avril 19, 2024

Les Baronnes – Mafia Blues

Titre Original : The Kitchen

De : Andrea Berloff

Avec Melissa McCarthy, Tiffany Haddish, Elisabeth Moss, Domhnall Gleeson

Année: 2019

Pays: Etats-Unis

Genre: Policier

Résumé:

New York, 1978. Entre ses prêteurs sur gages, ses sex-shops et ses bars clandestins tenus par la pègre irlandaise, Hell’s Kitchen a toujours été un quartier difficile. Et mal famé. Mais pour Kathy, Ruby et Claire, épouses de mafieux, la situation est sur le point de basculer. Car lorsque leurs maris sont envoyés en prison par le FBI, elles reprennent en main les affaires familiales, en poursuivant leurs trafics et en éliminant la concurrence … au sens littéral. 
Désormais, ce sont elles qui tiennent le quartier.

Avis:

Si « Les baronnes » est le premier film d’Andrea Berloff, la réalisatrice n’est pas une débutante, ou plutôt elle est loin d’être une inconnue à Hollywood. Avant de passer derrière la caméra, Andrea Berloff était scénariste et elle peut se vanter d’avoir une jolie petite filmographie à son actif. Une filmographie où l’on retrouve des titres comme « World Trade Center » d’Oliver Stone, « N.W.A – Straight Outta Compton » de F. Gary Gray, « Blood Father » de Jean-François Richet ou encore « Sleepless » de Baran bo Odar. Notons qu’elle fait aussi partie des scénaristes qui planchent sur un futur projet pour faire revenir « Conan » sur nos écrans.

Pour sa première réalisation, on ne peut pas dire que la réalisatrice ait choisi de faire dans la facilité. « Les baronnes » est un film qui navigue entre le film d’époque, le film de mafia, de corruption, de vengeance, le tout avec une petite touche de féminisme et de comédie. Bref, l’exercice était de taille si l’on peut dire, et la réalisatrice s’en sort à merveille, livrant un film qui étonne de par son ton, et surtout de par son intrigue qui prend bien son spectateur. Si on ajoute à cela que le film est tenu par trois divines comédiennes qui se donnent totalement, on tient alors un premier film qui mérite tout à fait qu’on s’y arrête. Bref, « Les baronnes« , c’est ce que l’on peut appeler une bonne, voire très bonne, surprise sur plus d’une ligne.

New York, 1978, dans le quartier de Hell’s Kitchen, trois hommes qui commettaient un braquage se font arrêter. Issues de la communauté irlandaise, leurs femmes sont censées être prises sous l’aile de la mafia irlandaise. Malheureusement, les enveloppes qui devaient assurer leur survie ne sont pas assez grosses et ceux qui les fournissent n’ont pas l’intention de donner plus. Ces femmes décident alors que le temps où elles attendaient patiemment à la maison est révolu, et dès lors, elles se mettent en tête de diriger le quartier…

« Les baronnes« , c’est un film qui m’intéressait presque uniquement à cause de son casting formé d’actrices que j’affectionne énormément et je dois dire que j’en ressors agréablement surpris, et même conquis. Alors c’est vrai que « Les baronnes » n’est pas un chef-d’œuvre non plus, et c’est tout aussi vrai qu’il ne risque pas d’entrer dans les meilleurs métrages que cette année 2019 verra naître, mais il faut toutefois lui laisser qu’il demeure un bon divertissement qui se tient de bout en bout de film.

Pour son premier film, Andrea Berloff a su livrer un film intéressant, sombre et amusant à la fois. Un film amusant qui n’est en rien une comédie, on est même à mille lieux de la comédie que les bandes-annonces nous vendaient. « Les baronnes » est un film de mafia, sur la mafia, on aura donc au programme, meurtres, trahisons et autres exécutions en règle.

Le film est tenu par un scénario qui fait la part belle à l’intrigue, même si parfois il demeure aussi bien trop facile, notamment quand on s’attaque à la naissance de ces baronnes. On peut même dire que tout se passe tellement vite que ça en devient peu crédible. Mais pour le reste de l’intrigue, Andrea Berloff s’occupe de son public avec amour, livrant une intrigue qui, comme je le disais plus haut, arrive à amuser autant qu’elle va être capable de nous surprendre, tant la réalisatrice et scénariste arrive à se jouer des codes du genre du film de mafia, tout jouant avec ces derniers. Le scénario ne manque pas de rebondissements, de double lecture, allant, derrière la montée en puissance de ces femmes, s’aventurer sur des sentiers plus sociétaux. Condition de la femme, économie, chômage, politique s’invitent dans l’intrigue à travers les actes, les gestes, ou simplement les portraits qu’Andrea Berloff explore.

Autre fait étonnant avec ce film, c’est la direction artistique la choisie réalisatrice. « Les baronnes » est un film bien plus sombre et violent qu’on ne l’aurait imaginé. Ce n’est pas non plus d’une violence insoutenable, mais le film réserve son petit lot de scènes et autres rebondissements qui lui assurent un petit caractère. Toujours dans la direction artistique, on notera la merveilleuse reconstitution d’époque, Andrea Berloff livre là un très beau film de costumes.

Enfin, il est bien difficile de parler de ces « … baronnes » sans justement parler de ces dernières. Les trois actrices choisies sont d’une part parfaites, chacune très différente, ce qui permet à sa réalisatrice d’évoquer plusieurs sujets à travers ses personnages, au-delà de ça, les traduire même en une émotion, l’amour, la haine, la vengeance. Puis derrière Melissa McCarthy, Elisabeth Moss et Tiffany Haddish, « Les baronnes« , c’est tout un tas de seconds rôles intéressants. Seconds rôles qui sont en prime tenus par de bons comédiens qu’on se plaît à retrouver, Domhnall Gleeson, Margo Martindale, Bill Camp, Common, ou encore James Badge Dale et Brian d’Arcy James. Bref, « Les baronnes« , c’est un beau casting et une belle direction d’acteurs.

Jolie surprise, voire très jolie surprise, « Les baronnes » est un bon moment de cinéma. Ce premier film de la scénariste Andrea Berloff mérite amplement qu’on s’y arrête. Bien tenu, bien rythmé, surprenant dans certains de ses choix, tenu par des actrices qui se livrent totalement, à la sortie de cette première œuvre, on est tout simplement curieux de voir un nouveau film signé Andrea Berloff.

Note : 14/20

Par Cinéted

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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