mars 29, 2024

Contracted

De : Eric England

Avec Najarra Townsend, Caroline Williams, Alice Macdonald, Katie Stegeman

Année: 2013

Pays: Etats-Unis

Genre: Horreur

Résumé:

Après avoir passé la nuit avec un inconnu, Samantha ressent des troubles inexpliqués. Son corps se décharne, ses ongles s’arrachent… Mais qui est l’homme qui l’a contaminé ?

Avis:

Tourné en 2013 mais parvenu chez nous directement en VOD quatre ans plus tard, il y a vraiment quelque chose qui pue autour de ce film. En règle générale, quand un film met du temps à sortir, il y a deux raisons. Soit c’est un film obscur d’un réalisateur qui a le vent en poupe, soit c’est parce qu’il correspond à des codes contemporains qui peuvent fonctionner dans d’autres pays. C’est exactement le cas pour Contracted qui rentre dans la catégorie des films d’horreur LGBT en présentant une héroïne lesbienne qui va avoir un rapport avec un homme et qui sera en quelque sorte punie pour cette relation sexuelle, se transformant petit à petit en zombie. Vu qu’aujourd’hui les minorités ont pris le pas et qu’il faut constamment les caresser dans le sens du poil, il n’est donc pas étonnant de voir débouler ce film sur nos petits écrans pour satisfaire une nouvelle clientèle, exigeante en ce qui concerne ses opinions. Pour autant, est-ce que cela fait de Contracted un bon film? Pas du tout, c’est même tout le contraire.

Le film raconte la dégradation de Samantha qui, après une relation sexuelle avec un inconnu, va perdre du sang et se décomposer au fur et à mesure du film. Elle va alors tenter de comprendre ce qui lui arrive, tout en essayant de garder ce secret puisque Samantha a une petite amie et elle ne veut pas la perdre à cause d’une relation sur un coup de tête et d’alcool. Très rapidement, le film nous met dans le bain, c’est lent, la mise en scène fait très film indépendant sans le sou et c’est exactement ce que l‘on va trouver. Dans son fond, le film n’a rien à raconter. Hormis explorer les relations d’un trio amoureux entre trois lesbiennes et les questions que l’on peut se poser sur sa sexualité, le film n’arrive pas à s’exprimer et brasse beaucoup de vent. En fait, il est en l’image de ses personnages, vide et inintéressant. Samantha est un personnage pénible, qui se plaint tout le temps et dont les relations avec sa mère sont tendues. Sa petite amie est une punk un peu rebelle qui envoie chier tout le monde (et on ne la voit que sur deux scènes). Alice est amoureuse de Samantha et aimerait bien la conquérir, mais à part ça, on ne sait rien sur elle. Et pour le reste des personnages, on a un amoureux transi qui ne veut que la baiser et d’autres seconds couteaux sans incidence.

Contracted loupe complètement son coche sur son fond, mais aussi sur sa forme. C’est bien simple, le film ne contient que des champs/contre-champs, sans une réelle volonté d’innovation ou de prise de risque. C’est plat, à l’image de ce que l’on raconte. L’autre but du film est alors de montrer le corps de Samantha qui se décompose au fur et à mesure que le temps passe. Sauf que lorsque l’on a un personnage creux, on se moque grandement du résultat et du coup, on ne ressent rien. Cette histoire avait déjà été racontée avec Maggie de Henry Hobson et même si elle est de deux ans plus récente, Contracted est sorti après en France et donc perd de son originalité. On sent bien qu’Eric England, qui a écrit et réalisé le film, tourne en rond et ne sait pas quoi dire, tentant vainement de se rattraper sur le gore. Alors oui, le film contient son lot de passages dégueulasses, comme la perte dense de sang dans des toilettes ou encore la perte de cheveux, les yeux qui se décolorent, les dents qui noircissent ou encore les ongles qui s’arrachent tout seul. On aura droit à des séquences un peu crades, notamment quand une cliente de restaurant trouve un ongle dans sa bouffe ou encore lorsque Samantha perd des asticots par la chatte. C’est sale, mais c’est gratuit, tout comme lorsqu’elle fait l’amour avec un type et que ce dernier se retrouve avec des vers sur la bite. C’est du sale pour faire du sale et ça ne sert strictement à rien. Le réalisateur veut montrer à quel point son héroïne est fragile et a peur de la solitude, mais cela n’y change rien.

Mais le plus gros point faible de ce métrage, outre son écriture hasardeuse et ses personnages inexistants, c’est la cohérence. On est dans un métrage qui est ancré dans le réel et qui montre une jeune femme en perdition, aussi bien physique que mental. Elle a des problèmes avec sa mère, avec sa copine, enfin, avec tout le monde. Son état physique est lamentable. Elle a le front bleu, les dents noires, les yeux rouges qui tendent ensuite vers le blanc, des veines qui éclatent, elle pisse et dégueule du sang, elle perd ses cheveux, bref, la jolie nana devient une véritable épave, et personne, absolument personne ne la force à aller à l’hôpital. Même le médecin qu’elle consulte pour ses saignements lui dit juste qu’elle a de l’eczéma! La nana met alors des lunettes de soleil ou fait croire à une conjonctivite. Tout cela est tellement ridicule que ça vire à la comédie. Le problème, c’est que tous les personnages sont sérieux dans ce film et il n’y a pas un seul foutu trait d’humour. C’est de l’incohérence pure et on a vraiment l’impression d’être pris pour des crétins. Tout cela pour arriver à une finalité où tout le monde la rejette et elle pète un plomb en devenant une tueuse, puis une zombie sur les dernières secondes. Lamentable.

Au final, Contracted est une purge infâme. Partant d’une bonne idée au départ, celle de voir une femme se transformer progressivement en zombie, le film tombe dans le pathos gratuit et dans le gore salace pour tenir le spectateur en éveil. On s’ennuie ferme face à ce défilé de bêtise et à cette absence totale de bonne volonté, baignant dans un amateurisme insupportable et voulant pourtant péter plus haut que son cul en abordant des thèmes LGBT qui ne sont même pas explorés. Bref, une calamité.

Note: 02/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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