De : Tim Burton
Avec Colin Farrell, Danny DeVito, Michael Keaton, Eva Green
Année: 2019
Pays: Etats-Unis
Genre: Fantastique
Résumé:
Les enfants de Holt Farrier, ex-artiste de cirque chargé de s’occuper d’un éléphanteau dont les oreilles démesurées sont la risée du public, découvrent que ce dernier sait voler…
Avis :
L’air de rien, ce classique de l’animation Disney est déjà extrêmement vieux. En effet, on ne s’en rend pas forcément compte, mais Dumbo est sorti en 1947 en France. Véritable classique, ce petit éléphant est de retour dans les salles obscures, mais cette fois en version live, à travers la relecture de Tim Burton. Tandis que le studio aux grandes oreilles veut rebooter ses classiques de l’animation en version live, et en attendant Aladdin et Le Roi Lion, le premier de cette année 2019 est bien Dumbo. Pour l’occasion, Tim Burton fait appel à des acteurs qu’il connaît bien : Michael Keaton, Danny DeVito, Alan Arkin et Eva Green. Le petit nouveau de la bande étant Colin Farrell. Il faut savoir que Dumbo est sorti en 1941 aux États-Unis mais n’avait pu être exporté à cause de la guerre, qu’il s’agit seulement du cinquième long métrage du studio, et qu’il est adapté d’une histoire parue deux ans plus tôt.
Une relecture relativement insipide
Visiblement, ce Dumbo est en train de faire l’unanimité : c’est le grand retour de Tim Burton ! Certains y voient la résurrection du cinéaste grâce à une véritable identité visuelle, une féerie retrouvée, et un style personnel enfin de retour. Il est vrai que certaines séquences rappellent le Burton d’antan. Notamment cette danse des éléphants roses absolument superbe, ou les quelques artifices colorés sortis de l’imaginaire du cinéaste. Mais ce Dumbo n’est pas forcément une œuvre véritablement passionnante. Burton n’est pas réellement de retour. Il fait le travail certes, coche les cases du cahier des charges, mais on ne peut pas vraiment dire que ce soit un long métrage si personnel. Il s’agit d’avantage d’un blockbuster formaté des studios Disney où tout est attendu.
L’introduction est compliquée. Dans un micmac visuel assez hideux, le cirque tout en images de synthèse et ses personnages sont introduits sans aucune vision d’écriture. Une présentation plate et fade, minimum syndical. Après une adaptation des yeux et l’acceptation de voir un film dominé par les effets spéciaux artificiels, on rentre enfin dans le long métrage. Mais tout sonne relativement fake dans ce long métrage, et l’âme de Tim Burton n’est vraiment pas au rendez-vous. La direction artistique est affreuse, les acteurs cabotinent au maximum, et l’intrigue n’est pas inédite. Même s’il y a une relecture habile du récit de base, il n’empêche que le scénario n’est pas bien surprenant et que le climax final n’a rien d’ébouriffant. Reste des ressorts émotionnels qui fonctionnent plutôt bien, notamment les émotions qui se dégagent de ce petit Dumbo très touchant. Il faut également reconnaître que l’animal est extrêmement bien travaillé et d’un réalisme intéressant, tout en l’anthropomorphisant avec des regards tristes à briser le cœur.
Il n’empêche que ce Dumbo est un blockbuster Disney extrêmement formaté. Les amateurs du genre, ceux qui avaient apprécié la nouvelle version de Le Livre de la Jungle, y trouveront leur compte. Parce que ce Dumbo est efficace, chaque élément ayant sa place pour un dessein plus grand. Tout est maîtrisé, que ce soit la réalisation sans verve mais percutante de Burton, ce casting cinq étoiles prêt à attirer les foules, ou les CGI impressionnants. Mais, à l’image de son Alice au pays des Merveilles, première incursion du cinéaste chez Disney, Dumbo manque cruellement d’âme…
Note : 12/20
Par Aubin