avril 16, 2024

Game of Thrones Saison 8

D’après une idée de David Benioff et D.B Weiss

Avec Lena Headey, Emilia Clarke, Peter Dinklage, Kit Harington

Pays: Etats-Unis

Genre: Drame, Fantastique

Nombre d’épisodes : 6

Résumé :

Il y a très longtemps, à une époque oubliée, une force a détruit l’équilibre des saisons. Dans un pays où l’été peut durer plusieurs années et l’hiver toute une vie, des forces sinistres et surnaturelles se pressent aux portes du Royaume des Sept Couronnes. La confrérie de la Garde de Nuit, protégeant le Royaume de toute créature pouvant provenir d’au-delà du Mur protecteur, n’a plus les ressources nécessaires pour assurer la sécurité de tous. Après un été de dix années, un hiver rigoureux s’abat sur le Royaume avec la promesse d’un avenir des plus sombres. Pendant ce temps, complots et rivalités se jouent sur le continent pour s’emparer du Trône de Fer, le symbole du pouvoir absolu.

Avis :

Depuis une bonne dizaine d’années maintenant, la série télé a pris une ampleur démesurée. Si auparavant nous pouvions nous contenter de quelques soap ou de quelques séries très calibrées dans le temps et dans l’espace, il a suffi de quelques shows pour le phénomène télé devienne énorme et surpasse même, parfois, le cinéma. Et parmi les séries qui ont contribué à rendre le petit écran si prestigieux, il y a Game of Thrones. Adaptée d’une série de romans de George R.R. Martin, qui sont toujours en cours, la série va montrer que même à la télé, on peut faire grandiloquent, épique et intelligent, tout autant dans l’écriture des histoires que dans la mise en scène. Et c’est ainsi que Game of Thrones est devenu un véritable phénomène de société, propulsant d’autres séries dans son sillage, et agglutinant des fans toujours plus nombreux au fur et à mesure des saisons. Mais toute bonne chose a une fin et c’est cette année qu’il a fallu dire adieu à Daenerys, Jon Snow, Ary et Sansa Stark ou encore Tyrion Lannister. Des personnages marquants, des séquences visuellement incroyables pour un tel show, des dragons, du sexe, de la violence, voilà ce qui était au programme de cette série devenue culte.

Cependant, terminer un show qui existe depuis maintenant neuf ans n’est pas une chose aisée car non seulement la saison est attendue au tournant, mais les aficionados en veulent pour leur argent. Les théories s’accumulant sur le destin des personnages, chacun avait déjà sa vision de la fin de cette série, ou tout du moins voulait que ça se finisse comme il en avait envie. Et les deux showrunners n’ont pas facilité la tâche aux fans, ne cédant jamais à leur caprice ou à leurs attentes. Car oui, la saison 8 est clivante. Proposée en six épisodes variant de cinquante minutes à une heure vingt, le show va rusher son final, tentant néanmoins de tenir la baraque et de proposer des destins divers et variés à ses personnages, tout en surprenant le quidam avec des moments étranges, des flottements et des ellipses qui ne font pas forcément honneur à la qualité du show. Est-ce mauvais pour autant ? Cette saison mérite-t-elle un tel dégueulis de haine au point de faire une pétition pour exprimer son mécontentement et espérer, pour certains, une réécriture et un nouveau tournage ? Bien sûr que non. Et c’est bien là que l’on voit la débilité exacerbée de certains fans, pensant qu’un show leur appartient, pensant être meilleur scénariste que des professionnels et s’improvisant tout d’un coup grand manitou d’une fin désirée. Sauf qu’il faut savoir respecter la vision d’un auteur, être critique envers lui, en bien ou en mal, mais a-t-on le droit de s’immiscer dans ce processus créatif ? Doit-on obligatoirement voir ce que l’on a envie de voir ? Car ce qui semble ressortir des principales déceptions de cette saison, c’est son manque de finesse dans l’écriture et une fin aussi inattendue que non épique.

Les six épisodes de cette saison sont assez inégaux. Si les mauvaises langues diront que cela va de mal en pis, ce n’est pas tellement vrai. Les deux premiers épisodes sont assez lents et contemplatifs, posant les bases de ce que va être la gigantesque bataille du troisième épisode. On va donc y voir les diverses alliances se faire et se défaire, et la protection de Winterfell se mettre en place. Le troisième épisode est une longue bataille contre le roi de la nuit et ses zombies. Le quatrième épisode est une transition, où les soldats se reposent, les armées se reforment et on sent que la bataille à Port-Réal est inévitable. Ce qui sera le cas dans le cinquième épisode, là-aussi très impressionnant dans sa gestion de l’espace et de la tension. Enfin, le dernier épisode scellera le destin de tous les personnages restants. Très clairement, cette saison suit un chemin bien tracé qui ne sera une surprise pour personne. On a droit aux deux grosses batailles promises, à quelques morts plus ou moins signifiantes et à des évolutions plus ou moins logiques. Alors oui, on va aborder rapidement le principal défaut de cette saison, son écriture. C’est simple, très simple, trop simple. Comme dit auparavant, on a l’impression que le show suit des rails préposés et tout va très vite. On aura droit à des ellipses temporelles parfois incompréhensibles, à des personnages qui se téléportent sans raison ou encore à des dialogues parfois bien lourds. Oui, cette saison huit est la plus faible en termes d’écriture, mais est-ce un problème pour autant ? Qu’attendre d’autre de la part de ce show qui nous a déjà tellement offert ? On n’est pas dans le mindfuck froid et insupportable d’un Westword par exemple.

