avril 25, 2024

Dead Rising Endgame

De : Pat Williams

Avec Jesse Metcalfe, Keegan Connor Tracy, Dennis Haysbert, Marie Avgeropoulos

Année: 2016

Pays: Etats-Unis

Genre: Action, Horreur

Résumé:

Cela se passe dans la zone de quarantaine de la zone est de Mission City. Le journaliste d’investigation Chase Carter doit arrêter un complot secret du gouvernement qui, pour mettre fin à l’épidémie de zombification qui y sévit, va tuer des millions de civils innocents.

Avis:

Adapter des jeux vidéo au cinéma, ou tout du moins en film, n’est pas une mince affaire. Car si on a eu moult projets entre les yeux, il a souvent fallu utiliser des paquets entiers de mouchoirs pour essayer les larmes de sang qui en coulaient. Entre les Alone in the Dark, les Resident Evil, Doom, Prince of Persia et Assassin’s Creed, on a pris du navet en boucle pendant très longtemps. Alors certains films sortent du lot, mais ce n’est pas la panacée non plus. On peut par exemple citer le dernier Tomb Raider qui est très moyen mais qui a le mérite d’essayer d’être fidèle au jeu. Malheureusement, il est très compliqué de recréer l’atmosphère d’un jeu au cinéma, pour la bonne et simple raison que dans le jeu, nous sommes acteurs des actions, et pas dans le film. On peut donc retranscrire un univers, mais difficilement l’implication du joueur et donc du spectateur.

C’est en 2015 que certains producteurs ont décidé de mettre en route le projet Dead Rising, issu d’un jeu vidéo où l’on incarnait un journaliste enfermé dans un centre commercial avec plein de zombies. Conçu pour être uniquement diffusé en streaming, le film fut un petit succès sans pour autant réunir les foules et les bonnes critiques. Mais qu’importe, Dead Rising Watchtower se devait d’avoir une suite. C’est donc un an plus tard que surgit, toujours en streaming, Dead Rising Endgame, où l’on va avoir le fin mot de l’histoire. Les zombies ont maintenant vus comme une crise qui arrive de temps à autre. Les porteurs du virus ont une puce implantée et doivent s’injecter une sorte de sérum, le zombrex. Sauf que d’après l’armée, le zombrex est inefficace sur la longue durée. Chase Carter, le reporter du premier, mène alors l’enquête et découvre que le général des armées veut éliminer tous les porteurs de la puce avec un programme informatique, afin de restaurer un semblant de paix. Mais sacrifier des millions de personnes pour en sauver des milliards ne fait pas partie des envies de Chase qui va tenter de tout faire capoter.

Derrière ce script foireux se cache en fait une volonté de mettre du fond dans un métrage qui n’en avait pas vraiment besoin. Le problème du film de zombie, c’est que c’est un genre qui tourne à vide depuis plusieurs années et que la seule solution pour éviter de passer pour un branleur, c’est d’y mettre un contexte social ou sociétal. Dans Dead Rising Endgame, on veut nous mettre dans la face les manipulations d’un gouvernement qui n’a que faire de quelques millions de personnes pour se mettre à l’abri. Un sujet déjà évoqué plusieurs fois au cinéma, que soit avec le méchant Thanos dans les derniers Avengers, ou encore Ozymandias dans Watchmen. Sauf qu’ici, on ne nage pas dans la même piscine. Le budget est riquiqui et les intentions sont moindres. On va donc voir un groupe d’amis déambuler dans des couloirs vides tout en butant du zombie qui sort d’on ne sait où et quelques militaires pour faire bien. C’est assez pauvre, c’est linéaire au possible et quand on regarde la bande de joyeux lurons qui se trimballe, on sait d’avance qui va mourir et qui va survivre. L’histoire essaye de rajouter d’ailleurs un personnage de savant fou qui veut découvrir le secret de la vie éternelle, complètement inutile, lourdingue et porté par un Billy Zane qui cachetonne quelques secondes avec une sublime moustache.

Les personnages sont d’ailleurs des clichés sur pattes. Chase Carter est le stéréotype du héros malgré lui mais qui s’en sort à chaque fois. Jesse Metcalfe (Desperate Housewives) essaye de donner corps à son personnage, mais il demeure lisse. Tout comme Marie Avgeropoulos (The 100) qui joue la bombe atomique de service mais qui ne sert pas à grand-chose hormis se plaindre et pirater un ordinateur. Pour les autres, on repassera, aucun n’est marquant ou encore bien écrit. On aura droit à des menaces, des dialogues insupportables et un traitre à la fin, qui ne fait qu’enfoncer son personnage dans les méandres de l’inutilité. La mise en scène de Pat Williams est aussi assez banale, n’arrivant pas à créer quelque chose de viscéral ou de drôle ou les deux, se contentant du strict minimum au départ, pour se défouler un peu plus vers la fin, le film devenant plus énergique mais aussi plus gore.

L’autre déception que l’on peut avoir en regardant ce film, c’est qu’il n’a de Dead Rising que le nom. En effet, les rapports au jeu vidéo deviennent transparents voire inexistants. La seule référence que l’on aura, c’est clairement le passage de customisation des armes, comme on pouvait le faire dans le jeu, mais qui n’apporte rien à l’intrigue, ni à l’ambiance. Mais malgré tous ces défauts, le film se laisse suivre de façon désintéressé. Pourquoi? Tout simplement parce qu’il est généreux sur son dernier tiers. Généreux en bêtise avec ce savant fou et sa horde de zomblards, mais aussi généreux en action et en passages gores dans lesquels les humains se déchainent sur des hordes de zombies coureurs à n’en plus finir. Le film enchaine alors les tueries, les coups de massue ou de scie dans la tronche et pour une production à petit budget, les effets spéciaux sont plutôt bien faits. De ce fait, alors que tout est mis en place pour que le film soit un vrai navet, on prend un plaisir presque coupable face à cette tuerie sanglante et cette générosité soudaine.

Au final, Dead Rising Endgame n’est clairement pas un bon film et il demeure une série B, voire Z, sans le sou et qui tente d’exister en surfant sur la licence de Capcom. Néanmoins, on ne peut que mettre en avant la volonté généreuse du réalisateur dans son dernier tiers, tentant de rendre justice au jeu avec un massacre sanglant et presque jouissif par moments. Alors oui, c’est bas de plafond et sans grand intérêt, c’est même un film de zombie largement dispensable, mais un soir après minuit avec une pizza et une bière, ça peut passer.

Note: 10/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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