décembre 11, 2024

300

De : Zack Snyder

Avec Gerard Butler, Lena Headey, David Wenham, Dominic West

Année: 2007

Pays: Etats-Unis

Genre: Péplum, Action

Résumé:

Adapté du roman graphique de Frank Miller, 300 est un récit épique de la Bataille des Thermopyles, qui opposa en l’an – 480 le roi Léonidas et 300 soldats spartiates à Xerxès et l’immense armée perse. Face à un invincible ennemi, les 300 déployèrent jusqu’à leur dernier souffle un courage surhumain ; leur vaillance et leur héroïque sacrifice inspirèrent toute la Grèce à se dresser contre la Perse, posant ainsi les premières pierres de la démocratie.

Avis:

Il y a certains films que l’on a peur de revoir après plusieurs années de par leur aspect technique et leur volonté d’ancrer leur époque. En effet, il n’est pas rare de se retrouver face à un film que nous trouvions superbe à sa sortie en salle et qui, quelques années plus tard, a pris un sacré coup de vieux et n’a plus le même effet sur nous. En règle générale, ce sont des films qui ont un gros travail visuel, notamment sur les effets spéciaux, car la technologie va beaucoup trop vite. Ainsi donc, 300, qui fête bientôt ses douze ans, faisait partie de ces films qui pouvaient avoir pris un vilain coup derrière la trogne du fait de son axe très visuel et de ses effets spéciaux, puisque le film a été réalisé entièrement sur fond vert et bleu et que le travail sur la lumière était un élément important pour Zack Snyder. Mais qu’importe les souvenirs, bons ou mauvais, et la souffrance que l’on risque de se prendre dans la tronche, il est souvent intéressant de se replonger dans des œuvres qui peuvent avoir évolué. Est-ce le cas ici ? Un tout petit peu, mais c’est moins pire qu’il n’y parait.

Là où le film pêche le plus, c’est clairement dans son récit et son scénario. Adaptant le roman graphique de Frank Miller, il ne faut pas chercher une quelconque véracité historique dans cette adaptation, si ce n’est quelques noms et une trahison qui s’avère vraie. 300, dans ses grandes lignes, c’est la guerre des Thermopyles fantasmée par Frank Miller. Il s’agit donc d’un récit guerrier où des guerriers spartes affrontent des perses envahissant le pourtour méditerranéen. Et c’est tout. Zack Snyder ne va pas chercher midi à quatorze heures et propose un film à l’image de son maigre scénario, c’est-à-dire rapide, nerveux et qui essaye de marquer son spectateur sur le visuel. Néanmoins, on trouvera quelques notions intéressantes dans ce script. On aura droit à quelques piques sur le patriarcat et notamment grâce à une reine qui sait manier son monde et qui va s’avérer très importante pour la suite de l’histoire. Gorgo est peut-être un personnage secondaire, mais elle a son importance et prouve que les femmes peuvent aussi jouer un rôle important au sein d’une guerre cruciale. On aura aussi un moment qui parle de la différence et de la difformité, avec Ephialtès qui est né difforme et qui veut devenir un guerrier sparte. Malheureusement, son destin sera tout autre et tente de montrer que l’on ne peut lutter contre son destin sans trahir les siens. Si on creuse un petit peu l’histoire, on trouve donc des phases frontales et bourrines, mais aussi quelques essais autour de la manipulation politique et de la place des femmes dans la société antique.

Mais ce qui fait le principal attrait du film, c’est clairement son côté esthétique. Tourné quasiment exclusivement sur fonds verts et bleus, 300 avait placé la barre très haut lors de sa sortie en 2007. Ecrasant presque complètement les teintes sombres, se voulant éclatant dans des couleurs qui oscillent entre le jaune doré et le rouge écarlate, le film prônait une approche visuelle plus que sur le fond. Et globalement, c’est réussi, encore aujourd’hui. Certes, certains décors, certaines séquences et certains maquillages ont pris un petit coup de vieux, mais pour ce qui est la technique, ça n’a pas trop mal vieilli. Bien évidemment, ça respire le fake, mais c’est un parti pris osé et qui marche, même plus de douze ans plus tard. On sait aussi que c’est un film de Zack Snyder. D’un point de vue mise en scène, le cinéaste use et abuse de ses tics, comme des ralentis qui se veulent stylisés et des chorégraphies au cordeau, filmées bien souvent en plan large pour donner plus d’esthétisme. Si certains passages valent vraiment le coup, comme le premier combat contre la horde de perses, d’autres sont moins impactants, comme celui face aux immortels ou encore face à ce monstre géant que Leonidas peine à tuer. Si ça reste efficace, c’est tout de même vite exécuté et ne reste pas en tête comme peuvent l’être d’autres séquences d’action. Et on regrettera aussi des passages inutiles et très cheap, à l’image de cette tête perse qui vole dans les airs au ralenti.

Ensuite, l’autre point un peu faiblard du film, c’est les personnages. On se concentre en toute logique énormément sur Leonidas, mais concrètement, il s’agit d’un homme droit, courageux, même un peu tête brûlée, mais complètement binaire. Il a ses propres démons, mais cela reste mal exploité au sein du métrage. On aura plus d’empathie pour certains de ses acolytes, comme son commandant qui va perdre l’un de ses fils durant la bataille ou encore le personnage incarné par Michael Fassbender (qui se souvient de lui dans ce film !?), plus athlétique, plus rapide et certainement plus drôle. Fort heureusement, Lena Headey assure aussi dans son rôle de reine, à la fois loin et proche de son rôle phare de Cersei Lannister. Mais le pire reste du côté des méchants. Xerxès est une putain de feignasse. C’est le seul méchant qui reste scotché à sa chaise et envoie les autres se faire tuer à sa place. Il ne bouge pas, demeure stoïque et Rodrigo Santoro tient un rôle finalement anecdotique, qui ne répond pas à la fougue de Leonidas. C’est dommage car avec un vrai bad guy puissant et complexe, 300 aurait encore plus gagné en ampleur.

Au final, 300 est un film qui n’a pas trop mal vieilli, ce que l’on aurait pu craindre vu la technique employée et l’âge qui commence à s’accumuler. Bien sûr, le film contient son lot de défauts et on sait dès le premier coup d’œil que c’est un film de Zack Snyder, mais force est de constater que le plaisir est toujours présent, que le film possède un bon rythme et que globalement, même avec douze ans dans la face, il tient encore le choc.

Note : 14/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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