D’autant plus que cette saison est extrêmement généreuse dans ses batailles et dans sa mise en scène inspirée, gérant parfaitement la tension de certaines situations. A titre d’exemple, la Bataille de Winterfell, même si elle demeure trop sombre par moments, est très épique et fourmille de bonnes idées, comme l’intervention de la sorcière rouge ou encore l’excellente gestion du stress lors Arya est coincée dans la bibliothèque avec plusieurs zombies. Certes, ce n’est pas original, mais il y a une bonne mise en scène et un stress certain nous gagne quand l’un des personnages principaux risque clairement sa vie. La série nous a tellement montrés qu’elle peut sacrifier n’importe qui que l’on se surprend à angoisser pour certains héros. Il en va de même pour la bataille de Port-Réal. Les affrontements sont certainement moins impressionnants que lors de l’épisode 3, par contre, la séquence de destruction est extrêmement bien gérée et on ressent une angoisse permanente pour tous les personnages qui évoluent dans la ville à ce moment-là. D’autant plus que, je le répète, pour une série, c’est assez impressionnant. A contrario du dernier épisode, volontairement anti-spectaculaire et qui pourtant pue le fond vert à plein nez et se révèle être le moins beau de la saison.

Là où la série put aussi décevoir, c’est sur l’évolution et la fin de certains personnages. On savait Daenerys complètement givrée, un peu comme son père et son frère, mais sa réaction dans l’avant-dernier épisode arrive trop subitement, comme un cheveu sur la soupe et sans aucune justification. C’est surprenant, pour ne pas dire mal venu. C’est là que l’on voit que la série a dû rusher pour conclure, n’ayant certainement pas envie de faire des épisodes filler pour épaissir le tout. Pour le reste des protagonistes, on retrouvera une certaine logique dans leur destinée. Si on peut se moquer d’Arya, elle demeure la jeune fille aventureuse qui ne trouve sa place nulle part. Jon Snow retournera dans les terres où il a trouvé l’amour, au milieu de gens qui se moquent de son statut et de son hérédité. Sansa arrivera sur le trône de Winterfell, ce qu’elle a toujours voulu. La plus grosse surprise proviendra de Bran, et c’est certainement ce qui a choqué les « fans », car personne ne le voyait arriver là où il va être. Néanmoins, Tyrion justifie parfaitement sa posture et il y a une vraie logique dans ce placement. Alors oui, c’est amené à la truelle et on peut comprendre que certains soient déçus de ne pas avoir « leur » fin, mais finalement, l’ensemble se tient. Plus globalement, certains ont pesté contre les morts du roi de la nuit ou encore de Cersei, voire même de Daenerys, mais ces morts, anti-spectaculaires, sont la preuve que les plus grands despotes peuvent faire des dégâts mais restent des humains ou des personnages avec des failles à exploiter. Un coup de couteau bien placé suffit à vaincre le plus grand des ennemis. Et c’est malin de ramener cette série grandiloquente à des moments plus intimes, plus humains.

Au final, cette huitième saison est bien évidemment en deçà des autres saisons, notamment au niveau de l’écriture. Les attentes étaient tellement grandes et la série possède désormais une telle aura, qu’il aurait été impossible de satisfaire tout le monde. Si on sent que le tout va beaucoup trop vite et manque d’une vraie implication (les divers faux-raccords sont là pour en attester), on ne peut que saluer la globalité de cette série qui fait partie des légendes du petit écran. En effet, malgré tout le mal que les fans puissent en dire, et même avec cette ultime saison, Game of Thrones demeure un indétrônable de la série, le genre d’évènement qui crée un vide une fois terminé et qui donne envie de tout revoir, ou de retourner dans cet univers (ce qui serait chose faite avec les différents spin-off). Donc, et pour faire bref, on ne peut que remercier les deux showrunners pour la qualité de leur taf sur l’ensemble de la série, pour avoir su redorer le blason un peu terni de la fantasy grand spectacle, sans jamais tomber dans l’humour débile ou dans l’outrancier. Game of Thrones laissera un souvenir impérissable dans les mémoires, suscitant des émotions diverses et variées, ce que toute œuvre d’art a pour but.

Note : 16/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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