avril 26, 2024

Subway

De : Luc Besson

Avec Isabelle Adjani, Christophe Lambert, Richard Bohringer, Michel Galabru

Année : 1985

Pays : France

Genre : Policier

Résumé :

Après avoir dérobé des documents compromettants, un homme se réfugié dans l’univers fascinant et agité du métro parisien. Une impitoyable chasse à l’homme s’organise au cours de laquelle d’étranges liens se tissent entre le cambrioleur et sa victime.

Avis :

Au début des années 80, Luc Besson est au tout début de sa carrière, il n’a pas encore la renommée qu’on lui connaît aujourd’hui. Après avoir quelque peu traîné sur des plateaux de tournage et y avoir fait la rencontre de Jean Reno, Luc Besson décide de passer à la réalisation. Un court-métrage va voir le jour, puis Luc Besson, en 1983, se lancera dans « Le dernier combat« , son premier film qui est l’adaptation en long de son court-métrage. Ce premier long-métrage connut un tout petit succès qui sera alors suffisant pour que Luc Besson puisse de nouveau tourner. Deux ans après « Le dernier combat« , qui était un film d’anticipation, Luc Besson revient donc avec un film totalement différent, « Subway« .

« Subway » est alors un film qui sent bon les années 80, un film punk à la BO géniale. Un film emmené par une très belle distribution. Une distribution qui tient beaucoup de noms qui vont faire dans les années à venir les beaux jours du cinéma français. « Subway« , c’est un film intéressant et inhabituel, presque conceptuel, c’est un film un peu fou, dans lequel il faut se laisser entraîner, mais une fois qu’on est pris dans cette cour des miracles, ce second film signé Luc Besson s’avère un bon moment de cinéma. Bref, si Luc Besson explosera avec son film suivant, « Le Grand Bleu« , nul doute qu’avec « Subway« , il se fait grandement remarquer.

Un homme a volé des papiers compromettants et après une course-poursuite dans les rues de Paris, l’homme en question trouve refuge dans le métro parisien. Alors qu’il fait chanter sa victime, et alors que des liens étranges et ambigus se créent entre eux, l’homme découvre un univers fascinant. Un univers de caractère, qui est aussi peuplé de personnages tout aussi fascinants.

« Subway« , c’est un film que je n’avais étrangement jamais vu jusqu’à aujourd’hui. Vous savez, « Subway« , c’est le genre de film dont on a tant entendu parler qu’on a l’impression de le connaître, alors que c’est à demi-faux. Oui, je dis à demi-faux, puisque sans même l’avoir vu, j’en connaissais sa géniale BO signée encore et toujours Eric Serra, tout comme je savais aussi que la chanson « It’s Only Mystery » était tirée du film. J’en connaissais certaines scènes, et la coupe improbable et géniale d’Isabelle Adjani, coiffée à l’Iroquoise. On peut même dire qu’avec tout ce que j’en connaissais, je m’étais fait toute une idée du film de Luc Besson et à la découverte de ce dernier, c’est avec plaisir et surprise que je découvre un film cool qui est dans un sens pile comme je l’avais imaginé et dans l’autre quelque peu différent, ce qui fut une bien belle surprise.

Ce qui m’a frappé avec le film de Luc Besson, ce n’est pas finalement son intrigue, car cette dernière demeure bien étrange et elle ne raconte pas vraiment grand-chose. Non, ce qui accroche grandement avec le film de Luc Besson, c’est l’univers underground et grunge que le jeune réalisateur a décidé de mettre en avant. Que ce soit dans sa mise en scène ou avec ses personnages, il y a un caractère fort qui se dégage du film et « Subway » en devient fascinant, non pas par ce qu’il nous raconte, mais plutôt comment il nous le raconte. Ici, Luc Besson filme le métro parisien et ses arrières comme un monde à part dans Paris. C’est une cour des miracles, avec ses étrangetés, ses moments dingues, ses drames et tous les personnages normaux ou marginaux qui s’entrecroisent donnant naissance à un ballet d’aventures, d’humour, de punchlines (le duo Michel Galabru/Jean-Pierre Bacri est tout simplement tordant) et de situations assez folles, qui sont toutes très plaisantes à suivre. Il y a une sorte de poésie très urbaine et très typée années 80 qui se dégage aussi, ce qui était assez inattendu, je dois avouer.

« Subway« , comme évoqué plus haut, c’est aussi une galerie de personnages fascinants, tenus par des acteurs géniaux dans ces rôles. Le casting que réunit ici Luc Besson est grandiose, car il est habité par toute une génération d’acteurs talentueux, qui vont compter dans l’avenir pour le cinéma français. Christophe Lambert et Isabelle Adjani forment un couple de cinéma remarquable. Galabru et Bacri sont tordants, Jean-Hugues Anglade est terrible et charismatique en roller man. Jean Reno a un look improbable. On trouve aussi Richard Bohringer, Jean Bouise, et même le complice de toujours, Eric Serra, qui tient un petit rôle.

Bref, si on peut reprocher à « Subway » une intrigue qui méritait plus, Luc Besson se rattrape amplement dans ses idées de mises en scène, dans l’ambiance qu’il s’applique à mettre en œuvre qui m’a totalement happé. Il se rattrape aussi avec ces personnages géniaux qui sont tous dans un sens intéressant et qui ensemble donnent lieu à un va-et-vient assez incroyable dans les couloirs et les arrières de ce métro parisien qui n’aurait jamais été autant sublimé et poétique que devant la caméra de Luc Besson.

Note : 14/20

Par Cinéted

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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