à son père. Il se lance alors dans un mensonge qui va rapidement le dépasser…

Avis :

Fils de l’immense réalisateur Jean-Paul Rappeneau, Julien Rappenau fut pendant longtemps scénariste et dialoguiste. L’homme a à son actif pas mal de bons titres, parmi lesquels on trouve des films comme « 36 quai des Orfèvres« , « Cloclo » ou encore « Zulu« . Après des années à écrire pour les autres, Julien Rappeneau, en 2016, passait à la réalisation et alors qu’on ne l’attendait pas, il a offert une petite perle, un bijou de cinéma, d’émotion et de poésie. Ce premier film porte le doux titre de « Rosalie Blum » et personnellement, en un seul métrage, Julien Rappeneau m’avait donné envie de le suivre n’importe où.

Ainsi donc, j’attendais un nouveau film de Julien Rappeneau avec autant de curiosité que d’impatience et voici que trois ans plus tard, le cinéaste est de retour avec « Fourmi« . Il y a des films qui sur le papier ou encore dans leurs bandes-annonces laissent une impression mitigée, comme si, malgré toutes les bonnes intentions que peut avoir un métrage et son réalisateur, le film en question va décevoir et c’est bien le cas ici. « Fourmi« , c’est le genre de film qui dans un sens est bien fait et offre pile ce qu’il vendait, et pourtant, on ne peut s’empêcher d’être déçu face la fraîcheur et l’originalité d’un « Rosalie Blum« . Terriblement convenu, cousu de fil blanc et sans originalité, le nouveau Julien Rappeneau, malgré la sympathique histoire que le réalisateur nous raconte, déçoit finalement.

Théo est un jeune garçon de treize ans qui est passionné par le foot. On peut même dire que Théo est très bon, et qu’il est le talent de son club amateur. Dans sa vie privée, Théo a bien du mal à faire face. Ses parents ont divorcé et son père a sombré dans l’alcool. Un jour, un sélectionneur qui travaille pour le club de Manchester s’intéresse à Théo. Ayant fait le voyage pour le voir jouer, il ne va finalement pas le sélectionner. L’espoir d’une sélection avait alors fait entrevoir au jeune garçon autre chose que du malheur et de la déception dans les yeux de son père, alors pour sauver celui-ci de l’alcool, Théo décide de faire croire qu’il a été recruté par le club de Manchester.

Je suis très embêté à la sortie de « Fourmi« , le nouveau film de Julien Rappeneau, car dans le fond, celui-ci n’est pas un mauvais film et peut-être que je l’aurais plus apprécié s’il avait été mis en scène par un autre. Mais force est de constater que c’est bien un film de Julien Rappeneau et que pour son deuxième long-métrage, le réalisateur fait vraiment le choix de la facilité. Une facilité qui est agaçante, car « Fourmi » aborde de bons sujets, il tient de jolies scènes et surtout, il est porté par un jeune acteur très fort, dont on avait déjà pu entrevoir l’étendue du talent dans le « Rémi sans famille » d’Antoine Blossier.

« Fourmi« , dans l’ensemble, est un film qui se tient. C’est un film dont l’intrigue demeure intéressante, car le mensonge que va faire le personnage principal est fait par amour, puis au-delà de ça, le scénario est intéressant, car il nous raconte le choix d’un enfant d’aider un père qu’il aime à s’en sortir. On ne peut le nier, Julien Rappeneau réussit à mettre en scène une belle relation entre le jeune Maleaume Paquin et François Damiens. À travers cette relation, le réalisateur évoque des sujets intéressants, comme l’amour père/fils, les enfants divorcés, le mensonge et ses conséquences. On pourra aussi apprécier le fait que « Fourmi » est joliment mis en scène, tenant même de très bons moments. Certains drôles, notamment plusieurs scènes entre les gamins, puis d’autres touchants, comme la reconstruction de ce père. Enfin, le film a aussi pour lui de bons personnages et un joli casting, et en plus du duo principal qui est bon, le film nous offre aussi une Laeticia Dosch adorable, un génial Pierre Gommé et un André Dussollier drôle, même s’il est aussi sous exploité.

Mais voilà, face à tous ces jolis et bons arguments, « Fourmi » déçoit car il s’aventure dans une histoire on ne peut plus classique. Franchement, on a déjà vu ce genre de film, on peut même dire qu’on le connaît par cœur. « Fourmi« , c’est un film qui n’a aucune originalité et qui ne s’aventure jamais plus loin qu’un chemin balisé, pour plaire à tous.

De plus, malgré de jolis moments, la réalisation reste très plate, convenue et fait parfois même le choix de tirer sur la corde de l’émotion vers sa fin, mais comme tout est déjà vu et facile, l’émotion a bien du mal à venir, car elle n’est pas surprenante et trop appuyée par son réalisateur. Oui, on est bien loin de la fantaisie et l’originalité de son film précédent, ici, tout ce passe comme cela doit se passer et ce constat est tellement triste. Après, comme je le disais, l’ensemble reste bien fait et l’on ne passe pas un mauvais moment devant le film, on a même de quoi s’amuser, franchement, toutes les scènes avec Pierre Gommé sont tordantes, mais il est vrai que de la part de Julien Rappeneau, on était en droit d’attendre mieux et surtout bien moins facile.

« Fourmi« , dans l’ensemble, est un petit film sympathique et bien fait, mené par un bon duo de comédiens. On appréciera le point de vue et la réflexion qui est faite autour du mensonge, mais sur l’ensemble, et face à son premier film, ou face à bien d’autres films français qui sont et vont sortir cette année, le nouveau Julien Rappeneau relève presque de l’anecdote et c’est tellement dommage. « Fourmi » est donc une déception, mais une déception qui demeure bien faite. À voir ou pas, c’est à vous de voir…

Note : 10/20

Par Cinéted

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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